Jean-Luc Mélenchon ne se présente pas aux législatives mais fait une campagne active avec le Nouveau Front Populaire. Sera-t-il Premier ministre en cas de victoire ? Sujet sensible dans son camp.
Si le Nouveau Front populaire ne part pas favori des élections législatives 2024, l’alliance des gauches connait une bonne dynamique dans les sondages. En cas de victoire, Jean-Luc Mélenchon pourrait-il devenir Premier ministre ? Le fondateur de La France insoumise, qui rêvait de Matignon il y a deux ans, a bien sûr indiqué qu’il s’en sentait « capable », trois jours après la dissolution de l’Assemblée nationale. Mais cette fois-ci, Jean-Luc Mélenchon refuse de « s’imposer ». D’autant que ses partenaires n’ont de cesse de le dire : le triple candidat à la présidentielle est une figure « clivante ».
« Si vous pensez que je ne dois pas être Premier ministre, je ne le serai pas », a martelé Jean-Luc Mélenchon lundi 16 juin sur France 3. « Il faut qu’il y ait une discussion », insistait-il une semaine plus tôt, invité du JT de France 2. « Je ne demande rien », affirmait-il encore ce week-end dans une interview à 20 Minutes, ajoutant : « Matignon n’est pas un sujet existentiel. Je ne suis pas en train de construire une carrière. Les insoumis ont produit des dirigeants capables », avant de citer les députés LFI Manuel Bompard, Mathilde Panot et Clémence Guetté.
Pour autant, la « purge » opérée dans les rangs de La France insoumise semble témoigner de l’emprise que maintient Jean-Luc Mélenchon sur son parti : en ne réinvestissant pas cinq députés qui avaient pris la liberté de critiquer la direction du parti, LFI donne du crédit aux reproches qui lui sont fait de manquer de démocratie interne. Jean-Luc Mélenchon prépare-t-il son grand retour en se débarrassant des voix dissonantes ? L’ancien député de Marseille s’en défend, assurant que le parti a simplement voulu par ses investitures tenir « la promesse d’élargir les candidatures aux militants syndicaux et associatifs » dans des circonscriptions gagnables.
« Le Nouveau Front Populaire n’a pas encore désigné son candidat Premier ministre »
Gage de bonne volonté, Jean-Luc Mélenchon a décliné la semaine dernière une invitation à débattre face à Gabriel Attal et Jordan Bardella, opposant que « le Nouveau Front Populaire n’a pas encore désigné son candidat premier ministre ».
Il faut dire que l’hypothèse ne plaît pas à nombreux de ses alliés, pas plus qu’à un certain nombre d’électeurs. « A la fin, ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon », martelait Raphaël Glucksmann vendredi sur France Inter, argumentant « qu’il faut une personne qui fasse consensus au sein des formations qui sont là. » « Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre », tranchait également la socialiste Carole Delga jeudi dernier.
Même l’insoumis François Ruffin fait ce constat : « En toute franchise, lors des premiers porte-à-porte, son nom revient, et avec inquiétude. Et c’est pourquoi je trouve qu’il a raison de se mettre en retrait », signale le député de la Somme au Courrier Picard, avant de conclure : « Ça semble manifeste qu’il ne sera pas Premier ministre. »
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Publish date : 2024-06-18 08:35:00
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