Le Nouveau Front populaire a promis de donner le nom de leur prétendant officiel à Matignon d’ici la fin de la semaine, mais encore faut-il que les partis de gauche s’accordent. Si la tradition républicaine veut qu’un Premier ministre de gauche soit nommé, une grande partie de la droite s’oppose à un gouvernement de gauche.
Sommaire
L’essentiel
Par qui et quand Gabriel Attal sera-t-il remplacé à Matignon ? Le Nouveau Front populaire arrivé en tête des élections législatives estime que le futur Premier ministre doit être issu de ses rangs. Les partis de gauche poursuivent les négociations pour s’accorder sur le nom d’un prétendant à la fonction de chef du gouvernement.
Le nouveau Premier ministre devrait être nommé dans les prochains jours, mais Emmanuel Macron qui a refusé la démission de Gabriel Attal a annoncé laisse le temps aux formations politiques de conclure une large coalition allant de la gauche sociale-démocrate à la droite républicaine, soit excluant LFI et le RN. Aucune alliance du genre n’est sur le point d’être trouvée.
Si la gauche travaille à la désignation d’un Premier ministre et d’un gouvernement, plusieurs ténors de la droite dont Gérard Larcher ou Bruno Retailleau ont annoncé qu’ils censureraient tous les gouvernements de gauche ou ceux comptant des ministres insoumis ou écologistes. La position est partagée par Marine Le Pen et le RN ou encore par l’aile droite de la Macronie avec Gérald Darmanin ou Aurore Bergé.
Les dernières infos
10:48 – Le PS continue de pousser le nom d’Olivier Faure
Le Premier secrétaire du PS apparait comme le candidat favori pour prétendre à Matignon dans le camp socialiste lors des négociations du Nouveau Front populaire selon Franceinfo. Olivier Faure s’est dit « prêt à assurer la fonction » de Premier ministre, mais son nom ne fait pas l’unanimité auprès des insoumis qui selon le média bloque les discussions en s’opposant à cette seule proposition.
10:19 – Il faut un Premier ministre au-dessus de la mêlée selon Bellamy
Le Républicain resté fidèle à la ligne historique du parti et eurodéputé François-Xavier Bellamy continue de dire qu’il censurera autant un gouvernement de gauche qu’un gouvernement de d’extrême droite. Mais le politique n’est pas pour autant enclin à une alliance large comme demandé par Emmanuel Macron : « On doit refuser le en même temps », car « notre but n’est pas de chercher la compromission, la coalition » a-t-il déclaré sur France Inter. Selon lui il faut revenir au clivage gauche/droite et d’ici là « une manière de s’en sortir serait d’identifier un Premier ministre au-dessus des partis politiques ».
09:58 – Les Ecologistes « ne sont pas bloquants » pour le choix du Premier ministre
Si les discussions se prolongent, Marine Tondelier assure que « les écologistes ne sont pas bloquants » dans les négociations à gauche sur BFMTV. « Si ça ne tenait qu’aux écologistes, on aurait déjà un gouvernement » a-t-elle assurait sans explicitement jeter la pierre au PS et à LFI qui bataillent sur le nom du prétendant à Matignon. Et la patronne des Ecologistes d’ajouter : « C’est plus facile pour nous : on ne dit pas si ce n’est pas nous Premier ministre, on s’en va ».
09:39 – Un « rôle décisif » pour François Bayrou, peut-être celui de Premier ministre ?
François Bayrou est-il un possible candidat à Matignon ? La patron du MoDem et membre de la majorité « joue aujourd’hui et continuera de jouer dans le temps qui viennent un rôle décisif pour former une majorité et sortir de cette instabilité » a assuré le ministre et vice-président du parti centriste, Jean-Noël Barrot, sur Sud Radio. S’il ne dit pas explicitement son soutien à son chef de file, il rappelle que le politique « a une relation particulière avec les Français depuis longtemps » et dispose d’une « expérience » importante.
