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L’ancien député LFI a brandi le spectre d’une manifestation populaire si Emmanuel Macron ne reconnaît pas la victoire du Nouveau Front populaire. Des élus de tous bords dénoncent ses propos, considérés par certains comme insurrectionnels.
Alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas pris contact avec le Nouveau Front populaire en vue de la nomination d’un premier ministre issu de leurs rangs, la coalition de gauche s’impatiente. Adrien Quatennens, ancien député LFI du Nord, a ainsi déclaré sur X : «Macron veut nous voler la victoire et manœuvre pour faire barrage à l’application du programme du NFP.» Pour manifester ce mécontentement, l’ex-élu a suggéré la tenue d’«une grande marche populaire en direction de Matignon».
Cette proposition a rapidement fait réagir et provoqué l’ire de l’opposition. Marine Le Pen a en effet dénoncé sur X une «extrême gauche minoritaire en voix et en sièges», qui «exige d’exercer le pouvoir et d’imposer son programme alors qu’elle n’en a pas la légitimité électorale». L’élue nationaliste du Rassemblement national a ensuite évoqué un «climat de menaces et d’intimidations». Lors de la rentrée des députés RN fraîchement élu au Palais Bourbon ce mercredi 10 juillet, Marine Le Pen a même comparé cette marche à «l’assaut du Capitole». Le 6 janvier 2021, des militants pro-Trump avaient investi le siège du Congrès américain, à Washington, pour contester la défaite de Donald Trump face à Joe Biden à l’élection présidentielle.
«Révolution violente»
Au sein du camp présidentiel, Aurore Bergé a souligné sur le plateau de Télématin qu’«Adrien Quatennens n’a plus aucune légitimité pour s’exprimer, il n’est plus député, plus un élu de la République et tant mieux au regard de ce qu’il a commis de violences faites aux femmes». L’ancien élu a en effet été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir giflé sa femme. «C’est insupportable d’entendre ça, tout le monde devrait dénoncer ses propos. On ne marche pas sur Matignon. Certains avaient appelé pendant les Gilets jaunes à marcher sur l’Élysée comme s’il fallait prendre le pouvoir par la force», a poursuivi l’ancienne ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, s’est elle aussi inquiétée des propos de l’ex-député insoumis, alors que les Jeux olympiques de Paris approchent : «C’est totalement irresponsable […] Nous ne sommes pas dans une situation où nous allons laisser les choses partir à vau-l’eau dans un pays qui accueille les JO dans quelques jours. La continuité de l’État c’est un des grands principes de la République.»
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Au centre, le président du MoDem, François Bayrou a comparé cette marche à «une révolution violente» sur le plateau de BFMTV. «Il y a des forces [politiques] qui ne respectent pas les valeurs démocratiques élémentaires et les institutions. Qui ont dans l’idée qu’une révolution violente peut imposer au pays sa loi. C’est la preuve que ce camp-là n’a pas sa place dans le gouvernement du pays. Cette phrase-là, est factieuse», s’est-il indigné.
La proposition d’Adrien Quatennens a même choqué jusque dans les rangs de la gauche. Le maire divers gauche de Marseille, Benoît Payan, a désapprouvé l’initiative. «Ça n’a aucun sens. Le pays n’a pas besoin de ça, on n’est pas en train de se faire voler l’élection. On est en train de discuter tranquillement. Qu’est-ce que c’est que cette manière de faire ?», a-t-il condamné sur le plateau de BFMTV.
«Appel à l’insurrection»
Face à ces réactions, Adrien Quatennens a répondu sur X pour nier toute tentative d’insurrection. «Jusqu’à la mère Le Pen, le bloc bourgeois a peur du peuple ! Suggérer dans un tweet qu’il doit poursuivre sa mobilisation dans la rue pour exiger son dû (l’application d’un programme arrivé en tête des élections) devient un “appel à l’insurrection”», a-t-il écrit.
Son groupe politique, en la personne de Manuel Bompard, a quant à lui défendu les propos de l’ancien député. «Adrien Quatennens n’a pas appelé à marcher vers Matignon, il y a un “?” dans son tweet, que beaucoup ont oublié de notifier», a-t-il insisté sur le plateau de LCI. Le coordinateur de La France insoumise a soutenu que «le président donne l’impression qu’il cherche tous les moyens pour ne pas tenir compte des résultats des élections législatives […] Ce n’est pas acceptable que des personnalités politiques disent qu’on veut contourner notre élection». Avant de maintenir qu’il «faut une mobilisation populaire». Quelques heures plus tard, sur le plateau de BFMTV, le député réélu au premier tour a ajouté, en réponse à Marine Le Pen, que «c’est [elle] qui a soutenu l’assaut du Capitole, pas moi».
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Publish date : 2024-07-10 09:09:00
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