Invité de la matinale de BFM Business, le professeur de politique fiscale à HEC et ex-directeur de la fiscalité à l’OCDE, est revenu sur les principales mesures en la matière du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national.
Les propositions fiscales du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national n’ont pas de garantie de succès. C’est l’avertissement que lance Pascal Saint-Amans sur le plateau de Good Morning Business ce jeudi 27 juin.
Le professeur de politique fiscale à HEC a notamment évoqué la mesure portée par le Nouveau Front populaire pour un retour de 5 à 14 tranches dans le barème de l’impôt sur le revenu. « Si on prend un peu de recul par rapport aux programmes qui n’engagent que ceux qui les regardent, mieux taxer le capital est un mouvement global qu’on retrouve à peu près partout, car il y a eu la fin du secret bancaire, on peut mieux taxer le capital et il y a moins de concurrence », constate le spécialiste.
En revanche, l’ancien directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE met en garde sur le niveau des taux marginaux qui pourraient être « extrêmement élevés », sachant qu’une taxation sur la fortune est également prévue. « Dans une économie ouverte, on ne peut pas massacrer ses propres contribuables », insiste-t-il.
« J’imagine qu’il y a des revenus du travail, mais quand on regarde les données économiques, on voit que ce sont les propriétaires de capital qui ont les revenus les plus importants. » »Les baisses de TVA ne profitent qu’à ceux qui vendent »
Pascal Saint-Amans est aussi sceptique quant aux baisses de TVA promises par le Rassemblement national, d’abord sur le carburant et les prix de l’énergie puis « sur une centaine de produits de première nécessité » en cas de forte inflation.
« Il faut dire que les baisses de TVA ne profitent qu’à ceux qui vendent, pas à ceux qui achètent, déplore le professeur de politique fiscale à HEC. Si je baisse la TVA, elle n’est pas fortement répercutée par les distributeurs de pétrole par exemple. » Pour illustrer sa critique, il cite l’exemple des restaurateurs qui n’ont pas répercuté la baisse de la TVA sur les prix de leurs cartes il y a quelques années.
Par ailleurs, l’expert rappelle que les baisses de TVA sont extrêmement coûteuses. Selon l’Institut Montaigne, un think tank libéral, le coût d’une baisse de TVA de 20 à 5,5% sur les énergies, le carburant, le fioul, le gaz et l’électricité » se chiffrerait à plus de 11 milliards par an.
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Publish date : 2024-06-27 08:01:32
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