09:11 – « C’est normal que les choses prennent du temps » au NFP selon Marine Tondelier
Il n’y a pas d’accord, mais « on avance » dans les négociations à gauche a indiqué Marine Tondelier, la patronne des Ecologistes, sur BFMTV. La représentante du Nouveau Front populaire assure que les discussions se tiennent « dans une atmosphère constructive » et qu’il est « normal que les choses prennent du temps » : « Ce n’est pas parce qu’on n’y arrive pas, mais parce qu’on veut faire les choses bien ». Mais si l’écologiste tient le même discours que Manuel Bompard plus tôt, à la différence de l’insoumis elle estime que « tout le monde doit donner des noms » et pas uniquement le groupe en majorité numérique.
08:44 – La Macronie initie le contact avec la gauche socialiste
Plusieurs ministres ont été missionnés de renouer du contact avec la gauche socialiste selon les informations de Franceinfo dans le but de « sonder » et de « maintenir le lien ». Des poids lourds sont ciblés comme Carole Delga ou François Hollande qui est de retour à l’Assemblée nationale. Ce sont principalement les macronistes issus de la gauche qui sont chargés de prendre la température auprès du parti de gauche, notamment Julien Denormandie et Stéphane Séjourné.
08:33 – Le camp présidentiel tend la main au PS, à certaines conditions
« Nous pourrions tout à fait travailler avec les leaders socialistes s’ils rompaient fondamentalement avec le programme délirant de la France insoumise » a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur RTL ce matin. Le ministre tend ainsi la main au PS même s’il précise que sa position n’a pas changé au sujet du reste de la gauche, notamment de LFI qu’il refuse de voir « rentrer en responsabilité ». Il écarte aussi une coalition avec les Ecologistes en raison de désaccords sur de nombreux sujets, dont « le respect qu’on doit aux forces de l’ordre, la laïcité, le nucléaire ».
08:14 – Un Premier ministre insoumis ou rien à gauche ?
La discussion n’est pas fermée mais Manuel Bompard a confirmé sur TF1 son souhait de voir un insoumis désigné comme futur Premier ministre puisque selon lui la logique veut « que la plus grosse composante de la coalition puisse faire des propositions » et que, toujours d’après lui, c’est ce qui a été convenu dès le début de l’alliance. La France insoumise a donc proposé des noms et « sur ces noms-là, on est prêt à discuter ». L’insoumis a également indiqué que « personne ne doit s’imposer à personne » pas même le parti en majorité numérique, « il y doit y avoir consensus ».
08:05 – « Rien ne coince », mais toujours pas d’accord à gauche
La gauche est-elle sur le point de se mettre d’accord sur le nom d’un Premier ministre ? « Pas encore » a répondu Manuel Bompard ce vendredi matin sur TF1. « La discussion avance positivement » a toutefois ajouté le coordinateur national de La France insoumise : « Rien ne coince, on discute, on avance ». Alors que le Nouveau Front populaire a fixé un délai à la fin de la semaine, Manuel Bompard ne réitère pas et dit simplement souhaiter un accord sur un nom avant jeudi prochain.
08:01 – Le futur Premier ministre doit venir de la gauche selon Dominique De Villepin
Il est l’un des rares à droite à soutenir l’idée qu’un Premier ministre de gauche soit nommé : Dominique De Villepin a appelé Emmanuel Macron à respecter la « tradition républicaine » qui veut que « la force arrivée en tête au soir du scrutin » gouverne même en l’absence de majorité absolue, en l’occurrence le Nouveau Front populaire. « Jupiter est mort et Jupiter a été battu dans les urnes », a affirmé l’ancien ministre sous Jacques Chirac sur LCI jeudi soir.
