Dans des tableaux listant dépenses et recettes, la Fondation IFRAP a chiffré pour le Figaro Magazine ce que représenterait l’application des mesures des différents blocs pour l’année 2027. En matière de dépenses publiques, le Nouveau Front populaire est loin devant.
Pour le Figaro Magazine, la Fondation Ifrap a sorti sa calculette. Ce samedi 22 juin, elle chiffre pour l’année 2027 les promesses de nouvelles dépenses et recettes des trois principaux blocs en lice pour les législatives. Et selon le think-tank d’inspiration libérale, en termes de dépenses publiques, le Nouveau Front populaire caracole loin devant.
233 milliards de dépenses nouvelles pour le bloc de gauche seraient identifiées à l’horizon 2027. En premier lieu, le retour de la retraite à 60 ans avec une cotisation de 40 annuités pour tous représente plus du tiers du choc de dépenses, soit 68 milliards d’euros. En deuxième poste budgétaire, l’augmentation des minima de retraites et du minimum vieillesse. D’autres postes sont chiffrés, dont la gratuité des premiers KWh d’électricité ou la revalorisation du Smic pour les fonctionnaires, son équivalent dans le secteur privé n’étant théoriquement pas à la charge de l’Etat. Ces chiffres sont à comparer avec ceux annoncés par Eric Coquerel hier, de 100 milliards de dépenses pour 2025 même si la temporalité est différente.
Un déficit public de 178 milliards d’euros supplémentaires pour le programme de la gauche
Ces dépenses seraient faiblement contrebalancées par 55 milliards de recettes supplémentaires, dont le rétablissement de l’IS ou la suppression de la flat tax sur les revenus des capitaux mobiliers. La taxe sur les superprofits n’y jouerait aucun rôle en 2027, puisque cette contribution ne serait pas récurrente. Selon la Fondation IFRAP, le déficit public s’alourdirait de près de 178 milliards d’euros par an en cas de mise en œuvre du programme du Nouveau Front populaire. Un doublement du déficit actuel de la France qui s’élève pour 2023 à 154 milliards d’euros, selon l’Insee. La note relève un risque de sanction très rapide par les investisseurs.
A contrario, Eric Coquerel a annoncé en conférence de presse vendredi 21 juin que le programme ne serait pas financé par une augmentation des déficits.
Certaines pistes d’économies du Rassemblement national anticonstitutionnelles
Le chiffrage des mesures du bloc de gauche est plus précis que celui des autres blocs, car tous n’ont pas communiqué un relevé exhaustif de leur programme. La Fondation IFRAP précise d’ailleurs que les chiffrages seront mis à jour en temps réel jusqu’au scrutin.
Pour le Rassemblement national, la tâche est ardue puisque certaines mesures pourraient être décalées, ou prises dans un second temps après un « audit des finances publiques » réclamé par son leader Jordan Bardella. « Il apparaît que le Rassemblement national commence à comprendre à quel point la France est déjà proche d’une crise de la dette et que les promesses lancées lors des élections présidentielles de 2022 ne sont pas du tout tenables d’un point de vue budgétaire », relève la Fondation dans son analyse. Le principal poste de dépenses du parti serait l’abrogation de la réforme des retraites qui donnerait lieu à 8 milliards de dépenses annuelles supplémentaires. La baisse de la TVA sur les produits de l’énergie grèverait les recettes de l’État de 16,7 milliards. Tout en relevant que certaines pistes d’économies, dont la préférence nationale sur les aides sociales, seraient anticonstitutionnelles, la Fondation en chiffre le montant et le défalque des dépenses budgétées. Parmi les recettes supplémentaires, la remise en cause de la niche fiscale des armateurs dégagerait 2 milliards d’euros.
Pour 2027, le bilan du programme du bloc d’extrême droite présenterait un solde négatif de 8,5 milliards d’euros.
La réforme de l’indemnisation chômage rapporterait 4,4 milliards d’euros
Pour le bloc de la majorité présidentielle, la Fondation IFRAP relève l’absence de propositions vraiment nouvelles, non inscrites au budget. Dans les pistes d’économies à venir, la réforme de l’indemnisation chômage rapporterait 4,4 milliards d’euros. Au titre des dépenses nouvelles, la suppression des droits de mutation à titre onéreux pour les primo-accédants et l’exonération de certains droits de succession en ligne directe. Malgré ces montants relativement modestes par rapport aux autres programmes, et un solde positif des nouvelles mesures, le think-tank relève cinglant: « Ce ne sont pas quelques milliards de dépenses en moins en 2027 qu’il va nous falloir mais plutôt 70 milliards. »
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Publish date : 2024-06-22 15:26:04
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