Près de six patrons sur dix (58%) prévoient de reporter leurs investissements ou recrutements en cas de victoire du Nouveau Front populaire aux législatives, et 36% si le Rassemblement national se hisse au pouvoir.
Les petits patrons n’échappent pas à l’inquiétude qui gagne les Français en cette période d’instabilité politique. Mais ils accordent toujours leur priorité à leur entreprise. Ainsi, pour un patron de PME sur deux (47%), la baisse de l’activité à court et moyen terme est la première crainte exprimée, selon une étude publiée ce jeudi 27 juin par la Confédération des PME (CPME).
« Les chefs d’entreprise sont pétris de bon sens. Ils savent que leur activité peut être percutée par la situation actuelle. Toute instabilité du paysage inquiète ceux qui doivent aller chercher des commandes », explique François Asselin, président de la CPME, aux Échos.
La stabilité politique du pays (35%) et le « maintien de la paix civile » (29%) n’arrivent donc qu’en deuxième et troisième préoccupations parmi les « sujets prioritaires » soumis aux 1.066 patrons de PME et TPE qui ont répondu à l’enquête de l’organisation patronale, qui fédère 239.000 entreprises, employant plus de trois millions de salariés (enquête réalisée en ligne du 20 au 24 juin).
Le NFP plus craint que le RN
Par ailleurs, près de six patrons sur dix (58%) prévoient de reporter leurs investissements ou recrutements en cas de victoire du Nouveau Front populaire aux législatives, et 36% si le Rassemblement national se hisse au pouvoir. La proportion tombe à 12% si la majorité présidentielle remporte le scrutin, organisé les 30 juin et 7 juillet, est-il précisé dans cette enquête, réalisée en ligne auprès de 1.066 chefs d’entreprise du 20 au 24 juin.
Plusieurs mesures économiques proposées par la coalition de gauche du Nouveau Front populaire sont fustigées par les sondés, comme la hausse du Smic à 1.600 euros net mensuels. Dans cette hypothèse, 14% des entrepreneurs disent qu’ils cesseraient leur activité, 27% qu’ils licencieraient et 50% qu’ils répercuteraient ces hausses salariales sur leurs prix de vente.
« Seul un dirigeant sur dix (10%) serait en capacité d’absorber ce surcoût dans ses marges », a indiqué la CPME dans un communiqué.
Les chefs d’entreprises sont aussi à une très large majorité (83%) opposés à la diminution du temps de travail hebdomadaire à 32 heures, ainsi qu’à 82% défavorables à un abaissement de l’âge légal de départ à la retraite, proposé tant par le NFP que par le RN. Ils sont 78% à estimer qu’une hausse des dépenses publiques présenterait un risque de faillite pour la France et de « mise sous tutelle du FMI », selon la CPME.
Les avis sont en revanche plus favorables concernant une indexation des pensions (70% n’y sont pas opposés) et des salaires (50%). De même, la réforme de l’assurance chômage divise: la moitié des patrons interrogés estime que l’exécutif devrait revenir sur ce texte, qui durcit les règles d’indemnisation, mais dont le décret n’a pas encore été publié.
Clément Lesaffre avec AFP
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Publish date : 2024-06-27 13:43:38
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