Chaque parti ou coalition aura 15 minutes pour détailler son programme avant de répondre pendant 30 minutes aux questions des organisations patronales et de dirigeants d’entreprise présents dans la salle, a détaillé le Mouvement des entreprises de France (Medef).
Autour du Medef, plusieurs organisations d’entreprises seront aussi présentes à l’instar de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), de l’Union des entreprises de proximité (U2P), et du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti).
Des mesures dangereuses ?
Ces auditions auront lieu dans un contexte où les finances publiques françaises sont dans le rouge et ont été épinglées mercredi par la Commission européenne qui a ouvert la voie à des procédures pour déficits publics excessifs.
Avant même cet oral, la première organisation patronale française a qualifié mercredi de « dangereuses » pour l’économie française des mesures proposées par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire en vue des législatives des 30 juin et 7 juillet.
« Si ces programmes se concrétisaient en 2024 ou après », ils provoqueraient « des hausses d’impôts, […] le départ des investisseurs étrangers et des faillites massives d’entreprises, donc des destructions d’emplois », a prévenu l’organisation patronale qui compte 200 000 entreprises adhérentes employant 10 millions de personnes.
Les promesses électorales se sont multipliées depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, au sein de la coalition de gauche, au RN et même dans l’exécutif après de récentes promesses du Premier ministre Gabriel Attal en faveur du pouvoir d’achat.
« Pas de leçon à recevoir de la majorité »
L’homme d’affaires Matthieu Pigasse a vivement contesté le jugement du Medef. « Je suis un homme de gauche, engagé, il faut tout faire pour faire barrage au RN. Ce qui est bien avec le Medef, c’est qu’on est jamais déçu. Le Medef n’a jamais été ni courageux, ni réformiste, ça ne change pas. Quel regard porte-t-il sur le bilan de la présidence Macron : 1 000 milliards d’euros de dette publique, déficit public hors de contrôle, mesures antisociales. Pas de leçon économique ou de discipline financière à recevoir de ces gens-là ».
« Ce ne sont pas deux extrêmes face-à-face : d’un côté, il y a l’extrême droite, de l’autre un bloc de gauche rééquilibré. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Quand ça va mal, avec le RN, il faut toujours un coupable, l’immigré, l’homosexuel, la femme. La société que le RN nous propose nous mène dans le mur. »
« Il faut une nouvelle politique économique : plus de production, plus de distribution (hausse du SMIC) et plus de redistribution. Il n’y a pas de peur économique ou financière à avoir. Chaque fois que la gauche a été au pouvoir ces trente dernières années, le taux de croissance a été plus élevé que lorsqu’elle n’était pas au pouvoir » rappelle Matthieu Pigasse.
🔴 Chefs d’entreprises et élections législatives ➡️ « Ce qui est bien avec le Medef, c’est que l’on est jamais déçu […] Le Medef n’a jamais été courageux ni réformiste, on voit qu’il ne change pas », estime Matthieu Pigasse, banquier d’affaires, entrepreneur et patron de presse. pic.twitter.com/M0TrOwZaS7
— franceinfo (@franceinfo) June 20, 2024
Hésitations, chiffrage et précisions
Interrogé ces derniers jours sur son programme économique, le Rassemblement national a par ailleurs paru hésiter sur certains de ses engagements récents concernant l’abrogation de la réforme des retraites et la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. La suppression de la TVA sur les « produits de première nécessité » attendra « la rentrée », a finalement affirmé le président du parti Jordan Bardella en début de semaine, et la réforme des retraites sera abrogée en donnant la priorité « aux carrières longues », « à partir de l’automne », a-t-il dit, s’il l’emportait.
Le programme du Nouveau Front populaire a de son côté été chiffré mardi par la socialiste Valérie Rabault à 106 milliards d’euros de dépenses nouvelles sur trois ans mais son évaluation est contestée par La France insoumise, et accusé par l’exécutif de représenter une fuite en avant budgétaire de 287 milliards d’euros de dépenses par an.
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Publish date : 2024-06-20 07:55:16
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