Plusieurs élus du Nouveau Front populaire en appellent au vote des députés pour désigner leur futur candidat à Matignon, alors que les négociations patinent entre les partenaires de gauche.LFI n’y est pas favorable, rappelant que « la méthode du consensus est celle que toutes les organisations du NFP ont validé ensemble ».Une pétition a même été lancée enjoignant socialistes, insoumis, écologistes et communistes à adopter cette solution pour sortir de l’impasse.
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Élections législatives 2024
« Je suis fatiguée et je suis désolée du spectacle qu’on donne. » Ce mardi sur France 2, la cheffe des Écologistes Marine Tondelier a exprimé sa colère face à l’impasse dans laquelle se trouve le Nouveau Front populaire pour accoucher d’un nom de candidat à Matignon qui fasse consensus. Avouant que les discussions entre les alliés de la coalition de gauche était au point mort « depuis plusieurs jours », elle a appelé à la reprise des négociations. Mais la solution peut-elle venir d’ailleurs, et d’un vote des députés NFP ? C’est ce que proposent plusieurs élus.
« Je pense qu’il faut qu’on sorte des conclaves, parce que le conclave manifestement ne permet pas de trouver une solution », a plaidé la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau ce mercredi sur LCI. Elle propose « qu’on fasse confiance aux députés de l’Assemblée nationale qui ont été élus sous l’étiquette du Nouveau Front populaire ». « S’il n’y a pas de consensus possible, il y a une autre manière de faire, c’est le vote. Il faut que nous le fassions. Maintenant c’est à l’Assemblée que ça doit se passer. »
Les communistes veulent « trouver au plus vite une sortie par le haut »
Déjà mardi soir, les députés communistes se sont fendus d’un communiqué appelant à soumettre au vote des députés du NFP la désignation d’un Premier ministre. Actant que « pour l’heure, les partis de gauche ne sont pas parvenus à un consensus autour d’un nom » et pour « trouver au plus vite une sortie par le haut », ils demandaient à leurs partenaires de « soumettre au vote des député.e.s la désignation d’un Premier ministre ».
François Ruffin, nouveau membre du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, a apporté son soutien à cet appel. Le député de la Somme souhaite « que le choix du Premier ministre du Nouveau front populaire ne soit plus laissé entre les mains des partis, mais remis entre celles des députés ».
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Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure avait lui-même évoqué cette solution comme l’une des méthodes possibles pour aboutir à un résultat. « Pourquoi pas voter, à un moment donné il faut avancer (…) On ne va pas y passer des jours et des nuits », avait-il dit mardi. « Je n’y suis pas défavorable, on peut faire un vote. Il faut mettre un terme à tout ça », a abondé le député PS de l’Eure Philippe Brun. « Un vote des députés est la seule solution pour sortir de l’impasse », a posté sur X le député socialiste de l’Indre-et-Loire Laurent Baumel.
LFI met son veto
Mais tous n’y sont pas favorables. « J’ai senti se dégager une position à l’intérieur du groupe socialiste qui n’était pas favorable pour un vote à l’agora », a assuré auprès de l’AFP le député socialiste Jérôme Guedj, lui-même peu partisan de cette hypothèse qui « accréditerait l’impression d’un groupe unique » de l’alliance de gauche à l’Assemblée.
Surtout, la France insoumise ferme la porte à un vote. « La méthode du consensus est celle que toutes les organisations du NFP ont validé ensemble », a dit à l’AFP le député Paul Vannier, membre de la direction LFI et des négociations avec ses homologues. « Nous risquons de brutaliser notre coalition si nous montrons en son sein une majorité et une minorité », a-t-il encore plaidé.
En cas de vote, les socialistes et les insoumis, les deux groupes les plus importants de la coalition, ne seraient pas assurés d’imposer leur candidat sans alliances avec des écologistes et des communistes. Aussi, « quand vous faites un vote, s’il y a 51% des gens qui élisent quelqu’un qui énerve 49% des autres, ce n’est pas pratique », avait estimé Marine Tondelier dimanche sur France Inter, laissant deviner sa position.
Une pétition citoyenne pour « donner à voir un processus démocratique »
Toutefois, déplorant le spectacle offert depuis plusieurs jours par leur camp, des militants de gauche ont mis en ligne ce mercredi une pétition intitulée « Ne nous trahissez pas, votez ! ». « Vous avez là l’opportunité de donner à voir un processus démocratique, capable d’enrayer la dynamique actuelle et de nous rappeler pourquoi nous avons tant cru en vous et que nous avions raison de le faire », lit-on dans le texte qui avait déjà convaincu plus de 16.000 personnes à 13 heures. La pétition a été rédigée par le collectif « Victoires populaires », à l’origine de la Primaire populaire pour désigner un candidat de gauche commun à la dernière élection présidentielle.
Justine FAURE
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Publish date : 2024-07-17 11:50:21
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