Quoi qu’il en soit, le choix de Lucie Castets a au moins trois vertus. Il a d’abord le mérite de répondre aux attentes d’un peuple de gauche désespéré par deux semaines de déchirements. Indépendante des partis, son profil est également susceptible d’apaiser une partie du camp central de l’Assemblée. Enfin, ses compétences en matière de finance publique peuvent être le gage d’une indispensable rigueur dans la préparation du Budget, en septembre.
Derrière le consensus apparent, les rivalités et surtout les divergences sur la ligne politique, perdurent.
Reste que cette candidature inattendue ne résout pas l’équation politique. Avec moins de deux cents députés et sans volonté de nouer d’autres alliances, le NFP reste loin de la majorité avec le risque de subir très vite une motion de censure. Mais la fragilisation menace aussi de venir de l’intérieur de la coalition. Chef du gouvernement, le Premier ministre est institutionnellement le chef de la majorité. Sans faire injure à Lucie Castets, dans l’hypothèse où elle s’installerait à Matignon, on la voit mal dans une position d’autorité envers Jean-Luc Mélenchon ou Olivier Faure. Et au bout du compte elle pourrait être rapidement confinée à un rôle de porte-parole de forces bien souvent contradictoires. Car derrière le consensus apparent, il ne fait guère de doute que les rivalités et surtout les divergences sur la ligne politique, perdurent. Entre le chef des Insoumis toujours focalisé sur la prochaine élection présidentielle et des socialistes revigorés par leur bon score aux européennes, l’opposition des gauches radicale et réformiste est intacte. Ce serait une illusion de croire qu’elles se sont soudainement réconciliées autour du nom de Lucie Castets.
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Publish date : 2024-07-23 21:00:00
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