À deux jours du second tour des élections législatives, un ultime sondage Ipsos-Talan pour France Bleu, publié ce vendredi, estime que sur les 577 sièges de députés de l’Assemblée nationale, le RN et ses alliés obtiendrait entre 175 et 205 sièges, très loin de la majorité absolue fixée à 289 sièges. Derrière, les écarts se resserrent : le Nouveau Front populaire récolterait 145 à 175 sièges, et le camp présidentiel « Ensemble ! » obtiendrait 118 à 148 sièges, selon cette enquête.
Le RN et ses alliés loin de la majorité absolue
Selon cette projection, le RN et ses alliés obtiendraient donc entre 175 et 205 sièges. Avant la dissolution, 89 députés RN siégeaient. Derrière, l’alliance de gauche du Nouveau front populaire obtiendrait entre 145 et 175 sièges (contre 133 auparavant pour la Nupes, auxquels s’ajoutaient 20 députés Divers gauche). La majorité présidentielle, Ensemble, pourrait remporter de son côté de 118 à 148 sièges (245 avant la dissolution).
Derrière ces trois principaux blocs, Les Républicains qui ont refusé l’alliance avec le RN sont crédités de 57 à 67 sièges. Ensuite, les députés Divers gauches non inclus dans le Nouveau Front populaire obtiendraient entre 14 et 16 sièges. Les députés Divers Centre/UDI sont crédités de 6 à 8 sièges.
« Il devient envisageable que le Nouveau Front populaire arrive au coude à coude avec le RN »
« Le RN et ses alliés sont très éloignés de la majorité absolue, et si cette tendance se confirme dimanche soir, ça ne leur permettra pas de gouverner », observe Mathieu Gallard, directeur des études chez Ipsos-Talan, ce vendredi sur franceinfo. « On est désormais dans une situation où il devient envisageable que le Nouveau Front populaire arrive au coude à coude avec le RN », a-t-il ajouté. « La fourchette haute pour le Nouveau Front populaire c’est 175 sièges, ce qui est la fourchette basse de notre estimation pour le RN et ses alliés. Les choses ont rapidement évolué au cours des derniers jours », a-t-il rappelé.
Les rapports de force modifiés en raison des désistements
L’évolution de ces dynamiques est « évidemment un effet des désistements », observe Mathieu Gallard. Des désistements qui semblent aussi,profiter à la majorité présidentielle. Dimanche dernier à 20h, juste après le premier tour et avant l’annonce des désistements, les projections effectuées par Ipsos-Talan créditaient Ensemble de 70 à 100 sièges, alors que ce vendredi, la majorité est créditée de 118 à 148 sièges.
À gauche, les désistements modifient les rapports de force au sein de l’alliance du Nouveau Front populaire : le nombre de sièges obtenus par le PS est plus élevé que la projection de dimanche dernier (51 à 61 sièges estimés, contre 33 à 43 dimanche dernier). Le nombre de députés PS se rapproche désormais de celui estimé pour La France insoumise (58 à 68 ce vendredi), alors qu**’au soir du premier tour, LFI était donné bien plus dominant dans le groupe de gauche**, crédité de 58 à 72 sièges.
À droite, les estimations sont aussi en hausse pour le groupe LR/divers droite, crédité de 57 à 67 sièges ce vendredi, alors qu’il était estimé entre 41 et 61 sièges dimanche dernier. On peut également probablement imputer cette tendance aux nombreux désistements de l’entre-deux tours. Selon Mathieu Gallard, « un front républicain s’est mis en place au niveau des partis, que ce soit au niveau national ou local, et puis au niveau des électeurs ».
Les « handicaps » du RN mis en avant ces derniers jours
Si le RN « s’éloigne désormais fortement de cette majorité absolue », selon Mathieu Gallard, c’est aussi parce que durant l’entre-deux-tours, des « handicaps » du parti ont été mis en avant : « Que ce soit ces candidats locaux qui pouvaient avoir des propos racistes, antisémites ou complotistes », des candidats « en difficulté sur des questions techniques », ou encore, « la perception d’une incompétence du parti qui n’aurait pas les épaules pour gouverner le pays ». « Tout ça a sans doute aussi aidé à ce que le front républicain se réactive », explique-t-il.
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Une très forte participation attendue
La participation s’annonce très élevée, à 68% selon Ipsos-Talan. Au 1er tour des élections législatives, la participation était de 66,7%. À noter que selon l’étude, le taux de participation promet d’être élevé peu importe le parti choisi.
« La participation attendue sera même, potentiellement, un peu plus élevée qu’au premier tour », a indiqué Mathieu Gallard, directeur des études chez Ipsos-Talan, sur franceinfo ce vendredi. « Les électeurs sont extrêmement motivés, soit pour donner le pouvoir au RN, soit pour faire en sorte que le RN n’arrive pas au pouvoir », a-t-il noté.
Les Français partagés sur les consignes de retraitConcernant les candidats Nouveau Front populaire
Parmi l’ensemble des personnes sondées, 54% disent approuver les consignes de retrait données par le Nouveau Front populaire pour que le candidat NFP se retire, afin d’empêcher la victoire du candidat soutenu par le RN et ses alliés. Lorsque la question est posée aux sondés qui ont voté pour un candidat NFP au premier tour, l’approbation monte à 87%. En revanche, 89% des sondés ayant voté pour un candidat RN ou un candidat LR soutenu par le RN au premier tour désapprouvent ces consignes de retrait.
L’opinion sur le retrait des candidats du NFP. –
Ipsos-Talan Concernant les candidats Nouveau Front populaire
Dans les circonscriptions où un candidat d’Ensemble est arrivé en troisième position, 56% des sondés disent approuver la consigne de vote donnée par certains dirigeants d’Ensemble pour que ce candidat se retire au profit du candidat du NFP, pour empêcher la victoire du candidat soutenu par le RN et ses alliés. Dans le détail, 32% disent l’approuver quel que soit le candidat du NFP et 24% disent l’approuver uniquement si le candidat du NFP n’est pas issu de LFI.
Ce chiffre grimpe de façon significative (95%) lorsque la question est posée aux sondés qui ont voté pour un candidat NFP au premier tour. En revanche, 89% des sondés ayant voté pour un candidat RN ou un candidat LR soutenu par le RN au premier tour désapprouvent ces consignes.
L’opinion sur le retrait des candidats Ensemble. –
Ipsos-Talan Méthodologie
Ce sondage a été réalisé avec 10.101 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française, inscrites sur listes électorales, âgées de 18 ans et plus. Il a été réalisé du 3 au 4 juillet 2024, avec la méthode des quotas. L’échantillon a été interrogé par Internet. Les marges d’erreur sont comprises entre 0,3 et 1 point.
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Publish date : 2024-07-05 13:00:52
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