Elections législatives 2024dossierDans un communiqué diffusé ce dimanche 23 juin, les quatre chefs des principaux partis de l’union de la gauche condamnent «avec la plus grande fermeté ceux qui utilisent nos compatriotes juifs comme boucs émissaires de tous les maux de la planète» et rappellent leurs propositions pour lutter contre l’antisémitisme.
Sortir de la nasse. Ce dimanche après-midi, alors que commençait dans le 16e arrondissement de Paris un rassemblement en soutien aux Juifs de France, les chefs des quatre principaux partis qui composent le Nouveau Front populaire ont diffusé un communiqué appelant à «combat[tre] l’antisémitisme et toutes formes de racisme» et dénonçant des «campagnes de diffamation». «Le drame du viol antisémite de Courbevoie nous bouleverse, affirment d’emblée Marine Tondelier (Les Ecologistes), Fabien Roussel (Parti communiste français), Manuel Bompard (La France insoumise) et Olivier Faure (Parti socialiste). Cet acte à l’encontre d’une enfant de 12 ans traitée par ses agresseurs de «sale juive» est une abomination. Nous affirmons tout notre soutien à la victime et à ses proches.» Pour couper court à l’idée, propagée par l’extrême droite et certains responsables de la majorité, que cette nouvelle union à gauche n’est pas claire sur le sujet, les quatre martèlent : «ce crime témoigne de la résurgence inquiétante des actes antisémites dans notre société, et de la culture du viol qui gangrène les comportements masculins dès le plus jeune âge. Cela doit nous interpeller et nous mobiliser.»
«Combattre sans faiblesse et sans répit l’antisémitisme»
Rattrapés depuis plus d’une semaine par certaines formules ambiguës ou très maladroites de la part de certains insoumis – notamment de Jean-Luc Mélenchon – sur l’antisémitisme, les dirigeants du Nouveau Front populaire assurent «condamn[er] avec la plus grande fermeté ceux qui utilisent nos compatriotes juifs comme boucs émissaires de tous les maux de la planète». «Nous tous tenons aux côtés de nos compatriotes juifs qui ont peur face à ces menaces, comme aux côtés de tous nos concitoyens menacés en raison de leur confession religieuse, poursuivent-ils. Ils et elles doivent savoir qu’ils peuvent compter sur nous et que nous serons à chaque instant à leurs côtés pour combattre sans faiblesse et sans répit l’antisémitisme, l’islamophobie et toutes les formes de racisme.»
Le billet de Thomas Legrand
Par ailleurs, ils qualifient d’«odieuse campagne de diffamation menée par une macronie en déroute» les attaques de ces derniers jours, menées notamment par le Premier ministre Gabriel Attal qui, selon les chefs des formations de gauche, «préfér[ent] salir son opposition plutôt que d’assumer une confrontation de nos projets politiques respectifs». «Nous, la gauche, à l’origine de la loi Gayssot pénalisant le racisme et l’antisémitisme, nous restons dans la fidélité à notre tradition depuis l’Affaire Dreyfus», déclarent-ils.
«Stratégie électorale cynique de la droite et de l’extrême droite»
Selon eux, «la stratégie électorale cynique de la droite et de l’extrême droite dessert la lutte indispensable contre l’antisémitisme» et «poursuit par là même la banalisation de l’extrême droite à l’œuvre depuis plusieurs années». Tondelier, Roussel, Faure et Bompard rappellent au passage que l’extrême droite «s’est construite en France sur la haine du juif et de l’étranger dans la nostalgie de la collaboration» ou que «il y’a encore quelques mois, le président du Rassemblement national Jordan Bardella défendait Jean-Marie Le Pen alors que celui-ci a été condamné à de nombreuses reprises pour apologie de crimes de guerre, provocations à la haine et antisémitisme». S’appuyant sur plusieurs enquêtes de presse, notamment celles de Libération, ils pointent le fait que «ces derniers jours encore, ce sont plusieurs candidats du Rassemblement national qui se sont rendus coupables de tweets racistes ou antisémites».
Enfin, ils réitèrent les propositions en la matière inscrites dans le programme du Nouveau Front populaire : plus de «moyens» pour la justice afin «de poursuivre et de sanctionner les auteurs de propos ou actes racistes, islamophobes et antisémites», l’instauration d’un «Commissariat à l’égalité́ doté d’un Observatoire des discriminations», la mise en œuvre d’un «plan de lutte contre les discriminations, notamment à l’embauche, à la santé et au logement, et le renforcement des sanctions» ainsi que de «plans interministériels pour analyser, prévenir et lutter contre l’antisémitisme en France, notamment à l’école, et contre l’islamophobie» ou encore le renforcement de «la sécurité autour des lieux cultuels et culturels (juifs, musulmans, chrétiens, etc.)» La veille, sur le plateau de l’émission C l’hebdo sur France 5, Jean-Luc Mélenchon, déjà, avait tenté de clore le chapitre des attaques de la majorité sortante et de l’extrême droite sur l’antisémitisme : «Ce n’est pas une interview, c’est un procès, avait-il fustigé à l’encontre des journalistes face à lui. Je n’ai rien à voir avec le racisme, je n’ai rien à voir avec l’antisémitisme, ça suffit maintenant, tout cela est un prétexte pour dire que La France insoumise est une organisation antisémite, de manière à favoriser le vote Rassemblement national.»
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Publish date : 2024-06-23 14:53:32
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