C’est son statut de fiché S, qui coince. Le nouveau Front populaire a investi Raphaël Arnault, 29 ans, dans la 1ère circonscription du Vaucluse, à Avignon. Précisément, c’est LFI qui l’a choisi, parachuté depuis Lyon. D’où les tensions dans le camp de la gauche. Olivier Faure, patron du PS, a déjà signalé ce lundi 17 juin avoir « contesté » la candidature du jeune homme quand il a été choisi et appelé à voter l’autre candidat de gauche, Philippe Pascal, dans la même circonscription. Plus étonnant, la candidature de Raphaël Arnault fait aussi sursauter dans les rangs de LFI. Pour Cécile Helle le candidat LFI « symbolise une ultragauche radicale, violente dans laquelle (elle) ne (s) e ne reconnaît pas » a-t-elle déclaré dans La Provence. Et depuis quelques heures, le jeune homme devient la cible de l’extrême droite, en l’occurrence du RN, qui le prend comme la preuve du « péril aux portes du pouvoir ».
Mais qui est Raphaël Arnault qui s’attire autant les foudres ? Le jeune homme est un militant d’extrême gauche, antifasciste. Diplômé de Sciences politiques, il est le porte-parole de la Jeune Garde à Lyon, un mouvement d’ultragauche qu’il a co-créé en 2018, précise Le Progrès. Le mouvement, également implanté à – Lille, Strasbourg, Montpellier et Paris – est décrit comme violent, ce que Manuel Bompard (LFI) conteste : « il n’y a aucune violence dans l’action qui a été celle de la Jeune Garde, qui est un mouvement de résistance contre l’extrême droite ». Raphaël Arnault n’est pas nouveau en politique : il était candidat dans la 2e circonscription du Rhône (Lyon) en 2022. Il avait été balayé dès le premier tour avec 6,81 % des voix, terminant en 4e position.
Mais surtout, c’est son statut de fiché S, qui détonne aujourd’hui au plan national. Le militant est suivi pour son implication dans la Jeune Garde. D’après Le Progrès, il est aussi accusé d’avoir mené des actions violentes contre des militants de droite ou d’extrême droite, et d’avoir menacé de mort la présidente du collectif féministe identitaire Némésis, Alice Cordier, lors d’un rassemblement à Lyon, en octobre dernier. Le collectif en question en question rassemble des femmes d’extrême droite, et avait tenté de rejoindre une manifestation contre les violences faites aux femmes, avec des pancartes contre l’immigration. Une information d’Europe 1, ajoute ce mardi 18 juin que ce proche de Jean-Luc Mélenchon a en fait trois fiches S, émises par trois services de renseignement différents : la DGSI, le Renseignement territorial et la DRPP et la Préfecture de police de Paris. La radio précise aussi qu’il ne s’appelle pas Arnault de son vrai nom mais Archenault. Il a pu aussi s’appeler Raph Raph ou Raphaël Audibert pour brouiller les pistes de la police.
Agressé par un groupuscule d’extrême droite
Au journal local Le Progrès, Raphaël Arnault indique « n’avoir jamais manié d’arme blanche. On n’est pas des adeptes d’arts martiaux, on n’a pas d’entraînements réguliers, mais on se défend ». Le militant a surtout pisté les locaux identitaires d’extrême droite. Et il n’est pas un inconnu dans le milieu : en septembre 2021, il s’était fait agresser par des militants des « Zouaves de Paris », groupuscule d’extrême droite, aujourd’hui dissous, avait rapporté Libération.
Autre sujet de crispation : les prises de position du candidat sur la guerre à Gaza. À date du 7 octobre, un communiqué de la Jeune Garde avait évoqué « une offensive sans précédent » lancée par « la résistance palestinienne » qu’il nuance aujourd’hui en évoquant « une confusion généralisée du moment », ‘» il y a pu avoir des erreurs », indique-t-il au Parisien. Dans son programme, le nouveau Front populaire a une position précise sur ces attaques du Hamas, qu’il qualifie d’actes terroristes. Sur son profil sur le réseau X, le candidat s’est expliqué : « À la suite des terribles attaques du 7 octobre contre des civils israéliens, tout appel à la solidarité avec le peuple palestinien était attribué à l’antisémitisme », écrit-il. « Notre ligne est claire depuis le début : pour la paix entre les peuples, lutte contre l’antisémitisme, l’islamophobie et toutes formes de racisme », « C’est pourquoi nous avons décidé de défendre comme il se doit le programme, on ne peut plus clair, du Nouveau Front Populaire, en adéquation avec nos combats ».
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Publish date : 2024-06-18 08:30:40
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