l’essentiel
Le flou règne à gauche sur la proposition du « Nouveau Front populaire » d’un moratoire sur les projets autoroutiers. L’autoroute A 69 entre Castres et Toulouse est-elle concernée ? Entre anti et pro-A 69, chacun des deux camps y va de son interprétation.
Le programme commun du « Nouveau Front populaire », qui réunit notamment les principaux partis politiques de la gauche, est scruté de près dans le Tarn, terre de l’autoroute A 69 en construction entre Castres et Toulouse.
En effet, une des propositions prévoit « un moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières ». On sait que cette infrastructure divise au sein de cette union.
Les Écologistes et LFI veulent son abandon alors qu’elle est soutenue par une grande majorité d’élus socialistes du territoire dont la présidente de la Région Occitanie Carole Delga et le président du Conseil départemental du Tarn Christophe Ramond.
Du coup, un flou artistique règne autour de cette proposition de suspendre ces projets. D’autant que l’A69 n’est pas expressément citée. Une ambiguïté sur laquelle jouent les deux camps réunis au sein de cette union de la gauche.
« L’A69 n’est plus un projet mais un chantier »
Julien Lassalle, le candidat de la France insoumise, qui part sous la bannière du « Nouveau Front populaire » sur la 3e circonscription du Tarn, concerné au premier chef par le tracé, a, lui, toujours été un fervent opposant à cette autoroute concédée.
Et il prend comme argent comptant cette proposition. « C’est la voie qu’il faut prendre : moratoire, apaisement, dialogue. Que la justice puisse faire son œuvre », indique-t-il même s’il ne veut pas faire de l’A69 un argument de sa campagne qu’il préfère axer sur des problématiques nationales.
Un choix destiné sans doute à ne pas froisser les partisans de l’autoroute. Pour ces derniers l’A 69 n’est pas concernée par ce moratoire, qui ne viserait que les projets qui n’ont pas commencé. « L’A69 n’est plus un projet mais un chantier », martèlent les pro-autoroutes.
« On a dépensé plus de la moitié du budget »
De fait, le chantier de cette 2X2 voies de 53 km est déjà très avancé. « On a dépensé plus de la moitié du budget de 450 millions d’euros, 80 % des zones de terrassement et 60 % des 200 ouvrages, destinés à rétablir les écoulements hydrauliques ou le franchissement des routes, sont engagés ou réalisés. On travaille sur tout le tracé. 100 % de ce linéaire est en travaux », explique Martial Gerlinger, le directeur du concessionnaire Atosca.
Il ajoute que 1 200 personnes vont travailler sur ce chantier d’ici juillet qui correspond à la période de « pic d’activité ». L’enrobage va débuter d’ici la fin de l’année 2024 pour une mise en service toujours prévue fin 2025.
En attendant, l’autoroute A 69 constitue bel et bien un enjeu de cette campagne électorale éclair dans le Tarn. En particulier dans sa 3e circonscription du département, où se déploie le chantier.
Jean Terlier, député sortant de la majorité présidentielle, qui a défendu bec et ongles l’A69, compte d’ailleurs bien en faire un axe principal en défendant son bilan. Guilhem Carayon, le candidat de droite soutenu par le Rassemblement national, a également toujours été un partisan de cette autoroute. Et les deux ne se privent pas de rappeler la position anti-A 69 de leur adversaire du « Nouveau Front populaire ».
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Publish date : 2024-06-21 10:01:00
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