Depuis un mois, la gauche s’efforce tant bien que mal à garder ses querelles internes derrière des portes closes, au nom de l’unité retrouvée au sein du Nouveau Front populaire. La fin de non-recevoir des socialistes à la candidature d’Huguette Bello au poste de Premier ministre , poussée par les Insoumis et les communistes, marque le retour des règlements de compte au grand jour.
Dans un communiqué publié ce lundi, La France insoumise tape à bras raccourci sur le PS. Les troupes de Jean-Luc Mélenchon dénoncent « l’impasse dans laquelle le Parti socialiste a mis le Nouveau Front populaire pour son choix de candidature à la fonction de Premier ministre », refusant toutes les autres dans « le seul but d’imposer la sienne ». Et soupçonne même le PS de « jouer la montre pour laisser briser le Nouveau Front populaire ».
Le PS a riposté en début de soirée, dégainant son propre communiqué. « Nous souhaitons d’une part indiquer qu’il n’y a jamais eu la volonté d’un quelconque veto systématique de la part du Parti socialiste à toute candidature issue du Nouveau Front populaire. Nous avons exprimé un désaccord sur une candidature comme d’autres ont exprimé leur désaccord sur d’autres candidatures. »
Une candidature issue de la société civile ?
Par ailleurs, LFI s’oppose à un profil issu de la société civile suggéré par le PS pour sortir de l’impasse : « Ce blocage politique ne se réglera pas par l’improvisation d’une candidature « extérieure ». Car quelles garanties seraient données pour la mise en oeuvre du programme du Nouveau Front populaire ? », dit le communiqué. Selon France Télévisions, Laurence Tubiana aurait été proposée au poste de Premier ministre, par le PS, les écologistes et le PCF.
Le constat posé et la responsabilité de l’échec attribuée, les forces insoumises annoncent qu’elles « ne participeront à aucune discussion supplémentaire sur la formation du gouvernement tant que la candidature unique à la présidence de l’Assemblée nationale ne sera pas acquise et que le vote n’aura pas eu lieu ». Gelant donc les tractations jusqu’à jeudi.
« Assez de manipulations. Nous exigeons une candidature unique pour la présidence de l’Assemblée nationale et ne reprenons aucune discussion sur quoi que ce soit d’autre tant que ce n’est pas réglé », a tweeté dans la foulée Jean-Luc Mélenchon.
« Ne pas finir en mauvais vaudeville »
Dans son propre communiqué, le PS répond souhaiter « une reprise immédiate des discussions pour un accord à 4 », justement sur « la proposition de candidature commune issue de la société civile au poste de Premier ministre », que les écologistes et les communistes soutiendraient également.
Le PC aussi « alerte sur le danger de mettre fin à ces discussions ». « Il serait incompréhensible que l’une des forces quitte les discussions que nous avons depuis des semaines, au risque de laisser le camp présidentiel reprendre la main », a réagi Fabien Roussel. « Tout cela ne peut pas finir en mauvais vaudeville », s’est alarmé la patronne des écologistes Marine Tondelier, « ce n’est pas le moment d’arrêter les discussions ».
Boris Vallaud, André Chassaigne et Cyrielle Chatelain
LFI explique vouloir, avant toute autre chose, contrecarrer « la manoeuvre présidentielle » consistant à « détourner l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale le 18 juillet pour effacer la coalition victorieuse dans les urnes » et passer « un accord tacite avec le RN ».
Là encore, LFI reproche au PS d’avoir « annoncé dans la presse une candidature, sans aucune concertation ». Dans « La Tribune Dimanche », Boris Vallaud s’est positionné pour le Perchoir. Tout comme le communiste André Chassaigne, lundi, dans « L’Humanité ». Côté écologiste, Cyrielle Chatelain est aussi en lice.
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Publish date : 2024-07-15 17:09:06
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