Par
Martin Leduc
Publié le
23 juil. 2024 à 21h13
; mis à jour le 24 juil. 2024 à 6h25
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Il doit « poser quelques repères dans cet océan d’incertitude », selon un proche. Emmanuel Macron était, ce mardi 23 juillet 2024, l’invité du 20 h de France 2.
Objectif : rompre le silence (pesant, en ces temps d’incertitude politique) et préciser ses intentions quant à la « trêve olympique » évoquée en coup de vent, quelques jours plus tôt.
Pour rappel, le Président est accusé par ses opposants de ne pas avoir reconnu sa défaite aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024, remportées par le Nouveau Front populaire, et de gagner du temps avant de nommer un Premier ministre qui, si l’usage est respecté, devra être de gauche.
L’Assemblée nationale. (©AFP/Paz PIZARRO, Sylvie HUSSON)
En attendant, c’est toujours Gabriel Attal qui est à la tête du gouvernement, tout en étant, comme d’autres ministres, élu à l’Assemblée nationale. Et cela crée, justement, un micmac administratif sur lequel même les constitutionnalistes ne sont pas d’accord.
Vidéos : en ce moment sur Actu« Pas une bonne chose » qu’il n’y ait de députés RN dans le bureau de l’Assemblée
Interrogé sur la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a assuré avoir fait ce choix « en conscience, parce que l’Assemblée nationale ne correspondait plus à la société française ».
« Ce n’était pas un choix facile. J’ai pris mes responsabilités (…) avec beaucoup de gravité », a continué le Président.
S’il y a eu barrage au RN, des députés ont tout de même été élus. Et pas qu’un peu. Le chef de l’État a estimé que ce n’était « pas une bonne chose » que le Rassemblement national ne soit pas représenté au bureau de l’Assemblée nationale, car ses élus ont « une légitimité » et « il n’y a pas de sous-député ».
Le NFP n’a pas de majorité, « quelle qu’elle soit »
Emmanuel Macron a également fait remarquer que la situation était inédite dans l’histoire de la Vᵉ, avec, notamment, les désistements réciproques effectués pour éviter que le RN n’accède au pouvoir. « Ce faisant, les Français ont donné une responsabilité à toutes les forces politiques : travailler ensemble ».
Reconnaissant la défaite, mais persistant à dire, comme dans sa lettre aux Français, que « personne n’a gagné », le Président a cité l’échec d’André Chassaigne à l’élection du président de l’Assemblée nationale (remportée par Yaël Braun-Pivet après un accord avec la droite).
Selon lui, cela démontre qu’il « serait faux de dire que le Nouveau Front Populaire a une majorité à l’Assemblée, quelle qu’elle soit ».
La question Lucie Castets
Interrogé sur la proposition du nom de Lucie Castets par les partis de gauche, Emmanuel Macron a, dans un premier temps, habilement esquivé la question, estimant que « la question est plutôt « quelle majorité y a-t-il à l’Assemblée ».
D’après lui, ce que les Français attendent, c’est « que les forces politiques sachent faire des compromis ».
Cependant, dans une séquence un peu confuse, il a taclé le Nouveau Front Populaire, qui vient de déposer une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites (proposition que le RN a assuré voter), lorsqu’elle sera débattue à l’Assemblée : « Ils n’avaient pas dit qu’ils voteraient avec le RN », a ironisé le chef de l’État.
Pas de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques
Cela dit, Emmanuel Macron a souhaité rassurer les Français : « il n’y aura pas d’autre dissolution ».
« J’ai choisi la stabilité pour les Jeux olympiques, avec des ministres qui ont eu un engagement remarquable à ce sujet. Jusqu’à la mi-août, nous ne sommes pas en situation de pouvoir changer les choses », a répondu le Président, interrogé de nouveau sur le nom de Lucie Castets.
Ma volonté, c’est de constituer un gouvernement dès qu’on le pourra. Mais de manière évidente, jusqu’à la mi-août, on doit être concentrés sur les Jeux.
Emmanuel Macron
Président de la république
« L’urgence du pays n’est pas de détruire ce qu’on vient de faire. Il faut entendre ce que les Français nous ont dit sur la sécurité et sur la possibilité de mieux vivre de son travail », a conclu Emmanuel Macron sur la question, avant d’enchaîner sur les Jeux Olympiques.
Avec AFP.
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Publish date : 2024-07-23 19:13:03
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