Au cours d’une conférence de presse, ce vendredi, le Nouveau Front populaire a annoncé le chiffrage du projet de la coalition de gauche en vue des élections législatives.
Face aux critiques de son programme jugé trop dispendieux, le Nouveau Front populaire, coalition des forces de gauche, a présenté son chiffrage et son financement, en cas de victoire aux législatives anticipées (30 juin et 7 juillet prochains), lors d’une conférence de presse ce vendredi 21 juin 2024. Ses représentants ont martelé être « le seul » camp à s’avancer aussi clairement, même s’ils ont concédé que le camp de l’exécutif présente bien ses comptes et le budget de l’Etat.
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Ian Brossat (PCF) a dressé le bilan « du trio infernal, Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Bruno Le Maire »: « Une dégradation sans précédent des finances publiques », à cause des « cadeaux fiscaux » et des « plus de 200 milliards d’aides aux entreprises sans aucune contrepartie ». Des aides auxquelles ne s’oppose pas forcément le NFP, a-t-il précisé, mais en échange de garanties.
30 milliards de recettes en 2024
Un impôt sur la fortune renforcé pourrait rapporter des milliards d’euros de recettes par an. « Nous réinstaurons immédiatement un ISF avec une composante climatique à 15 milliards d’euros », ont indiqué les membres du Nouveau Front populaire.
Supprimé par Emmanuel Macron à son arrivée à l’Élysée, la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI) avait marqué la volonté du gouvernement de renforcer l’attractivité française en matière d’investissements. Une réinstauration de l’ISF en cas de victoire du NFP pourrait ainsi rapporter « 12, 13 milliards » les premières années avant de monter à 15 milliards, au lieu de « 4, 5 milliards dans la mouture précédente », a-t-il été précisé.
Dès 2024, afin de « répondre immédiatement aux urgences », le Nouveau Front populaire entend également mettre en place une taxe sur les superprofits, qui rapporterait également 15 milliards d’euros.
25 milliards de dépenses en 2024
Ces 30 milliards d’euros serviraient à financer notamment la revalorisation des allocations personnelles au logement (APL) de 10%, l’abrogation de la réformes des retraites et de l’assurance-chômage de l’exécutif et une hausse de 10% du point d’indice des fonctionnaires. Des réformes qui coûteraient 25 milliards d’euros, selon l’alliance de gauche.
Eva Sas (Les Ecologistes) a mis en avant un programme « qui donne priorité au pouvoir d’achat » et « rompt avec le désarmement fiscal ». Le NFP veut une « rupture immédiate et claire avec la politique d’Emmanuel Macron ». Mais Alexandre Ouizille (PS) a assuré que le NFP propose « une rupture tranquille » pour « mettre le pays dans un bon ordre social, dans un bon ordre de fonctionner ».
La hausse du Smic à 1.600 euros net, soit une hausse de 14%, doit permettre de relancer la consommation. Des « dispositifs d’avance à 0%, de reprises de leurs charges financières et des mesures d’accompagnement financier temporaires » pour les TPE et PME qui auraient des difficultés avec ces hausses des salaires ont été évoqués.
100 milliards de dépenses en 2025
Le NFP prévoit « 100 milliards d’euros » de dépenses nouvelles sur l’année 2025. Elles serviront à « l’embauche d’enseignants pour réduire le nombre d’élèves par classe », à un plan « de recrutement des professionnels du soin et du médico-social », ou à « la rénovation thermique ».
Selon Eric Coquerel (LFI), « 92% des Français ne verront pas leur fiscalité transformée, ou au contraire la verront atténuée ». Le NFP veut revenir sur « les cadeaux fiscaux faits aux plus riches » par Emmanuel Macron et augmenter « le pouvoir d’achat ». Il a parlé de « 150 milliards d’euros » de recettes.
Une loi sur la retraite à 60 ans avant 2027
Les représentants du Nouveau Front populaire ont évoqué « une grande loi avant 2027 sur la retraite à 60 ans » en cas de victoire aux législatives, appuyée « sur le travail avec les partenaires sociaux ».
Après les quatre représentants des partis du Nouveau Front populaire, ce sont plusieurs économistes qui se sont exprimés, lors d’une séance de questions-réponses avec les journalistes, pour apporter leur soutien à ce programme et argumenter techniquement contre ceux qui ont émis des doutes. Eloi Laurent et Julia Cagé étaient notamment présents. Ils ont défendu un programme « cohérent », plus « viable » et plus juste, économiquement et écologiquement.
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Publish date : 2024-06-21 12:07:31
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