07:50 – Pas de fumée blanche au Nouveau Front populaire
Aucun nom n’a encore été donné par le Nouveau Front populaire pour Matignon, pourtant l’union de la gauche a promis de trouver un consensus sur la désignation de leur Premier ministre d’ici la fin de la semaine. « Nous aurons une équipe gouvernementale » avant la semaine prochaine assurait encore jeudi soir Mathilde Panot, nommée présidente de groupe de députés insoumis à l’Assemblée nationale. Jeudi, la députée écologiste Sandra Regol fixait le délai à ce vendredi matin au plus tard pour l’annonce.
11/07/24 – 23:19 – Pour Boris Vallaud, Olivier Faure serait un bon candidat pour Matignon
FIN DU DIRECT – Toujours pas de fumée blanche ce jeudi soir du côté du Nouveau Front populaire. Les tractations pour proposer un nom pour Matignon se sont poursuivies toute la journée. Invité sur le plateau de BFMTV, Boris Vallaud, fraîchement réélu député mais aussi patron du PS à l’Assemblée, n’a pas échappé au sujet. « Olivier Faure est un bon candidat pour apaiser le pays, pour le recoudre, pour rassembler. Il a été un des artisans de cette union de la gauche », a-t-il plaidé, évoquant également l’histoire personnelle « intéressante » du premier secrétaire du PS ou encore son « talent ».
Les scénarios possibles
Le Nouveau Front populaire est devenu le groupe le plus puissant de l’Assemblée nationale à l’occasion des élections législatives anticipées de 2024, même s’il est dépourvu de majorité. Portée par les résultats du scrutin, l’union de la gauche exige de gouverner et enjoint Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre issu de la gauche. Reste que les différents partis membres de l’union n’ont pas encore trouvé d’accord sur un profil de Premier ministrable dans leurs rangs :
Un Premier ministre insoumis : la France insoumise (LFI) souhaite que la désignation d’un Premier ministrable revienne au parti le plus représenté au sein de l’union, soit elle-même pour le moment. Mais les socialistes, les écologistes et les communistes paraissent plutôt opposés à choisir un insoumis, estimant que le parti et ses membres ne sont pas à même « d’apaiser » et ne répondent pas au critères de consensus imposé par toutes les forces du Nouveau Front populaire. Le nom de Jean-Luc Mélenchon qui s’est proposé à plusieurs reprises a de fait été écarté, même s’il est toujours soutenu par les insoumis. D’autres noms d’élu LFI sont avancés : Clémence Guetté, Manuel Bompard, Mathilde Panot, mais aussi Clémentine Autain et François Ruffin, lesquels ont pris leurs distances avec le parti.
Un Premier ministre socialiste : le Parti socialiste espère aussi que le profil désigné pour Matignon vienne de ses rangs et alors que le groupe socialiste pourrait finalement être plus nombreux que celui des insoumis, l’argument de LFI pourrait se retourner contre elle. Le premier secrétaire du parti, Olivier Faure, appelle pour sa part à un choix consensuel même s’il se porte sur un des siens ou à un vote. Le patron socialiste s’est d’ailleurs lui-même dit « prêt à assurer la fonction », mais d’autres noms sont aussi évoqués : Boris Vallaud, Carole Delga ou encore François Hollande mais ce dernier a été écarté par la gauche pour Matignon.
Un Premier ministre écologiste : les Ecologistes adoptent une position semblable à celle des socialistes et veulent qu’une personnalité faisant consensus soit désignée. Mais au sein du parti aussi plusieurs noms de prétendants ressortent et la patronne Marine Tondelier qui s’est faite remarquer à la fin de la campagne des législatives est plébiscitée. Parmi les autres noms d’écologistes cités on compte ceux de Cyrielle Chatelain, Cécile Duflot ou de Yannick Jadot.
