« C’est plus du melon, là, c’est une pastèque ! Attention, à force de gonfler, ça va exploser »… « Si Mélenchon et La France insoumise ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas »… « Rejoins le Rassemblement national direct, on gagnera du temps »… Ce n’est pas moi qui vous parle. C’est Adrien Quatennens qui interpelle son camarade François Ruffin. Message sur la plateforme X, et douceur de fin de campagne à la France insoumise… Le Rassemblement national est annoncé à 36 % dimanche – nouvelle enquête IPSOS pour Radio France, ce matin. La gauche, elle, continue à régler ses comptes.
Sur quel sujet ? Facile à deviner : Jean-Luc Mélenchon ! Là, tout est parti d’un reportage de TF1 en début de semaine. La caméra suit François Ruffin en campagne, chez lui, dans la Somme. Que dit-il ? Jean-Luc Mélenchon « est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs ». Et attention à la suite : « Il est un obstacle à la victoire du Front populaire ». Fureur des amis de Mélenchon, comme Adrien Quatennens… On ne touche pas au fondateur de La France insoumise.
Derrière ces mots, une rivalité personnelle, bien sûr. Mais plus que ça, une vraie question : où est le centre de la gauche, aujourd’hui ? Et qui l’incarne ? Jean-Luc Mélenchon « repousse-t-il les électeurs » ? Pourrait-il devenir Premier ministre, en cas de victoire ? Ce matin, Clémentine Autain répète que non. Il y a quelques jours, François Hollande, de son côté, demandait à Jean-Luc Mélenchon de « se taire ».
Jean-Luc Mélenchon au centre du jeu
Le fondateur de La France insoumise ne se laisse pas faire. Sur France 2, il fustige l’ancien chef de l’État, « l’homme qui a tué la gauche ». Il attaque Raphaël Glucksmann, aussi : « Il nous a battus de trois points et j’ai dû [le] payer de cent circonscriptions (…) Je ne suis pas vaniteux, mais je pense que je suis un atout. J’ai quand même fait 22 % ! ». Toujours ce résultat : 22 % – succès de Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle. Deux ans après, l’ancien candidat s’y cramponne. À gauche, il veut garder cette position, cette domination. Mais après les Européennes, le rapport de forces a changé dans son camp. La liste de Raphaël Glucksmann est arrivée en tête, quatre points devant la France insoumise, avec une conséquence : aux Législatives, cette année, LFI a moins de candidats qu’il y a deux ans.
Jean-Luc Mélenchon attire des électeurs, notamment dans des quartiers populaires. Son nom, son image, ouvrent des portes. Mais pour quelques portes ouvertes, combien de portes fermées ? Posez la question aux candidats, sur les marchés, et regardez les enquêtes d’opinion. Il y a deux repoussoirs, en ce moment : Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Cette fragilité plombe le Nouveau Front populaire.
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Une alliance électorale
Elle renvoie toujours aux mêmes batailles, depuis la création de la Nupes, il y a deux ans… et même bien avant, à l’époque de François Hollande et des frondeurs. Comme un jour sans fin. Que vont retenir les électeurs ?
Après la dissolution, dans l’urgence, les partis de gauche ont réussi à s’entendre. Ils ont un programme. Et surtout, environ 550 candidats communs. Ça n’est pas rien ! Pour les Législatives, pour être au deuxième tour, face au Rassemblement national, c’est même décisif. Ces partis ont un ciment : la lutte contre le Rassemblement national. D’ailleurs, regardez leurs tracts : en général, c’est ce qu’ils mettent en avant. Leur mot d’ordre ? Battre le RN. S’ils n’y arrivent pas, ils devraient au moins gagner des sièges.
Mais ensuite ? Imaginez-vous Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin, Raphaël Glucksmann, François Hollande gouverner ensemble ? Avec de tels désaccords ? À gauche, la recomposition a déjà commencé. Après les Législatives, elle va s’amplifier. À droite aussi, d’ailleurs, comme dans le camp présidentiel. Ce sera brutal. En attendant, il faut être clair : le Nouveau Front populaire est une alliance électorale. Rien de plus.
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Publish date : 2024-06-27 09:45:00
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