Les représentants des principaux partis et coalitions en lice pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet ont été auditionnés, jeudi, par les organisations patronales.
Les différents chefs de parti et de coalition étaient invités, jeudi, par les organisations patronales à des auditions destinées à présenter le programme économique de chaque camp, en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.
Très attendu, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui s’est présenté publiquement, pour la première fois, aux côtés du rallié Éric Ciotti, en provenance des Républicains, a tenté de clarifier sa position sur les retraites. De leur côté, Boris Vallaud et Éric Coquerel, pour le Nouveau Front populaire, ont promis que le programme économique de l’alliance de gauche – dont le coût n’est pas encore chiffré – ne serait pas financé par une « explosion » du déficit public.
« Un pacte productif nouveau »
« Non, on ne souhaite pas sortir de la zone euro », a aussi assuré Éric Coquerel, de La France insoumise, interrogé par un chef d’entreprise sur l’Europe. Le socialiste Boris Vallaud, a, lui, évoqué dans la foulée un « pacte productif nouveau », pour lequel il souhaite réclamer « un effort de patriotisme économique » aux milliardaires.
Quant à Jordan Bardella, il a cette fois confirmé vouloir abroger la réforme des retraites « dans son système actuel », réforme qu’il juge « injuste socialement et très coûteuse sur le plan économique ».
Il a aussi réfuté le chiffre de 100 milliards d’euros évoqué pour le coût du programme économique du RN, « sorti du chapeau du gouvernement », dit-il, promettant que les mesures prendront en compte la réalité budgétaire.
« Ça s’apparente à un Frexit »
Bruno Le Maire, qui représentait Ensemble pour la République (majorité présidentielle), a émis le constat que « la marge de manœuvre budgétaire de la France est nulle ». Avant de pourfendre les programmes économiques du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national, qualifiés de « délirants ». Il a aussi fustigé la proposition du RN de sortir du marché européen de l’électricité : « Ça s’apparente à un Frexit. »
Toujours dans la majorité, l’ex-Premier ministre Édouard Philippe (Horizons) a plaidé, devant les patrons, en faveur d’une politique « probusiness ».
« Au point où on en est… »
Selon lui, il faudrait « même aller plus loin » que ce qui a été entrepris depuis 2017 et l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Mais, outre la compétitivité, Édouard Philippe veut aussi lutter contre l’appauvrissement des classes populaires, qui ne « passera pas par l’augmentation du Smic à 1 600 euros nets par mois ».
« Au point où on en est, si on n’assume pas un changement radical de modèle, c’est-à-dire qu’on laisse le modèle social étatiste derrière nous, on a tout faux », a pour sa part estimé Bruno Retailleau, pour Les Républicains.
Un auditoire pas forcément convaincu
À l’issue de ces auditions, au sein du patronat, on ne semblait pas forcément convaincu ou rassuré. « Bardella n’a pas parlé de la fiscalité, je ne suis rassurée par personne, je ne suis pas rassurée par le gouvernement qui est en place, qui nous a mis dans une situation incroyable. Je suis atterrée par le Front populaire », a jugé la présidente du mouvement Ethic, Sophie de Menton.
« J’ai posé la question de l’attractivité des capitaux en France. On a besoin d’investissements massifs en France et je n’ai pas eu de réponse », déclarait pour sa part la présidente du réseau d’entrepreneurs Croissance Plus, Audrey Louail.
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Publish date : 2024-06-21 05:01:00
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