La victoire triomphante des travaillistes au Royaume-Uni, emmenés par Keir Starmer, contraste avec le très relatif succès du Nouveau Front populaire en France aux élections législatives. La gauche britannique obtient 412 sièges à la chambre des communes tandis qu’avec son alliance de tous les partis de gauche, le Nouveau Front populaire atteint péniblement les 178 députés à l’Assemblée nationale.
Dans un cas la gauche compte une majorité absolue d’élus, dans l’autre une majorité largement relative qui ne lui permet pas de gouverner sereinement.
Derrière le discours emporté et grandiloquent du leader Mélenchon et ses 70 députés sur 577, se dessine une stratégie très claire de la gauche française. La fin du Hollandisme en 2017 a signé l’effondrement de la « gauche de gouvernement » et de son logiciel social-démocrate. Las des renoncements de la gauche au pouvoir, les électeurs ont balayé les éléphants du Parti Socialiste au profit d’une frange plus radicale incarné par La France insoumise.
Les boutiquiers ont préféré se coucher devant Jean-Luc Mélenchon
Avec ses plus fidèles, Jean-Luc Mélenchon a enclenché la stratégie du pire : violence verbale, intimidations des élus et journalistes qui contredisent les Insoumis et pagaille généralisée au parlement. Sur le fond, il a préféré le communautarisme à la cohésion nationale, la défense tous azimuts de l’entrisme islamiste devant la laïcité et la démagogie économique plutôt que les propositions concrètes de redressement du pays.
Le plus grave n’est pas tant la stratégie délétère et mortifère des islamo-gauchistes de LFI, que le suivisme et la lâcheté des autres partis de gauche. S’il y a eu des oppositions marquées et courageuses, à l’instar de Bernard Cazeneuve, François Ruffin, Jérôme Guedj ou Carole Delga (dans des registres différents) ; les boutiquiers et autres professionnels de la politique partisane ont préféré se coucher devant Jean-Luc Mélenchon, le nouveau maître de la gauche.
Des années Hollande aux années Mélenchon, la gauche Française a largement délaissé les classes populaires, les campagnes et ses principes républicains. En résulte une spectaculaire montée du Rassemblement National, en lieu et place de la vieille gauche rurale, enracinée et populaire (celle que Roussel et Ruffin tentent, tant bien que mal, de retenir).
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Au Royaume-Uni c’est tout l’inverse. Après les années Blair et le mandat de Gordon Brown, la social-démocratie britannique était aussi mal en point qu’en France après le quinquennat Hollande. À terre, c’est Jeremy Corbyn, le Mélenchon Anglais, qui a repris les rênes du vieux parti travailliste. Adoptant peu ou prou la même stratégie que l’Insoumis en France, l’homme a clivé son pays en opposant les Britanniques, dans la pure tradition révolutionnaire.
Très populaire sur les campus Anglais, Corbyn a adopté les mêmes codes de l’islamo-gauchisme que Jean-Luc Mélenchon, le poussant même à qualifier le Hamas de « parti ami ». Proche du régime iranien, il est même invité, le 9 février 2014, dans un centre islamique pour célébrer le 35e anniversaire de la révolution islamique.
Cette stratégie est délétère au plan moral, mais aussi au plan politique. Le 12 décembre 2019, le Parti travailliste obtient son plus faible nombre d’élus depuis 1935 et Corbyn est contraint de quitter son poste de chef de l’opposition. Le 29 octobre 2020, il est suspendu du Parti travailliste après la publication d’un rapport interne pointant son inaction face à l’antisémitisme au sein du parti de gauche.
Starmer tient une ligne ferme à l’égard des antisémites et autres islamo-gauchistes
Keir Starmer tient une ligne extrêmement ferme à l’égard des antisémites et autres islamo-gauchistes du parti travailliste. Il exclut ceux qui ont tenu des propos répréhensibles et redresse le parti sur de nouvelles bases. Celui qui admet que la Grande-Bretagne doit apprendre à se passer de sa dépendance à l’immigration économique et ne souhaite plus revenir sur le Brexit retrouve le succès électoral à l’occasion des dernières élections et devient Premier ministre du Royaume-Uni le 5 juillet 2024.
À l’instar des sociaux-démocrates danois ou de la courageuse Sara Wagenknecht en Allemagne, la gauche européenne gagne les élections lorsqu’elle répond aux aspirations profondes des peuples, non quand elles les ignorent avec mépris. L’immigration, l’insécurité ou l’identité ne sont pas des thèmes de droite ou d’extrême droite, mais des enjeux majeurs pour les nations européennes. Y apporter des réponses, dans le cadre de la loi et avec humanité, est le rôle des représentants du peuple.
Ceux qui, à gauche, se laissent aller au nihilisme, à la détestation de l’Occident ou pactisent avec les forces de l’Islam politique usurpent les valeurs qu’ils prétendent défendre. Je déplore que la gauche française soit si lâche et si complaisante à l’égard des ennemis de la France. Si elle veut retrouver le peuple, la gauche doit cesser de ne parler qu’aux gagnants de la mondialisation et d’instrumentaliser le communautarisme. Il en va de sa victoire et plus encore de la fidélité à ses valeurs.
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Publish date : 2024-07-12 16:30:08
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