Plus de deux semaines après le second tour des élections législatives où elle était sortie en tête des urnes, la gauche sort de l’impasse. Après les échecs Huguette Belo et Laurence Tubiana, les partis du Nouveau Front Populaire ont proposé Lucie Castets, une haute fonctionnaire engagée pour la défense des services publics, au poste de Première ministre.
Une nomination qu’elle a dit « accepter en toute humilité mais avec beaucoup de conviction », estimant être une candidate « crédible et sérieuse » à Matignon. La candidate surprise du NFP, âgée de 37 ans et issue de la société civile, a déclaré avoir parmi ses « grandes priorités » l’ « abrogation de la réforme des retraites » d’Emmanuel Macron, une « grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part », une « amélioration du pouvoir d’achat » par la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux, ainsi que la « fin de la régression des services publics ».
Son nom est une surprise. Inconnue du grand public, la directrice des finances de la ville de Paris s’est fait remarquer ces derniers mois par son rôle de porte-parole du collectif de fonctionnaires Nos Services Publics, dont elle est co-porte-parole et co-fondatrice. « Il manquait une entité qui prenne la parole de l’intérieur pour mettre en lumière les dysfonctionnements et faire des propositions », jugeait-elle lors de la création de l’entité. Lucie Castets est engagée dans les « luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics », assure le NFP dans son communiqué.
Cette haute fonctionnaire avait notamment été remarquée dans l’émission C ce soir, sur France 5, en novembre 2022, lorsqu’elle avait frontalement attaqué le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini. « On a perdu 180 000 fonctionnaires d’État entre 2006 et 2018. Dans le même temps, le recours aux cabinets de conseil explosait alors qu’ils coûtent trop cher et souvent ne servent à rien », lui avait-elle lancé, en référence aux dérives du recours aux cabinets de conseil par l’État.
Sciences-po, ENA, Bercy…
Diplômée de Science Po et de la London School of Economics, ex-élève de l’ENA, Lucie Castets a décroché son premier poste à la direction générale du Trésor avant de rejoindre Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy. Elle a travaillé « à la répression de la fraude fiscale et de la criminalité financière », rappelle le NFP dans son communiqué.
Sans surprise, l’énarque est également une fervente opposante au Rassemblement national. « La vision portée par le RN sur un État fort et des services publics forts est un mensonge », prévenait-elle lors d’une émission sur Mediapart en juin 2024. Ajoutant que les services publics pouvaient agir comme « véritable antidote » au parti lepéniste. Elle souhaitait la mise en place d’une « réforme sur la fiscalité du capital » pour « être en mesure de financer massivement les services publics ».
La réaction d’Emmanuel Macron, lors de son interview ce mardi soir, sera très scrutée alors que la candidate avait jugé « incompréhensibles » les restrictions budgétaires annoncées par le gouvernement. « On coupe où c’est le plus important, jugeait-elle dans Le Parisien en février. Dans l’écologie donc, mais également dans l’Éducation nationale, alors même que le Premier ministre en a fait la mère de toutes les batailles. »
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Publish date : 2024-07-23 17:39:00
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