La formule qui s’est imposée est sortie de la bouche de Jean-Luc Mélenchon, premier nom cité, surtout par les adversaires de la gauche, même si l’ancien candidat à la présidentielle s’est mis en retrait de la vie parlementaire. À une question sur sa volonté de postuler à Matignon, il a répondu « Je m’en sens capable ». Ouvrant ainsi un bal de prétendants prudents : « pourquoi pas », « j’en fais partie »…
1 Jean-Luc Mélenchon, incontournable ou pas ?
Il s’en sent « capable ». Le tribun insoumis, en plus d’un cercle de soutiens dévoués, a pour lui son expérience : ancien ministre sous Jospin, plusieurs fois parlementaire et candidat à la présidentielle ayant atteint les 22 %.
« Je ne m’élimine pas, mais je ne m’impose pas », répète M. Mélenchon, citant également d’autres insoumis comme Manuel Bompard ou Mathilde Panot.
Mais il a contre lui à peu près tout le reste du Nouveau Front populaire, dont les chefs de partis communiste, écologiste et socialiste. À l’instar de l’ancien président François Hollande. De quoi faire grincer certains Insoumis. « Je peux vous emmener dans des endroits où les gens vont dire “pas les socialistes, pas François Hollande” », souligne un cadre.
2 Hollande, Vallaud, Rabault… PS ancien et nouveau
En cas de victoire du Nouveau Front populaire, l’équation semble difficile pour François Hollande tant les Insoumis sont hostiles à son héritage.
Mais en cas d’Assemblée bloquée par l’absence de majorité claire ? « Je pense que le rôle de personnalités comme moi, compte tenu des fonctions que j’ai occupées, sera de trouver des solutions », a savamment glissé le prédécesseur d’Emmanuel Macron, sans préciser à quel poste il pensait.
Si le Premier secrétaire Olivier Faure ne s’est pas avancé, certains socialistes sortent prudemment du bois.
Valérie Rabault, ancienne cheffe des députés socialistes, vice-présidente de l’Assemblée et experte des questions économiques, a plaidé pour une candidature féminine, citant la présidente PS d’Occitanie Carole Delga, la députée LFI frondeuse Clémentine Autain, et « pourquoi pas » elle-même. Parfois à couteaux tirés avec les Insoumis, son nom avait circulé dans la presse en 2022 pour Matignon.
Dans la perspective du rassemblement dans le Front populaire, une candidature féminine au poste de Première ministre aurait beaucoup d’atouts ! https://t.co/zOP004fTXz
— Valérie Rabault 🇨🇵🇪🇺🇺🇦 (@Valerie_Rabault) June 13, 2024
Son successeur à la tête du groupe socialiste le député des Landes Boris Vallaud, énarque et secrétaire adjoint de l’Élysée sous François Hollande, s’est aussi placé sur les rangs dans un calembour : « je crois que la formule c’est + je m’en sens capable + ? Bon ben voilà ».
3 L’hypothèse Ruffin, d’autres outsiders ?
« Je m’en sens capable », a assumé la figure de Picardie Debout, ex-député du groupe LFI, reprenant le même terme que Jean-Luc Mélenchon. Le fondateur de La France insoumise est un « obstacle » à la victoire de la gauche selon François Ruffin. La guerre semble déclarée entre les deux hommes.
Le député sortant de la Somme, se heurterait nécessairement à l’hostilité de soutiens de Jean-Luc Mélenchon. Et le fondateur du journal « Fakir», radical sur les questions sociales et fiscales, pourrait-il mener une gauche recomposée, voire recentrée ?
« Les deux jambes de la gauche (recomposée) c’est François Ruffin et Raphaël Glucksmann », veut croire le maire PS de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.
Raphaël Glucksmann s’est lui-même exclu de la course tout en plaçant une proposition surprise : l’ancien secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. « Il a l’habitude de gérer des dossiers de grande importance, de mener des négociations difficiles et sous la pression », estime une source écologiste, sans trop s’avancer. « En tout cas, c’est pas mon envie », a assuré Laurent Berger.
4 Et chez les communistes ou les écologistes ?
« J’en fais partie comme d’autres », a sobrement jugé Fabien Roussel, patron du PCF. « Si demain nous n’avons pas de majorité absolue il faudra bien aussi pouvoir travailler avec d’autres qui ne sont pas de notre sensibilité », a-t-il estimé.
Bien en vue lors de la photo de famille du Nouveau Front populaire, l’ancien candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot esquive dans un sourire la question.
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Publish date : 2024-06-28 08:34:00
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