JULIEN DE ROSA / AFP Les cadres du Nouveau Front Populaire, le 14 juin 2024.
JULIEN DE ROSA / AFP
Les cadres du Nouveau Front Populaire, le 14 juin 2024.
POLITIQUE – Plan V pour vote. L’idée (re)monte au sein du Nouveau Front Populaire face à l’incapacité, dix jours après le second tour des législatives, de faire émerger un nom pour Matignon. Face à l’exaspération qui grandit et aux tensions qui s’expriment à ciel ouvert, de plus en plus de voix plaident pour s’en remettre aux députés – quitte à fâcher la France insoumise, peu favorable jusqu’alors à cette option.
Mardi 16 juillet, alors que LFI vient de balayer la proposition de Laurence Tubiana et que Sophia Chikirou compare une partie de ses alliés à des « punaises de lit », François Ruffin s’agace du « cartel des partis » incapables de trouver un consensus. « Qu’ils fassent à shi-fu-mi, à la courte paille et sinon en démocratie il y a une autre méthode, normalement c’est le vote », cingle-t-il sur RTL, rappelant le précédent de juin 1789 où les députés du Tiers État prêtent serment dans la salle du Jeu de Paume.
Quelques heures plus tard, les députés du groupe Gauche Démocrate et Républicain (GDR), où siègent les communistes, embrayent. « Afin de trouver au plus vite une sortie par le haut, notre groupe appelle à soumettre au vote des députés la désignation d’un Premier ministre », écrivent-ils dans un communiqué.
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Lire la Vidéo « Une autre manière de faire » face au « blocage »
L’option d’une désignation par le vote du Premier ministrable de gauche est vieille de quelques semaines. Le premier à l’avoir mise sur le tapis n’est autre que le numéro 1 du PS, Olivier Faure, avant même le premier tour des législatives. Le socialiste s’attire immédiatement les foudres des insoumis, favorable à ce que le Premier ministre soit issu du groupe le plus représenté à l’Assemblée. Mais dans l’urgence de la campagne, le débat est renvoyé à plus tard. Plus tard, c’est-à-dire quinze jours après quand, à la surprise générale, la gauche arrive en tête du second tour. Dans la foulée, les cadres écologistes, insoumis, communistes et socialistes se rangent autour de l’idée d’un consensus. « L’idée d’un vote n’a pas la faveur des groupes parlementaires. Il faut construire un consensus, ça prend du temps », explique Olivier Faure dans Le Parisien le 13 juillet.
Sauf que les représentants des partis n’y arrivent pas : les noms d’Huguette Bello et de Laurence Tubiana sont systématiquement rejetés par les socialistes pour l’une et les insoumis pour l’autre. Les négociations patinent et sont même suspendues, sous la pression de La France Insoumise qui exige que le Nouveau Front Populaire se trouve d’abord un candidat unique pour la présidence de l’Assemblée le 18 juillet.
Mais à la veille de cette échéance, la pression change de camp. Dans leur communiqué, les élus rattachés au groupe communiste soulignent les « attentes immenses » des Français et « le risque » de voir Emmanuel Macron profiter de la situation. Ils reçoivent le soutien de Clémentine Autain, ex-LFI désormais membre du groupe Écologiste et social. Sandrine Rousseau, députée écolo de Paris est sur la même ligne : « Je pense qu’il faut qu’on sorte des conclaves, parce qu’il ne permet manifestement pas de trouver une solution », plaide-t-elle sur LCI ce mercredi. « Il y a une autre manière de faire, c’est le vote et il faut que nous le fassions », ajoute-t-elle.
L’argument du « plus gros groupe » de moins en moins tenable
Le PS fait le même constat et évoque à nouveau l’idée du Premier secrétaire. « Quand il y a un point de blocage sur un consensus, je ne connais qu’une méthode, c’est la démocratie, le vote », déclare l’eurodéputé Pierre Jouvet numéro 2 du parti sur BFMTV ce mercredi. Même hors des partis, le vote est plébiscité, avec la mise en ligne ce mercredi d’une pétition en ce sens par le collectif des Victoires populaires (ex-Primaire populaire).
Désormais, tous les regards se tournent donc vers le seul parti qui, à ce stade, ne s’est pas prononcé pour : la France Insoumise. Sur BFMTV, le député Louis Boyard botte en touche et s’en tient à la ligne du mouvement : « les discussions sur le Premier ministre ne reprendront pas tant qu’il n’y aura pas eu l’accord sur la question du Perchoir », balaye-t-il.
L’épilogue de cet épisode est attendu dans la journée de ce mercredi. Ensuite, la France Insoumise sera bien obligée de répondre sur le mode de désignation du Premier ministre potentiel. L’argument du groupe le plus important sera-t-il repris ? Pas sûr, alors que les socialistes talonnent désormais les insoumis en termes d’effectif au Palais Bourbon. Interrogé par Le HuffPost, le député Antoine Léaument préfère redire sa « confiance totale » dans les négociateurs.
Reste que le temps presse et que les options sont de plus en plus limitées. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a déjà refusé une candidature issue de la société civile, au grand dam des socialistes, communistes et écologistes. Pierre Jouvet prévient : « À un moment on est quatre partis politiques dans une coalition. Si tout le monde pousse dans le même sens, il n’y a pas qu’un seul partenaire qui peut bloquer tout un processus ». Le spectre d’un éclatement du Nouveau Front Populaire n’est jamais loin.
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Lire la Vidéo
Source link : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/le-nouveau-front-populaire-va-t-il-voter-pour-choisir-son-candidat-pour-matignon-la-pression-augmente-sur-lfi_237049.html
Author :
Publish date : 2024-07-17 12:50:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.