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Le programme du Nouveau Front populaire n’est pas à la hauteur de l’enjeu écologique !

L’écho médiatique se concentre naturellement sur l’alliance contre-nature des différentes forces de la gauche. Le rassemblement honteux de partis républicains comme le Parti socialiste, Europe-Ecologie-Les-Verts et le Parti communiste français avec une gauche radicale adepte de la « bordélisation » (La France Insoumise et le Nouveau Parti Anticapitaliste) jusqu’à des groupuscules comme La Jeune Garde, part à la dérive avec l’investiture d’un militant Raphaël Arnault, fiché S.

S’il est très important de dénoncer ce pacte sur la forme, il convient de ne pas oublier de le disséquer sur le fond. Et de montrer toutes ses lacunes. Ce programme du Nouveau Front populaire est en fait un condensé de greenwashing. Repeindre en vert des vieilles lunes de la gauche ne fait pas un projet de gouvernement.

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Avant toute chose, il est important de souligner que le Nouveau Front populaire est le premier courant politique à fournir son projet politique avec un livret fourni de 150 propositions. Si ce programme contient parfois des mesures intéressantes en faveur de la réindustrialisation notamment via le soutien à filière solaire et à la défense de la biodiversité avec la revalorisation des emplois forestiers, le reste est très léger notamment d’un point de vue de la faisabilité. Il comporte ensuite de nombreuses incohérences et fait notamment l’impasse sur le nucléaire, pourtant pilier de la transition écologique en France.

Le nucléaire, un oubli impardonnable

Le nucléaire n’apparaît pas dans le programme du Nouveau Front populaire. Comment être crédible quand le mot nucléaire n’est même pas mentionné ? Comment être crédible quand l’ancien Président, François Hollande, pourtant fossoyeur de la filière nucléaire, est investi aux législatives ? Comment être crédible quand le Nouveau Front populaire accorde une investiture à Dominique Voynet, ancienne ministre, qui se vantait de participer « à saborder le nucléaire » ?

Nous sommes face à des idéologues qui mettent un point d’honneur à détruire le nucléaire en France. Il s’agit même « d’un objectif politique » pour citer François Hollande, en mars 2023, lors de son audition devant l’Assemblée nationale. Et que dire des communistes ! Le Parti communiste avait toujours été du côté de cette énergie qui est la plus décarbonée au monde. Pour la première fois, ils acceptent, pour une poignée de sièges, le primat de la gauche décroissante. 

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Rappelons que le nucléaire est selon le GIEC primordial pour combattre le changement climatique. Il s’agit de l’énergie la plus bas carbone de France et nous sommes le deuxième producteur mondial d’électricité nucléaire derrière les États-Unis. En s’attaquant au nucléaire, on s’attaque à notre souveraineté. Par ailleurs, la filière représente 220 000 salariés sur le territoire national. La gauche souhaite donc mettre au chômage des milliers de travailleurs ? 

Avec l’ISF climatique, la ruine de la France sans aucun impact positif pour le climat

Le programme de la gauche assume la hausse de la dépense publique : la transition écologique serait financée par le rétablissement d’un impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Loin de la beauté du combat climatique, la gauche veut inscrire la décroissance et l’appauvrissement de notre pays à l’agenda politique.

Transformant l’or en plomb, le Nouveau Front populaire n’a toujours pas actualisé son logiciel idéologique, au détriment d’une vision positive et enracinée de l’écologie. Dans un pays dans lequel la dette s’élève à 3101 milliards d’euros, il est évident que la solution viendra d’un « choc d’offre ». Permettre à nos concitoyens de défiscaliser massivement en investissant dans des solutions écologiques est la seule voie pour s’adapter au réchauffement climatique.

« Transformant l’or en plomb, le Nouveau Front populaire n’a toujours pas actualisé son logiciel idéologique, au détriment d’une vision positive et enracinée de l’écologie. »

Par ce biais, nous permettons à des milliers de start-up de créer de la valeur verte. Par exemple, investir dans des PME et TPE qui désalinisent l’eau de mer permettra à la France d’être leader de la transition alors que la matière aqueuse devient une denrée rare.

Bien évidemment, le programme du Nouveau Front populaire n’évoque à aucun moment l’éco-silence, cette peur pour nos entrepreneurs d’être accusés de greenwashing et qui pousse les entreprises à taire leurs actions environnementales. Ce phénomène massif qui concerne plus de 80 % de nos sociétés ne semble pas être une priorité tout comme le fait – plus généralement – de rétablir la confiance entre le politique et les corps intermédiaires. 

Le Nouveau Front populaire, des vœux pieux et des poncifs

Que dire sur l’accumulation de poncifs et de vœux pieux, bien sûr non détaillés ni chiffrés ? La gauche veut un « grand plan climat visant la neutralité carbone en 2050 », « défendre les zones agricoles » ou encore « protéger les forêts ». Ces propositions qui conviennent à tout le monde car elles sont tellement générales, ne permettent pas de comprendre les grandes lignes pour y arriver : quid du calendrier a minima quinquennal ?

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Quid des coûts pour la réalisation de ces objectifs ? Il est évident qu’il est plus facile de hurler et d’agiter des drapeaux dans l’hémicycle que de rendre une copie chez les tenants de la « bordélisation ». À noter que le programme ne fait état à aucun moment de la question de l’artificialisation qui est l’un des enjeux prégnants de notre actualité alors même que la loi ZAN (Zéro artificialisation nette) est encore en débat pour son application concrète. 

Des énergies renouvelables sans plan d’action !

Enfin, parlons des énergies renouvelables. Si la gauche veut « renforcer la structuration de filières françaises et européennes de production d’énergies renouvelables », là encore aucun objectif chiffré n’est avancé permettant d’imaginer la trajectoire de croissance de ces dernières dans le mix énergétique français.

Chose très étonnante, le programme de la gauche ne mentionne pas le biogaz pourtant essentiel dans la transition écologique. Cette énergie qui s’obtient à partir de la fermentation d’éléments organiques est essentielle notamment pour nos agriculteurs (avec le développement de méthaniseurs), faire l’impasse dessus comme le fait la gauche est un non-sens écologique et montre une déconnexion totale face à la transition agricole.

« La gauche est en pleine décadence, prisonnière des mots, capable de simples réponses stéréotypées, sans cesse désemparée face à la vérité, dont elle prétend pourtant tirer ses lois. La gauche est schizophrène et a besoin d’être soignée par une autocritique impitoyable, un exercice du cœur, un raisonnement serré et un peu de modestie » disait Albert Camus.

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L’auteur de La Peste, mort en 1960 est étonnamment d’actualité. Jamais, nous n’avons eu une gauche si éloignée du bien commun, si pleine de morgue face au recul de son hégémonie notamment sur le plan écologique. Le Nouveau Front populaire, incarne à lui seul ce manque de souffle d’une gauche minée par ces contradictions : combattons la sur le terrain des idées !

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Publish date : 2024-06-26 18:30:00

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