Elections législatives 2024dossierDevant ses troupes à Paris, le patron des insoumis s’est livré ce vendredi 12 juillet au soir à une analyse de la situation politique et des discussions au sein du Nouveau Front populaire. Défendant l’hypothèse Huguette Bello pour Matignon, il a mis la pression sur les socialistes récalcitrants comme sur Emmanuel Macron.
Cela faisait de longues semaines, au moins depuis l’élection européenne le 9 juin, qu’il retenait ses coups pour ses adversaires comme pour ses «partenaires». Mais Jean-Luc Mélenchon a présenté ce vendredi 12 juillet dans la soirée son analyse musclée de la séquence politique entamée il y a plus d’un mois maintenant avec la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans son «moment politique» – monologue d’environ 1h45 devant ses troupes à Paris et diffusé sur sa chaîne Youtube -, le patron des insoumis a notamment fustigé Emmanuel Macron, auteur selon lui d’un «coup de force», en «niant le résultat des élections législatives». Il a ensuite rappelé que «dans toutes les démocraties du monde, quel que soit le résultat, le groupe majoritaire est immédiatement convoqué pour désigner dans ses rangs la figure du Premier ministre».
Jean-Luc Mélenchon en a profité pour rappeler le cap qui doit être tenu selon lui. Le front républicain qui s’est constitué au soir du premier tour est un «cordon sanitaire que certains veulent transformer en alliance politique», dénonce-t-il. Mais l’insoumis a martelé qu’il «n’y en aura jamais, jamais, jamais» d’alliance avec la macronie, «d’aucune forme, d’aucune façon.»
Au fil de son discours, le leader insoumis en est venu à la question des négociations avec les autres formations du Nouveau Front populaire. «On a eu l’impression à certains moments qu’on était passé de pas de Mélenchon à pas d’insoumis, puis de pas d’insoumis à un socialiste, et d’un socialiste à Olivier Faure. La formule nous est apparue plus rigide et excessive que ce dont on était convenu», a-t-il commenté. Avant de déplorer «une période qui a été pénible», se disant «la cible d’un ostracisme que personne n’est capable d’expliquer».
Au fil de son exposé, l’ancien socialiste n’a pas oublié ceux qui lui ont «tiré dans le dos» : «De l’intérieur des gens disent “ce type est insupportable’’ ou “jamais il ne sera Premier ministre.’’ Comme si j’étais l’abomination. Ça nous a coûté, auprès des faibles, des mous, des indécis». Jean-Luc Mélenchon a notamment ciblé François Ruffin et sa victoire aux législatives dans la Somme, ainsi que François Hollande, un «type vomi par des millions de gens dans le pays.»
«Une proposition qui ferait honneur à tous : Huguette Bello»
Reste que les discussions avec les «partenaires», aussi tendues furent-elles, en sont arrivées «jusqu’au point où un nom est apparu, une proposition qui ferait honneur à tous : Huguette Bello». Le leader insoumis a multiplié les compliments au sujet de la présidente de la Réunion : «Elle coche de nombreuses cases. Elle est une femme d’un territoire d’Outre-Mer, dont personne ne peut soupçonner la droiture de vie, et les engagements de longue date. Elle serait la personne qui serait écoutée avec crédit et respect pour régler la situation en Nouvelle-Calédonie. Elle nous a soutenus à plusieurs reprises, chaque fois sans contrepartie. Elle est une femme, racisée, une féministe antiraciste.»
Jean-Luc Mélenchon assure que si son nom n’a pas été encore officiellement proposé, c’est que les socialistes bloquent. «Trois formations au moins sont d’accord sur le sujet : les insoumis, les communistes et les verts», dit-il. Le PS tient un conseil national samedi à midi sur le sujet.
«Nous pouvons nous avancer avec assez d’optimisme. Ça va commencer à devenir compliqué pour Emmanuel Macron de dire non à Huguette Bello», a toutefois estimé l’insoumis. Avant de, comme dans toutes les négociations, de faire retomber la tension :«Il n’y a pas d’urgence à le faire, ça pourrait durer plus longtemps, et ça durera aussi longtemps qu’on ne trouve pas une solution qui est conforme à l’intérêt général de notre pays, c’est-à-dire le respect de ce qui a été voté il y a à peine quinze jours».
Seule date butoir placée par Jean-Luc Mélenchon, le 18 juillet, jour du début de la nouvelle mandature à l’Assemblée nationale : «Le 18 juillet, nous aurons une candidature commune du Front populaire pour barrer la route à tout ce qui pourrait venir d’autre».
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Publish date : 2024-07-12 20:27:00
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