Les représentants des principaux partis en lice pour les législatives, ont présenté, jeudi 20 juin, leurs programmes économiques devant le Medef, à l’heure où la gauche et l’extrême droite sont accusées de faire des promesses trop dispendieuses.
C’est l’ancien premier ministre Édouard Philippe, président d’Horizons, qui a ouvert ses auditions, pour Ensemble pour la République, en redisant son attachement, sur le plan économique, à la politique en faveur des entreprises déployée par l’actuelle majorité.
Édouard Philippe veut « aller plus loin »
« Il ne faut absolument pas changer la logique » de la politique « pro-business » mise en œuvre par la majorité depuis 2017, a plaidé Édouard Philippe, appelant à rester « constant et cohérent ». Il faut « même aller plus loin », estime-t-il. Mais en contrepartie d’une fiscalité favorable aux entreprises, il s’est dit partisan d’une « règle d’or ».
À savoir « créer une règle juridique qui contraint notamment l’État et l’ensemble de ses partenaires à ne pas laisser dériver la dépense publique au-delà du nécessaire », a-t-il argumenté soulignant qu’ « on ne pourra pas être compétitif avec ce niveau d’endettement et avec cette addiction à la dépense publique ».
Le NFP réclame « un effort de patriotisme économique »
Éric Coquerel (LFI) et Boris Vallaud (PS) pour le Nouveau Front populaire (NFP) lui ont succédé. Ils ont défendu leur programme, qualifié comme celui du Rassemblement national de « dangereux » pour l’économie par le Medef.
Boris Vallaud a proposé un « nouveau pacte productif » entre les travailleurs, les chefs d’entreprise et les consommateurs et réclamé « un effort de patriotisme économique » aux milliardaires dans la salle à qui il a demandé de « lever la main ».
Un effort qu’il a justifié par le fait que ces derniers ont « bénéficié de nos écoles », « de nos services publics », « de nos subventions publiques » et « que nous sommes dans un moment de redressement national, de réarmement productif, d’affirmation de notre souveraineté ».
« Rien ne va changer » pour « 92 % des entreprises », a également assuré Boris Vallaud. Alors qu’Éric Coquerel a assuré que le NFP « aidera » les entreprises à augmenter le SMIC à 1.600 euros net et plaidé pour prioriser des entreprises « qui créent de l’emploi » et « qui payent bien leurs salariés ».
Concernant le chiffrage de leur programme, pour lequel le Nouveau Front populaire a été critiqué pour leur désaccord interne, Éric Coquerel a promis « quelque chose d’homogène » d’ici à la fin de la semaine.
Jordan Bardella et Éric Ciotti auditionnés ensemble
Le président du RN Jordan Bardella et son nouvel allié Éric Ciotti ont été auditionnés ensuite. C’était la première fois qu’ils apparaissaient ensemble depuis l’annonce de leur alliance le 11 juin.
Jordan Bardella a lui dénoncé la « déraison budgétaire » du gouvernement « dans laquelle nous sommes plongés depuis 2017 », estimant qu’elle « fait peser un risque de décrochage économique », du fait du niveau élevé de la dette et des déficits publics.
Le président du RN a aussi promis de ne pas « décaler l’âge de départ à la retraite » et de supprimer « intégralement » la CVAE, un impôt de production qui pèse sur les entreprises. Alors qu’Éric Ciotti a estimé que l’immigration est une « fausse solution » aux pénuries de main-d’œuvre.
Bruno Le Maire plaide pour plus de simplification
Bruno Le Maire, qui s’est exprimé ensuite pour Ensemble pour la République, a assuré vouloir « continuer à indexer les retraites sur l’inflation » et dit vouloir « aller très loin » sur la simplification des normes administratives pour les entreprises.
Le ministre de l’Économise a aussi promis de « rouvrir des négociations avec EDF » sur les contrats d’électricité « à long terme » des entreprises et suggéré de supprimer de supprimer les aides à l’apprentissage « à partir d’un niveau Bac + 5, Bac + 6 ».
Bruno Retailleau pour une « baisse du nombre d’agents publics »
Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, qui a conclu ses auditions pour Les Républicains, a plaidé pour « baisser le nombre d’agents publics » et pour « les revaloriser ».
Il a aussi estimé que « les intérêts de la dette absorberont la totalité de l’impôt sur le revenu » en 2027 et pris la défense du groupe Total. « Arrêtez d’emmerder les gens », a-t-il lancé. « Le groupe Total est l’un des groupes qui investit dans le solaire. Moi, je suis content d’avoir des champions comme TotalEnergies ».
Avant même le début de ses auditions, le Medef a qualifié mercredi de « dangereux » pour l’économie le programme du RN et le Nouveau Front populaire, estimant qu’elles provoqueraient « des hausses d’impôts, […] le départ des investisseurs étrangers et des faillites massives d’entreprises, donc des destructions d’emplois ».
« On n’a absolument pas compris quels seraient le calendrier et la réalité » de l’abrogation de la réforme des retraites par le RN, a réagi le président du Medef Patrick Martin après les auditions, jugeant que « quand c’est flou c’est qu’il y a un loup ». Il a également fustigé la proposition de Smic à 1.600 euros du Nouveau Front populaire, affirmant « que si on veut précipiter la faillite d’entreprises, allons-y gaiement ».
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Publish date : 2024-06-20 11:52:57
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