Selon le chiffrage de l’ancienne rapporteure générale du Budget le programme économique entrainerait 106 milliards d’euros de dépenses supplémentaires et le déficit retrouverait son niveau actuel de 5,1% au mieux en 2026.
Le programme économique du Nouveau Front populaire aux législatives accusé par ses adversaires d’être dispendieux est évalué à 106 milliards d’euros de dépenses sur trois ans, dans un chiffrage réalisé mardi par la socialiste Valérie Rabault, ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale, toutefois contesté par La France insoumise.
« Ce programme du Front populaire (NFP) représente selon mon chiffrage 106 milliards d’euros de dépenses nouvelles sur la période 2024-2027 », a indiqué l’ancienne rapporteure générale du Budget dans un entretien au journal Les Echos, mis en ligne mardi.
« Les principaux postes sont constitués par des mesures permettant de relancer la croissance », a-t-elle poursuivi, citant les salaires (23 milliards d’euros avec la hausse du point d’indice des fonctionnaires, celle de la rémunération des apprentis et des stagiaires). La construction de 200.000 logements publics par an devrait coûter 10 milliards et la garantie autonomie, qui complète les revenus des ménages en dessous du seuil de pauvreté, 5 milliards, a-t-elle ajouté.
« Notre relance doit doper la croissance », a poursuivi Valérie Rabault, calculant qu’elle pourrait, grâce à ce programme, monter à « 3% en 2025, 3% en 2026 » et « 2% vers 2029 », là où la France devrait péniblement approcher 1% cette année.
Côté recettes, ce programme compte sur la taxation des superprofits et un retour de l’impôt sur la fortune « avec un poids supérieur à celui d’avant 2017 », a également dit Mme Rabault, tout en se disant défavorable à une taxation du travail.
Un déficit à 3,6%… en 2029
« En se basant sur ces hypothèses, notre trajectoire budgétaire prévoit un déficit de 5,7% du PIB cette année [contre 5,1% cette année], puis 5,4% en 2025 et 5,1% en 2026 avant d’atterrir à 3,6% en 2029 », affirme-t-elle, à la veille de l’ouverture probable par la Commission européenne d’une procédure disciplinaire pour déficit excessif contre la France et plusieurs autres pays.
« Certes, nous allongeons les délais pour le rétablissement des comptes publics. Mais on ne peut pas m’accuser, ni François Hollande (candidat aux législatives en Corrèze, NDLR) d’ailleurs, de ne pas être vigilant sur l’état des finances publiques. Il faut comprendre que l’urgence, c’est de relever l’économie française », a-t-elle affirmé.
Dans un communiqué, la France Insoumise a précisé mardi que « ce chiffrage ne correspond pas au chiffrage du programme du Nouveau Front populaire ». « Valérie Rabault présente des hypothèses pour 2 ans de mandat, et par conséquent limite à certaines mesures pour un certain temps », a estimé le parti, renvoyant à une « conférence de presse commune » qui permettra « dans les jours qui viennent » de présenter un chiffrage détaillé année par année du programme pour l’ensemble de la législature.
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a affirmé mardi que la France risquait d’être « mise sous tutelle » par la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI) si le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire remportaient les législatives des 30 juin et 7 juillet.
Quelques jours plus tôt, le gouvernement, en pleine campagne, avait évalué le programme du NFP à 287 milliards d’euros de dépenses par an.
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Publish date : 2024-06-18 18:16:00
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