Où l’on se souviendra d’abord de la sagesse que semblait pour une fois afficher Jean-Luc Mélenchon à la veille de l’accord signé à gauche par l’ensemble de ses camarades divers et variés. « Il faut jeter la rancune à la rivière. Sinon quoi ? La…
Où l’on se souviendra d’abord de la sagesse que semblait pour une fois afficher Jean-Luc Mélenchon à la veille de l’accord signé à gauche par l’ensemble de ses camarades divers et variés. « Il faut jeter la rancune à la rivière. Sinon quoi ? La vendetta sans fin ? » Ainsi parlait d’or le leader des Insoumis, quelques heures avant de jeter lui-même cinq de ses bébés avec l’eau trouble du bain électoral. Nuitamment prévenus vendredi par mail, les députés Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danielle Simonnet – entre autres figures historiques du mouvement – ne seront donc pas réinvestis, sans doute coupables d’avoir eu la parole trop libre pour être honnête aux yeux de leur impitoyable mentor.
« Crime de lèse-Mélenchon »
« Un parti politique émancipateur, ça ne fonctionne pas comme une entreprise privée, où le patron vous licencie parce qu’il ne peut plus vous encadrer », s’est notamment ému Corbière, quand tous les autres dénoncèrent en chœur une « purge » organisée dans la plus pure tradition stalinienne. Un « crime de lèse-Mélenchon » dont Raquel Garrido – qui maintient comme lui sa candidature – jure qu’il ne restera pas impuni. En cette journée de grande réconciliation annoncée sur le pavé, le curieux sens du timing Insoumis n’aura pas en effet manqué d’entacher hier la bannière du Nouveau Front populaire. Psychodrame d’autant plus retentissant qu’Adrien Quatennens venait à l’inverse d’être reconduit par LFI.
« Après la tragédie, après l’espoir, vint la farce »
Merci, mais :
Je ne vous ai demandé aucune investiture, aucune autorisation. Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme.
Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence…
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) June 14, 2024
Sitôt bannis, les ex-enfants chéris du mélenchonisme ont ainsi vu la plupart des grandes figures de cette gauche (ré)unie leur venir en renfort. François Ruffin en tête, et de plus en plus en marge de son propre parti : « Après la tragédie, après l’espoir, vint la farce », s’est indigné le député de la Somme.
« L’extrême droite frappe à la porte du pouvoir, et la direction de LFI divise, préférant un homme qui frappe sa femme à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. » Patron du PS, Olivier Faure dénonçait de son côté une « scandaleuse éviction », tandis que la secrétaire nationale des Écologistes fustige une purge « extrêmement choquante ».
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Publish date : 2024-06-15 18:35:15
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