Le premier ministre, Gabriel Attal, lors d’une conférence de presse, jeudi 20 juin 2024. CHRISTOPHE ENA / AP
Le premier ministre, Gabriel Attal, a présenté jeudi 20 juin son projet pour les élections législatives en ciblant ses adversaires, le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, désignés comme les camps du « désordre » et du « saut en parachute sans parachute ».
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Le premier tour, le 30 juin, sera décisif, a dit le chef du gouvernement, qui mène campagne pour le camp d’Emmanuel Macron – absent des affiches de campagne –, donné pour l’heure en retard sur ses adversaires par les instituts de sondage.
« Le choix entre ces trois blocs se jouera dès le premier jour, dès le 30 juin », a-t-il énoncé lors d’une conférence de presse au siège du parti Renaissance, à Paris. « C’est dès le premier tour que le prochain premier ministre, Jordan Bardella, Jean-Luc Mélenchon ou moi-même, se choisit », a-t-il ajouté en référence au président du Rassemblement national et au chef de file du parti La France insoumise, membre du Nouveau Front populaire avec les socialistes, les communistes et les écologistes.
Pour illustrer son propos, Gabriel Attal a attaqué les programmes de ses adversaires, jugés trop dépensiers au point de susciter selon lui l’inquiétude d’organisations patronales comme le Medef, la CPME et l’U2P.
Interrogé sur les 20 milliards d’euros d’économies prévus par le gouvernement, avant la dissolution, pour faire face au déficit public, il a répondu qu’en cas de victoire, un nouveau budget serait élaboré cet été, assorti d’un plan de lutte contre la fraude fiscale. « Pas de hausse d’impôt, quoi qu’il arrive », a-t-il aussi affirmé, faisant de cet adage « une règle d’or ».
« L’Europe et le monde nous regardent »
Pour le premier ministre, une victoire des « extrêmes » aurait des conséquences sur l’image de la France à l’étranger. « L’Europe et le monde nous regardent », a-t-il dit, jugeant que le Rassemblement national au pouvoir signifierait « le blocage de l’Union européenne », le « début du Frexit » et un recul de l’aide à l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe.
Chef du gouvernement d’un pays divisé, Gabriel Attal a renvoyé dos à dos les camps du « communautarisme » et de la « stigmatisation », dénonçant les « accointances » de La France insoumise avec l’antisémitisme et les liens du RN avec le mouvement d’extrême droite GUD – dont Jordan Bardella a demandé mercredi la dissolution à la suite de la proposition de Gérald Darmanin. « Dans les deux cas, le jour d’après, c’est le désordre », a insisté Gabriel Attal.
Le premier ministre a systématiquement désigné le Nouveau Front populaire par le terme « Nupes », nom de la coalition de gauche créée en 2022 à l’Assemblée nationale. « Le Front populaire de 1936, c’est autre chose dans l’histoire », a justifié son entourage.
Gabriel Attal s’est adressé aux électeurs « d’une gauche sociale démocrate modérée », ceux de l’élu Parti socialiste-Place publique Raphaël Gluscksmann, qui a recueilli 13,83 % des voix aux élections européennes. « Il faut qu’ils votent “utile” dès le premier tour, c’est le seul moyen de faire barrage à l’extrême droite », a-t-il dit.
« Le 30 juin, j’aimerais que les Français me choisissent »
Le premier ministre a également détaillé son programme pour « le jour d’après » les législatives, reprenant plusieurs mesures déjà annoncées. Il a notamment promis la suppression des frais de notaire à hauteur de 15 000 euros pour les primo-accédants lors d’un achat de moins de 250 000 euros. Il souhaite également permettre aux entreprises d’augmenter « jusqu’à 10 000 euros par an sans charges ni impôts le montant de la prime de pouvoir d’achat qu’elles ont versée l’an passé à six millions de salariés ». Gabriel Attal a également redit que serait expérimentée la semaine de travail en quatre jours, mesure qui devait débuter dans les ministères au printemps et dont le bilan devait être dressé à l’été 2025.
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Le premier ministre, qui est candidat aux législatives dans les Hauts-de-Seine, a réaffirmé la volonté d’Emmanuel Macron de mettre en chantier « quatorze nouveaux réacteurs nucléaires », défendant le choix de « la recherche » et « des investissements ». Il a dit prévoir le doublement du budget de l’armée d’ici à 2030, visant une « défense solide » et une « voix forte sur la scène internationale ». Enfin il a réaffirmé sa volonté de « revoir l’excuse de minorité pour les jeunes délinquants afin de casser la récidive ».
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Avant sa prise de parole, Gabriel Attal a fait projeter un clip de campagne où ne figure aucune image du président Emmanuel Macron. A la question de savoir si l’animosité d’une partie des Français envers le chef de l’Etat jouait un rôle dans cette campagne, Gabriel Attal a répondu : « C’est une élection législative, ce n’est pas une élection présidentielle. »
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« Il y aura un avant et un après dans la pratique du pouvoir et dans l’équilibre des institutions », a-t-il ajouté. « Le 9 janvier, le président de la République m’a nommé. Le 30 juin, j’aimerais que les Français me choisissent. »
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Publish date : 2024-06-20 10:51:33
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