Alors que Gabriel Attal conserve temporairement son poste de Premier ministre pour « assurer la stabilité du pays », notamment lors des Jeux olympiques, le Nouveau Front populaire (NFP) pourrait bientôt arriver à Matignon. En pleine pénurie de professionnels de santé en France, la coalition des partis de gauche – arrivée en tête aux élections législatives – avait présenté un vaste « programme santé » pendant la campagne électorale. Parmi leurs propositions : la régulation à l’installation des médecins. Une mesure qui pourrait mettre le feu aux poudres chez les praticiens, rappelle Le Point, ce jeudi 11 juillet.
Interrogé par nos confrères, Guillaume Garot (PS), réélu député dimanche et responsable des questions de santé de son parti, revient en détail sur cette régulation avancée par le NFP. « Nous proposons que les médecins n’aient pas l’autorisation de s’installer dans les territoires médicalement surdotés, sauf dans les cas des remplacements des départs en retraite », explique-t-il. L’élu mayennais, qui avait travaillé début 2024 à une deuxième version de sa proposition de loi (PPL) portant – entre autres – sur la régulation à l’installation des praticiens -, compte redéposer une nouvelle PPL.
« Tout le monde doit se mettre autour de la table »
Afin de déterminer quels sont les territoires les plus surdotés, Guillaume Garot avance l’idée de « créer un indicateur territorial de l’offre de soins permettant de dresser une carte de France de la démographique médicale la plus précise possible ».
Mais ces mesures, qui pourraient être plus facilement adoptées au vu de la nouvelle composition de l’Assemblée nationale, déplaisent fortement aux syndicats de médecins. « S’ils nous interdisent de nous installer où l’on veut, nombreux seront les médecins découragés. Certains vont décrocher leurs plaques et des jeunes vont renoncer à devenir généralistes », tonne le Dr Luc Duquesnel à la tête de la CSMF, auprès du Point. « Ça ne marchera pas. Si le pouvoir passe en force, il aura les médecins contre lui. Il faut, au contraire, les associer à la démarche », estime, de son côté, le Dr Jérome Marty.
Le président de l’UFML-S insiste : face aux déserts médicaux, « tout le monde doit se mettre autour de la table, maires, services de l’État, et trouver des solutions au cas par cas. »
[avec Le Point]
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Publish date : 2024-07-11 12:33:25
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