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Au sein du NFP, on prévient depuis des semaines : Jean-Luc Mélenchon doit laisser la place. « Il s’est disqualifié, il ne peut plus incarner quoi que ce soit à gauche », confie, comme d’autres, une proche du patron du PS. Depuis le second tour, les socialistes, écologistes et communistes sont désormais majoritaires, s’ils s’entendent, au sein du NFP. Même si tous les résultats ne sont pas encore connus, le groupe LFI à l’Assemblée n’a que peu progressé, à la différence de ceux du PS et des Écologistes.
Sortir du blocage
Si Emmanuel Macron tente d’édifier avec la gauche une majorité à l’Assemblée nationale, s’il entend donc nommer un Premier ministre de gauche, ces trois partis veulent mettre à l’écart LFI, en tout cas Jean-Luc Mélenchon et ses plus fervents soutiens. D’autres, comme François Ruffin, Alexis Corbière et Clémentine Autain, pourraient être associés à des négociations pour former un gouvernement, voire entrer à Matignon, si le paysage politique le commande.
Le NFP seul peut-il gouverner seul ? De Mélenchon à Faure en passant par François Hollande, les leaders de la coalition ont tous affiché leur envie de le faire. Sur le papier, l’hypothèse semble possible. Le NFP a la majorité, relative, il est donc en position constitutionnelle de gouverner. Mais cette solution est politiquement compliquée. Le NFP s’exposerait à un blocage des autres partis au Palais-Bourbon sur la plupart des réformes qu’il entend engager. Imagine-t-on Renaissance accepter une nouvelle réforme des retraites, que le parti macroniste a eu tant de mal à faire adopter ? Le RN pourrait sans doute être tenté de voter la hausse du smic ou une réforme des retraites plus conforme à ses désirs. Mais le parti d’extrême droite ferait-il ce cadeau à la gauche ?
Il semble plus probable que le chef de l’État cherche à composer une majorité avec les partis qu’il pense les plus fréquentables. C’est-à-dire le parti socialiste, Les Écologistes et les communistes, auxquels s’associeraient quelques députés divers gauche et, pourquoi pas, des députés de droite.
Hollande s’oppose à Mélenchon
Mais, là encore, la construction d’une majorité reste compliquée. Avant l’annonce des résultats, les composantes du NFP se disaient ouvertes à la participation à un gouvernement, mais seulement si leurs réformes importantes étaient mises en œuvre. Parmi celles-ci, donc, l’abrogation de la réforme des retraites, la hausse du smic ou encore la mise au rebut de la loi immigration. « On veut d’abord chercher un consensus sur quatre ou cinq grands projets au Parlement, se mettre d’accord sur une conférence sociale pour évoquer le pouvoir d’achat, les services publics, l’école, puis discuter ensuite de la constitution d’un gouvernement », exposait Corinne Narassiguin, membre de la direction du PS. Une solution pourrait être une autre forme de majorité allégée, texte par texte, sur un mode à définir. C’est ce qu’expliquait, dès dimanche soir, Clémentine Autain.
À LIRE AUSSI François Hollande : « Si j’étais l’ami de Mélenchon, cela se saurait » Il est 20 h 55, c’est le moment que choisit François Hollande, réélu à Tulle, pour s’exprimer. L’ex-président évoque la « responsabilité » de la gauche, la nécessité d’engager les réformes promises par le Nouveau Front populaire, comme le blocage des prix de l’énergie, l’augmentation du smic ou la taxation des profits des grandes entreprises. « C’est de tout cela que l’Assemblée doit s’emparer. C’est l’Assemblée nationale qui décidera en dernier ressort », affirme François Hollande. Avant de glisser : « Je suis socialiste, je l’ai été de tout temps. La gauche s’est rééquilibrée, tant mieux. » Elle s’est rééquilibrée, selon lui, vers son centre, s’éloignant donc de LFI. François Hollande a parlé près d’une heure après Jean-Luc Mélenchon, mais, de Tulle, il s’est déjà opposé à lui.
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Publish date : 2024-07-08 05:00:00
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