À part dans les bastions de la France insoumise, les candidats du Nouveau Front populaire font souvent l’objet de critiques sur le terrain en raison de l’alliance avec Jean-Luc Mélenchon.
Publié le 21/06/2024 09:22
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Jean-Luc Mélenchon lors de la Convention pour l’Union Populaire à Villepinte, au lancement de la campagne pour les européennes, le 16 mars 2024. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)
En 2022, les candidats de la Nupes avaient fait campagne avec le slogan « Mélenchon Premier ministre ». Deux ans plus tard, la donne a changé pour les candidats du Nouveau Front populaire. François Ruffin, qui n’est plus très en phase avec Jean-Luc Mélenchon, a mis les pieds dans le plat. Dans Le Courrier picard, l’insoumis explique que lors des opérations de porte-à-porte, « son nom revient, et avec inquiétude ». François Ruffin n’est pas le seul à vivre ça. Des candidats du PS n’hésitent pas à qualifier Jean-Luc Mélenchon de « boulet », parce qu’il « fait peur » et racontent qu’un commentaire revient souvent sur le terrain : « Vous n’allez pas mettre Mélenchon Premier ministre ? »
Ce sont surtout les socialistes qui font face à ce phénomène, parce que la campagne des européennes entre Raphaël Gluksmann et LFI a été très rude. Un communiste raconte aussi que dans sa circonscription, il entend de l’hostilité à l’idée de voir Jean-Luc Mélenchon arriver à Matignon. Jordan Bardella ne se prive d’ailleurs pas d’insister sur cette hypothèse, et Gabriel Attal non plus, histoire de dissuader des électeurs sociaux-démocrates de voter pour le Nouveau Front populaire. Mais « globalement, explique un cadre écologiste, on nous remercie pour l’union car tout le monde a bien compris que la gauche sans LFI ne peut pas gagner ». Évidemment, le ressenti varie selon les territoires. Jean-Luc Mélenchon passe mieux dans les grandes villes qu’en zone rurale. Et dans les bastions LFI, « c’est la figure de Mélenchon qui mobilise largement », insiste un insoumis d’Île-de-France qui lâche « ici personne ne nous parle de Ruffin ! ». Quand un autre explique que « le repoussoir ce serait plutôt Glucksmann ».
Pour contrer la crainte que peut susciter Jean-Luc Mélenchon, les candidats ont chacun leur technique. Une écologiste assure faire beaucoup de « pédagogie » : « On est quatre partis et Jean-Luc Mélenchon a dit lui-même qu’il ne s’imposerait pas ». Hors LFI, les candidats martèlent d’ailleurs que Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre. Des socialistes tentent aussi de rassurer en rappelant que le PS a 100 candidats de plus qu’en 2022, et LFI 100 de moins, ou qu’il « vaut mieux LFI minoritaire dans une coalition de gauche au pouvoir que Jordan Bardella à Matignon ». L’argument du rempart à l’extrême droite est évidemment le plus utilisé. « Cette alliance, c’est un mal nécessaire », résume un élu. Des candidats communistes, eux, prennent le parti de parler des « frigos vides », et mettent en avant le programme sur les hausses de salaires, le retour des services publics… plutôt que de parler tête d’affiche.
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Publish date : 2024-06-21 07:22:31
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