La République française, en proie aux tumultes sociaux et politiques des années 1930, vit un bouleversement inédit avec l’avènement du Front populaire d’alors. Ce mouvement, né de la convergence des aspirations ouvrières, des idéaux socialistes et de l’antifascisme, marque un tournant décisif dans l’histoire contemporaine de la France. L’histoire du Front populaire commence bien avant les élections législatives de mai 1936 et s’enracine dans un projet guidé par un idéal commun, murement réfléchi et élaboré. C’est toute sa différence avec l’alliance électorale de circonstance que nous offrent les chefs de la gauche aujourd’hui, à l’instar d’Olivier Faure ou de Jean-Luc Mélenchon.
Le Front populaire des années 1930 trouve ses racines dans la crise économique et la montée des tensions sociales. La France, comme beaucoup de nations européennes, est alors frappée par un chômage massif, une désindustrialisation galopante et d’importantes inégalités sociales. Le combat du Front populaire est avant tout social, pour une juste répartition des richesses.
En France, les émeutes du 6 février 1934, menées par les ligues, illustrent la fragilité de la République
En 1935, sous l’impulsion de figures emblématiques telles que Léon Blum du Parti socialiste (SFIO), Maurice Thorez du Parti communiste français, et d’autres leaders radicaux et socialistes, le Front Populaire est officiellement formé. Leur mot d’ordre est clair : l’union des forces populaires contre la misère et le fascisme.
Le contexte international d’alors accentue la nécessité de ce rassemblement. En Espagne et en Italie, les régimes fascistes prennent de l’ampleur, et l’ombre menaçante de l’Allemagne nazie commence à s’étendre sur l’Europe. En France, les émeutes du 6 février 1934, menées par les ligues, illustrent la fragilité de la République et le danger imminent d’un basculement autoritaire.
Le Front populaire propose un programme audacieux, promettant des réformes sociales profondes et une amélioration significative des conditions de vie des travailleurs. La campagne est habitée par un esprit de fraternité et de solidarité. Cette épopée électorale progresse au rythme des slogans de « Pain, Paix, Liberté » et les travailleurs réclament dans les rues « le pain pour les travailleurs, la paix pour le monde ».
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On voit bien ici que c’est pour faire face à la guerre et aux régimes autoritaires que le Front Populaire se constitue, mais aussi pour apporter une réponse politique à la misère et à la pauvreté. C’est ainsi que le 3 mai 1936, les élections législatives consacrent la victoire du Front populaire et que Léon Blum est désigné pour former le gouvernement. Dès son arrivée au pouvoir, le socialiste entreprend une série de réformes spectaculaires, dont l’une des plus emblématiques est l’instauration des congés payés, une première dans l’histoire de France.
En prônant la paix et l’égalité, le Front populaire affirme une ligne de conduite résolument humaniste et républicaine. Loin du projet de réconciliation et de paix que prônait jadis Léon Blum, La France insoumise et ses alliés d’aujourd’hui clivent la société française, divisent les « communautés » et appellent à la violence.
Lorsque le NPA se réjouit de l’incendie d’un commissariat ou appelle à l’insurrection, il rompt avec la tradition pacifiste du Front populaire
Lorsque le Nouveau parti anticapitaliste (qui fait partie de cette alliance de gauche) se réjouit de l’incendie d’un commissariat ou appelle à l’insurrection, il rompt avec la tradition pacifiste du Front populaire. Lorsque l’Insoumise Rima Hassan considère l’action des terroristes du Hamas légitime, elle se place du côté des barbares qui violent et égorgent des innocents. Lorsque Jean-Luc Mélenchon minimise l’antisémitisme, expliquant qu’il serait « résiduel » en France, il donne implicitement des gages aux bourreaux des juifs et non de leurs victimes.
Toutes ces compromissions avec la violence et la haine, ne sauraient incarner de près ou de loin un idéal humaniste respectable. La gauche de 1936 luttait contre l’antisémitisme des fascistes (le valeureux Blum en paiera d’ailleurs le prix durant la guerre), celle de 2024 accompagne et relativise celui des islamistes. Avec cette union, le PS, le PCF et les écologistes ont signé un pacte avec le diable.
Les arrangements avec les tenants de l’islam politique, les attaques contre la République ou encore les appels à la violence et à la destruction ne font partie ni de la gauche ni de la France. L’héritage du Front populaire de 1936 est trop précieux pour le laisser aux mains des islamo-gauchistes et autres artisans du chaos.
Jamais le décalage entre le peuple de gauche et ses représentants n’a été si puissant De nombreux électeurs de gauche sont aujourd’hui orphelins, tiraillés entre des blocs qu’ils n’ont pas choisis. Alors qu’elle aurait dû s’unir autour d’un pôle républicain, laïc et social, la gauche se condamne désormais à l’ostracisation et au déshonneur.
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Publish date : 2024-06-13 16:35:07
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