Un « barrage républicain » solide et efficace. Les désistements décidés par la majorité et le Nouveau Front populaire (NFP) après le premier tour des élections législatives pour enrayer l’accès au pouvoir du Rassemblement national (RN) semblent porter leurs fruits et permettraient d’écarter l’hypothèse d’une majorité absolue pour le parti de Marine Le Pen dimanche 7 juillet. Dans notre sondage exclusif Harris Interactive, le RN et ses alliés ne sont plus crédités que de 190 à 220 sièges à l’issue du second tour des législatives. Loin du seuil majoritaire de 289 députés qui aurait permis à Jordan Bardella d’entrer à Matignon.
Une désillusion pour la formation lepéniste qui pouvait entrevoir, à l’issue du premier tour, une éventuelle majorité absolue à l’Assemblée nationale. Mais les accords de désistement des candidats arrivés en troisième position, dans plus de 200 circonscriptions, ont totalement rebattu les cartes des législatives.
En face, les deux coalitions qui se sont accordées pour faire obstacle au RN profitent du recul des troupes marinistes : le NFP, l’alliance des quatre partis de gauche (PS, EELV, PCF, LFI) obtiendrait entre 159 et 183 sièges, tandis qu’Ensemble, l’arc des partis macronistes, limiterait la casse avec 110 à 135 sièges. Les macronistes verraient tout de même leur nombre de sièges divisés par deux au sein du nouvel hémicycle. Les Républicains, quant à eux, bénéficieraient aussi du barrage républicain, en faisant élire entre 30 et 50 députés, résistant ainsi à la scission opérée par Éric Ciotti. Enfin, 17 à 31 sièges seraient attribués à d’autres formations politiques, non affiliées au RN, LR, Ensemble ou le Nouveau Front populaire. Et susceptibles de faire bouger les lignes de la future majorité parlementaire.
Car, faute d’une majorité absolue du RN à l’Assemblée nationale, c’est le scénario de l’ingouvernabilité du pays qui se dessinerait à partir du 7 juillet prochain, aucune coalition n’étant suffisamment nombreuse pour décider seule. A moins qu’un accord de gouvernement inédit dans l’histoire de la Ve République ne soit trouvé entre les principales oppositions au RN, alliant la gauche, les macronistes et la droite « canal historique ». « On peut très bien imaginer un gouvernement allant de Ruffin à Bertrand et Pradié », se plaît à imaginer un grand élu socialiste. Dès dimanche soir, certains prendront leur calculatrice : « Si LFI et le RN obtiennent plus de 289 députés à eux deux, ce sera ingouvernable… La chambre des populistes », pronostique un ex-PS. Un autre est plus optimiste : « LFI peut décider d’être dans un soutien au gouvernement sans participation. » Une chose est sûre : le 7 juillet, la France entrera dans l’inconnu.
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Publish date : 2024-07-03 15:56:17
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