Le consensus est difficile à atteindre au sein du Nouveau Front Populaire. Lundi 15 juillet 2024, trois des quatre forces composant cette union des gauches ont proposé le nom de Laurence Tubiana pour Matignon. Une proposition jugée « pas sérieuse » par La France Insoumise, qui voit l’économiste trop « Macron compatible ». Voici trois choses à connaître sur cette personnalité de gauche.
1. Recherche, enseignement et engagement : une économiste de gauche
Passée sur les bancs de Sciences Po Paris dans les années 1970, Laurence Tubiana commence sa carrière comme directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), où elle fait la connaissance de Lionel Jospin. Cette rencontre l’amène à poser les pieds une première fois à Matignon en 1997, comme conseillère du Premier ministre socialiste sur les questions de développement durable. Avant ça, elle a fondé et dirigé Solagral, une ONG travaillant sur la sécurité alimentaire et l’environnement mondial.
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L’environnement est central dans la vie professionnelle et militante de celle qui est, depuis 2004, directrice de la chaire de développement durable de Sciences Po Paris. Parallèlement, elle fonde en 2001 le think tank français Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), spécialisé sur la place du développement durable dans les échanges internationaux.
2. Une diplomate du climat
Celle qui est née en 1951 à Oran, en Algérie, a longuement travaillé à l’échelle internationale, recherchant notamment la collaboration entre les pays. C’est ce qui l’a amenée à être la cheffe de délégation pour la négociation sur le changement climatique à Kyoto, avant de prendre part à la conférence des parties de Copenhague en 2009.
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Sa participation aux négociations qui ont mené aux accords de Paris à l’issue de la COP 21, en 2015, lui ont valu d’être nommée « championne » pour le climat par l’ONU. À l’échelle européenne, elle a fondé la Fondation européenne pour le climat (ECF) deux ans plus tard, chargée de promouvoir la neutralité carbone.
3. Une certaine proximité avec Emmanuel Macron
Son nom n’est pas étranger à l’oreille d’Emmanuel Macron. En 2018, quand le président de la République annonce la création du Haut Conseil pour le climat, Laurence Tubiana s’y installe. Surtout, elle copréside la Convention citoyenne pour le climat, initiative du président de la République, regroupant 150 citoyens tirés au sort. Plus encore, son nom est évoqué à l’Élysée en mai 2022, quand le chef de l’État cherche à nommer une Première ministre, avant de finalement opter pour Élisabeth Borne.
Ce qui est perçu comme un avantage aux yeux des Écologistes, du PCF ainsi que du PS est à l’inverse vu comme un défaut par La France Insoumise. Au lendemain du second tour des législatives, l’économiste fait partie des signataires d’une tribune publiée par Le Monde , appelant à « tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine ».
Selon le député LFI Paul Vannier, cette candidature est celle d’une personnalité « Macron compatible », qui serait « une trahison de l’engagement pris devant des millions d’électeurs », alors que Sophia Chikirou y voit un « retour du hollandisme ».
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Publish date : 2024-07-16 09:09:39
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