Si le Nouveau Front populaire venait à obtenir la majorité des sièges à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives, cette alliance des partis de gauche devra proposer une ou un potentiel Premier ministre.Mais au sein de cette union, tous ne sont pas d’accord sur la manière de procéder en cas de victoire.
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Élections législatives 2024
Qui pour gouverner à Matignon en cas de succès de l’union des gauches aux législatives, et quelle méthode adopter pour le désigner ? Du côté du Rassemblement national, le choix est clairement porté sur Jordan Bardella, tandis que Gabriel Attal s’affiche ouvertement comme le candidat pour conserver son poste, au sein de Renaissance. Pourtant, à gauche, le Nouveau Front populaire, formé dans l’urgence la semaine passée, semble remettre à plus tard la question de son incarnation pour accéder à Matignon.
Dans le scénario où l’alliance de gauche (comprenant entre autres le Parti socialiste (PS), le Parti communiste (PCF), la France insoumise (LFI), les Écologistes (EELV)) remporterait la majorité absolue à l’Assemblée nationale, c’est-à-dire au moins 289 sièges sur les 577 en jeu au palais Bourbon, le Nouveau Front populaire devra suggérer une ou un candidat pour devenir chef du gouvernement. Même si le choix final revient au président de la République.
Si plusieurs noms circulent et certaines personnalités se sont dites capables d’endosser le rôle de Premier ministre – notamment François Ruffin, le leader du PCF Fabien Roussel, l’insoumise Clémentine Autain, la socialiste Carole Delga, ou encore le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon – le groupe ne semble pas pour l’instant vouloir sélectionner de champion au moins avant le 1er tour. Il préfère concentrer l’attention médiatique sur son programme. Mais faudrait-il déjà s’accorder sur la façon de déterminer le nom de ce potentiel futur Premier ministre.
Olivier Faure souhaite un vote au sein de la gauche
Interrogé sur RTL ce mercredi, Olivier Faure a envisagé la seule solution plausible pour lui : un vote. Selon le premier secrétaire du Parti socialiste : « Quand on a une situation avec, dans un camp politique composé de groupes, aucun [d’entre eux qui] ne peut prétendre à cette hégémonie, la logique, c’est de faire voter tout le monde pour trouver un ou une Première ministre ». Et la personne ainsi désignée devra avoir « un profil plus apaisant, plus rassurant », conclut Olivier Faure.
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Son initiative a été soutenue par d’autres socialistes, comme Patrick Kanner, le président du groupe au Sénat : « C’est une logique tout à fait conforme à l’alliance qui a été bouclée jeudi dernier. C’est la conclusion normale d’une démarche d’alliance dès le premier tour. On n’est pas dans l’hypothèse classique où, au premier tour, on choisit et au second, on élimine. Là, on a supprimé cette logique avec des candidats uniques », a-t-il souligné auprès de Public Sénat.
LFI préfère laisser le choix au groupe majoritaire
Une position que plusieurs partenaires insoumis au sein du NFP ne partagent pas. Car du côté de LFI, on préconise plutôt que le groupe parlementaire le plus important soit celui qui suggère en priorité un nom pour Matignon. Et c’est le parti de Jean-Luc Mélenchon qui dispose du plus grand nombre de candidats sous l’étiquette Nouveau Front populaire, au regard de la répartition des circonscriptions. En effet, en tout, ils sont 229 candidats insoumis, 175 du PS, 92 écologistes, et 50 pour le PCF. Il convient de noter que ces trois derniers, si réunis, dépasseraient le nombre de députés insoumis et pourraient peser plus lourd à l’Assemblée nationale.
Le coordinateur de LFI Manuel Bompard n’a pas renié l’idée d’un vote. Mais il a, lui aussi, largement insisté sur le fait qu’il revient plutôt au groupe « ayant le plus grand nombre de députés » de faire « une proposition de candidat au poste de Premier ministre ». Car selon lui, le Premier ministre « exprime aussi où est le centre de gravité de cette coalition ».
Une proposition confirmée par Mathilde Panot, la cheffe sortante des députés LFI, sur France 2 mardi. « Nous avons dit que c’est le plus grand groupe à l’Assemblée nationale, à l’intérieur du Nouveau Front populaire, qui proposera aux autres forces le nom d’un Premier ministre. C’est d’ailleurs Olivier Faure qui l’a dit en premier », a-t-elle rappelé, invoquant une formule qu’aurait énoncé le premier secrétaire du PS par le passé. Le député sortant Eric Coquerel a, lui aussi, enfoncé le clou sur LCI mardi matin. « Je pense que le vote, ce sera le suffrage universel des Français. L’autre fois, [Olivier Faure] avait proposé que ce soit le principal groupe d’où vienne le Premier ministre, je suis assez d’accord là-dessus », a-t-il déclaré.
Une sorte de « 3ᵉ tour » des législatives pour Fabien Roussel
Lui aussi interrogé sur les modalités de désignation du Premier ministre ce mercredi matin, le patron des communistes Fabien Roussel prône la patience, sans s’accorder avec les propositions d’Olivier Faure ou de Manuel Bompard. Il estime sur Franceinfo, que « ce n’est pas le sujet aujourd’hui ».
Car pour lui, « ce qui décidera tout, c’est la composition de l’Assemblée nationale et le vote de confiance à l’issue du discours de politique générale. (…) Laissez l’Assemblée nationale se construire et ensuite, vous verrez bien comment nous arriverons à désigner un Premier ministre ou une Première ministre capable de construire une majorité », poursuit Fabien Roussel, parlant d’une sorte de « troisième tour » des législatives.
Dans l’immédiat, le choix de l’hôte de Matignon en cas de victoire du NFP ne devrait en tout cas pas être précipité, avait déjà signalé le chef de file du PCF sur LCI vendredi 14 juin. « Il faut quelqu’un qui apaise, qui rassemble, qui sait parler à tout le monde, qui est respectueux », avait toutefois jugé le député sortant du Nord sans plus de détail, évoquant même l’idée « d’une charte d’éthique en politique », en référence à l’hypothèse d’une nomination de Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Ce mercredi, il enfonce le clou : « Le Premier ministre, qui devra être demain à la tête d’un gouvernement, devra être issu de l’Assemblée nationale », a-t-il déclaré sur Franceinfo, mettant ainsi Jean-Luc Mélenchon – pas candidat dans ces législatives – hors-jeu.
Louise HUET
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Publish date : 2024-06-19 15:04:02
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