A Lyon, l’ancienne secrétaire générale de Jean-Luc Mélenchon contre le macroniste historique
Le duel est frontal dans le berceau de la Macronie, dominé par la basilique de Fourvière. Ancienne secrétaire générale de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2022, Anaïs Belaouassa-Cherifi (La France insoumise, LFI), 29 ans, est investie par le Nouveau Front populaire dans la 1re circonscription de Lyon, pour affronter Thomas Rudigoz (Renaissance), 53 ans, député sortant et macroniste indéfectible.
Au précédent scrutin, l’ancien maire du 5e arrondissement l’avait emporté de 1 400 voix au second tour, contre la candidate LFI, Aurélie Gries. Cette dernière n’a pas apprécié d’apprendre par une boucle Telegram interne qu’elle était sèchement écartée de la candidature, au profit de la jeune garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon.
Purge ? Anaïs Belaouassa-Cherifi dément tout parachutage, mettant en avant ses attaches lyonnaises. Habitante du 7e arrondissement, ancienne étudiante à Science po Lyon et militante UNEF de la turbulente université Lyon-II, la jeune femme rappelle qu’elle avait été elle-même écartée de la 2e circonscription de Lyon en 2022, à l’époque des répartitions de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), au profit de l’écologiste Marie-Charlotte Garin, élue et à nouveau candidate.
Nées la même année, les deux jeunes femmes affichent leur complicité à chaque scène de campagne, voulant donner l’image de la nouvelle entente de la gauche lyonnaise. « Quand je suis sur la première photo de la Nupes à Aubervilliers, c’est elle qui me pousse dans le dos ! », n’a pas oublié Marie-Charlotte Garin, revendiquant leur « sororité politique ».
Député depuis 2017, Thomas Rudigoz fustige « les dangers de l’extrémisme » pour décrédibiliser sa jeune adversaire « au sourire trompeur ». « C’est son seul argument. Moi je parle de son bilan, de ses votes contre le blocage des prix et pour la loi “immigration” avec le Rassemblement national », réplique Anaïs Belaouassa-Cherifi, espérant combler les 2 % qui avaient manqué à la gauche.
Richard Schittly (Lyon, correspondant)
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Publish date : 2024-06-20 15:15:42
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