Mais un Premier ministre de gauche, quel que soit le parti dont il est issu, ne pourra rester à la tête du gouvernement s’il n’obtient le soutien d’un majorité s’étendant au-delà du Nouveau Front populaire. Si quelques personnalités appellent à s’ouvrir à l’aile gauche de la macronie et jusqu’au centre gauche maximum, d’autres s’opposent à une coalition comme LFI ou le patron du PS qui appellent à des majorités par projets.
La gauche étant le groupe majoritaire à l’Assemblée nationale, elle pourrait abriter le futur Premier ministre, mais si une coalition voyait le jour et devenait le groupe le plus important en nombre d’élus c’est elle qui deviendrait un vivier de potentiels chefs de gouvernement. Et une coalition aurait l’avantage de renforcer le Premier ministre en rendant son éviction par une motion de censure plus difficile, mais toujours possible tant que 289 députés ne sont pas réunis dans l’alliance. Plusieurs scénarios de coalition sont sur la table :
Une coalition entre Renaissance et Les Républicains : le camp présidentiel à la tête de la coalition Ensemble compte 168 députés tandis que la droite en a 60, les deux groupes unis cumuleraient donc près de 230 députés deviendraient majoritaires. Les deux formations politiques se sont déjà entendues sur plusieurs projets depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022 et ont permis de faire voter des lois malgré la majorité relative du camp présidentiel. Une coalition parait donc possible, mais la droite se montre réticente à de nouveau jouer le rôle de béquille aux élus macronistes. Si une telle coalition voyait le jour, le Premier ministre pourrait venir du camp macroniste, plus particulièrement de l’aile droite, mais aussi d’un parti du centre droit comme Horizon ou alors de la droite modérée pourquoi pas un élu comme Aurélien Pradié ?
Une coalition entre le Nouveau Front populaire et Renaissance : le camp présidentiel ou son aile gauche pourrait aussi se rapprocher de la gauche à condition que LFI, partie du Nouveau Front populaire, soit exclue de la coalition. Condition pour le moment refusée par une partie de la gauche. La gauche de son côté est réticente à s’associer au camp présidentiel.
Une coalition allant de la gauche sociale-démocrate à la droite républicaine : c’est un scénario auquel appelait le camp présidentiel à l’issue des législatives, mais qui parait difficilement envisageable compte tenu des différences programmatiques entre la gauche et la droite malgré des points d’accord.
Sans majorité et sans accord de gouvernement, une autre solution est celle de construire un gouvernement technique dirigé par un Premier ministre peu marqué politiquement et pouvant faire consensus de la gauche jusqu’à la droite. Les ministres seraient alors des hauts fonctionnaires, des économistes, des diplomates et des spécialistes de chaque domaine plus que des politiques. Ils seraient chargés de faire tourner le pays et son économie sans apporter de nouvelle grandes mesures ou réformes en attendant de nouvelles élections législatives.
Dans ce cas de figure, la nomination d’un Premier ministre plutôt centriste ou modéré à gauche ou à droite et surtout expérimenté au rôle de « vieux sage » tient la corde. Des noms comme Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin ou Charles de Courson sont de bons exemples. Il y a aussi la possibilité d’une personnalité apolitique.
Quand le Premier ministre sera-t-il nommé ?
Le futur Premier ministre pourrait ne pas être nommé avant plusieurs jours. La gauche qui souhaite gouverner n’a pas encore soumis de proposition à Emmanuel Macron et aucune coalition ne semble sur le point de se former et encore moins de s’accorder sur un prétendant à Matignon. L’union de la gauche a toutefois promis le 8 juillet de donner un nom « dans la semaine ». Une fois les propositions faites, il reviendra à Emmanuel Macron de nommer le Premier ministre mais ce dernier pourrait prendre le temps de la réflexion et pourrait repousser la nomination en raison de l’ouverture prochaine des Jeux olympiques. Le président de la République pourrait solliciter un accord de tous les partis pour laisser l’équipe actuelle gérer les affaires courantes le temps de la période olympique.
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Publish date : 2024-07-12 08:48:24
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