Après seize jours de négociations, les partis composant le Nouveau Front populaire (EELV, PS, LFI, Parti communiste), ont trouvé un nom de Premier ministre à proposer à Emmanuel Macron pour son futur gouvernement. Les chefs de partis se sont réunis en visioconférence dans l’espoir de trouver un candidat avant l’interview d’Emmanuel Macron, diffusée à 20 heures ce mardi soir. Le gouvernement actuel de Gabriel Attal est encore en poste pour gérer les affaires courantes, mais la démission du Premier ministre a été acceptée par le Président.
Ancienne de TRACFIN
Selon L’Humanité et BFMTV, le nom proposé est celui de Lucie Castets, porte-parole et fondatrice du collectif Nos Services Publics. Elle est passée par l’ENA et Sciences Po, a travaillé à la direction générale du Trésor puis pour TRACFIN, la cellule anti-blanchiment du ministère de l’Économie. Elle est aussi à la mairie de Paris et est engagée au sein du média Alternatives Économiques.
Lucie Castets est engagée dans les « luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics », mais aussi « dans le combat d’idées contre la retraite à 64 ans » et elle est une « haute fonctionnaire ayant travaillé à la répression de la fraude fiscale et de la criminalité financière », précise un communiqué du NFP. « Elle a un parcours professionnel au service de l’État et des collectivités territoriales remarquable, avec des engagements forts sur la justice fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale », souligne auprès de l’AFP le cofondateur de Nos Services publics Arnaud Bontemps.
« Grande réforme fiscale »
Lucie Castets a affirmé mardi à l’AFP avoir accepté « en toute humilité mais avec beaucoup de conviction », estimant être une candidate « crédible et sérieuse » pour Matignon. Elle a déclaré avoir parmi ses « grandes priorités » l’« abrogation de la réforme des retraites » d’Emmanuel Macron, une « grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part », une « amélioration du pouvoir d’achat » par la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux, ainsi que la « fin de la régression des services publics ».
Jeu d’alliances
Dans son interview sur France 2 le soir même, Emmanuel Macron a affirmé qu’un nouveau gouvernement ne serait constitué qu’à la mi-août, après les JO. Il n’a pas réagi à la proposition du NFP et a plutôt semblé appeler à une coalition : « La question n’est pas un nom, mais : quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour gouverner le pays ? Toutes les forces politiques qui se sont mises d’accord pour des désistements contre le RN au second tour doivent travailler ensemble. » «Il veut nous imposer de force son nouveau front républicain», a déploré Jean-Luc Mélenchon, tandis qu’Olivier Faure l’a accusé de faire «la politique du pire».
Auparavant, les candidatures d’Huguette Bello et Laurence Tubiana avaient été rejetées. La France Insoumise avait même quitté les négociations pendant plusieurs jours, devant l’incapacité des partis à se mettre d’accord. Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le Président après les élections européennes, des législatives anticipées s’étaient tenues le 30 juin et le 7 juillet. Le NFP était arrivé en tête en nombre de sièges, avec 182 députés. Mais le parti d’union de la gauche est talonné par Ensemble (le camp présidentiel) et ses 163 sièges, puis le RN et ses 143 députés. Emmanuel Macron pourrait aussi choisir de faire alliance avec Les Républicains et leurs 68 sièges pour couper l’herbe sous le pied du NFP.
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Publish date : 2024-07-23 17:06:39
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