Peu après 20H, Jean-Luc Mélenchon a tenté d’« élargir » le Nouveau Front populaire. A la Faïencerie (Paris 10e), face à une assemblée composée en grande majorité de journalistes et de militants LFI, le leader de la France insoumise a appelé à faire barrage au Rassemblement national : « Il en va de la France, rien n’est écrit à l’avance, les sondages qui donnent des projections en sièges sont là pour faire pression. Dans notre vie privée comme dans notre vie collective, la décision nous appartient ! »Immédiatement relayée par l’eurodéputée Manon Aubry :
« Au deuxième tour, pas une voix pour le RN ! », promet-elle. Pour elle, ce premier tour des législatives est historique par la mobilisation de l’électorat de gauche et le message qu’il envoie au pouvoir macronien. « Les électeurs ont balayé le gouvernement Attal, et adressé un message clair au pouvoir : c’est fini ! »
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Pour autant, bien qu’arrivée en seconde position derrière le RN au niveau national, le score de l’alliance de gauche déçoit une partie des militants au QG de LFI. Certains peinent même à cacher leur angoisse. « Pour la première fois de mon existence, je me sens étrangère dans mon propre pays », se désole une militante de 24 ans, étudiante en lettres. « Je n’ai pas voté, je n’ai que 17 ans, mais je vis tout cela de manière très forte bien sûr », témoigne de son côté l’activiste lycéen Manès Nadel, venu ce soir avec des camarades. Il s’était fait connaître dans les médias et sur les réseaux sociaux au moment de la réfome des retraites.
Pour la soirée électorale, le NFP en ordre dispersé
Signe parmi tant d’autres que cette union électorale, qui ratisse de François Hollande à Philippe Poutou (défait sèchement dans le Sud-Ouest), de la gauche sociale-démocrate à des petits partis radicalisés n’ayant pas rompu avec les mots d’ordre révolutionnaires ou qualifiant les actes terroristes du Hamas de faits de résistance, est bien fragile : le lieu choisi ce soir ne rassemble que le seul clan mélenchoniste. La tribune devant laquelle près de 200 journalistes ont été accrédités – dont plus de 100 reporters et correspondants de médias étrangers – est aux couleurs du Nouveau Front Populaire, mais seuls les proches de Mélenchon parmi les cadres de LFI s’y bousculent.
Manon Aubry au QG de LFI, le 30 juin 2024. Crédit: @jfarnaud
Aucune des voix discordantes de ces derniers jours, François Ruffin en tête, n’y a été vue. Et encore moins les bannis tels que Raquel Garrido, Alexis Corbière ou Danielle Simonnet…
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Les Insoumis avaient pourtant proposé à leurs alliés du Nouveau Front Populaire de faire QG commun, mais les uns et les autres auraient poliment répondu que le lieu était trop petit et trop cher. Réponse diplomatique ?
Le NFP se retrouvera au « rassemblement populaire » prévu Place de la République à 22h30
Certes, ce superbe bâtiment installé rue de Paradis, près de la Gare de l’Est, et classé aux monuments historiques a un passé industriel et se trouve dans un quartier relativement populaire où toutes les populations se côtoient encore, contrairement aux arrondissements de l’ouest de Paris beaucoup plus uniformes. Mais avec un tarif de location de 67 000 euros pour la soirée, cet endroit prisé pour ses cocktails et séminaires par de grandes entreprises telles que Google et LVMH, n’a pas séduit les alliés du NFP.
Ils se retrouveront tous place de la République pour un « rassemblement populaire », déclaré en préfecture dès 22h30 et où plusieurs orateurs de l’alliance NFP doivent prendre la parole. L’une des places les plus connues de la capitale avait déjà été le théâtre d’un grand rassemblement jeudi dernier à l’appel de syndicats, associations et médias de gauche (CGT, SOS Racisme, Oxfam, Attac, Mediapart, l’Humanité…) avec le mot d’ordre commun de défendre les libertés contre le Rassemblement National. Selon les organisateurs, plus de 15 000 personnes se sont alors mobilisées.
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Publish date : 2024-06-30 20:45:00
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