Il concentre les critiques depuis quelques jours. Dès l’annonce de sa candidature dans le Vaucluse pour les élections législatives du 30 juin et 7 juillet sous l’étiquette du Front Populaire, Raphaël Arnault a fait les gros titres de la presse nationale, pointant son parachutage et son appartenance à la mouvance d’ultra-gauche. Inconnu au niveau national, il a déjà fait parler de lui dans la capitale des Gaules.
À 29 ans, Raphaël Arnault n’a jamais cessé de revendiquer sa fierté d’être Lyonnais. Depuis quelques années, il a connu une petite célébrité dans la ville en raison de son militantisme, d’abord du côté du NPA. À son actif notamment, la création, en 2018, du mouvement d’ultra-gauche la Jeune Garde , dont il est aujourd’hui le porte-parole. Le mouvement antifasciste lyonnais, connu pour ses actions radicales face à l’extrême droite, a depuis essaimé dans d’autres villes de l’Hexagone.
Candidat dissident en 2022
Lors des législatives de 2022, le jeune homme a poussé son engagement jusqu’à se présenter en dissident à gauche dans la 2e circonscription du Rhône (Croix-Rousse, Presqu’île, Vaise, Duchère). Une « contre-candidature » à Hubert Julien-Laferrière, ancien macroniste investi par la Nupes, pour laquelle il avait reçu le soutien d’une partie de la gauche locale. « Ces quartiers, j’y suis né, j’y ai grandi, j’y ai fait ma scolarité, j’y ai milité, j’y ai travaillé et y travaille encore », déclarait-il à l’époque, rappelant son attachement au territoire. Pas suffisant pour l’emporter. Le candidat avait été balayé dès le premier tour avec 6,81 % des voix, terminant en 4e position.
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Un parachutage dans le Vaucluse
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier, d’aucuns s’attendaient à ce que Raphaël Arnault réédite l’expérience, ses chances de l’emporter dans la 2e circonscription étant plus ouvertes depuis l’annonce du retrait d’Hubert Julien-Laferrière de la vie politique pour s’occuper des grands singes.
Autant dire que l’annonce, ce week-end, de sa candidature sous la bannière du Front Populaire, dans la 1re circonscription du Vaucluse, département où il n’a pas d’attache, a surpris. Un parachutage qui ne dit pas son nom et qui crispe dans cette région provençale où l’on ne goûte pas vraiment l’arrivée de ce jeune inconnu. Surtout, celui qui assumait en 2022 venir « de la base » et encensait « la politique du bas vers le haut et non l’inverse que nous subissons depuis des années » se retrouve pris dans ses contradictions. Sa candidature, jugée « trop extrémiste », est à ce point mal perçue par les militants de gauche de la 1re circonscription vauclusienne, détenue par le RN depuis 2022, qu’un candidat dissident, Philippe Pascal, a décidé de se lancer avec l’appui d’élus de gauche locaux.
Le leader de la Jeune Garde Raphaël Arnault lors de la manifestation contre le Rassemblement National à Lyon le 14 juin 2024. Photo Nicolas Liponne
Accusé d’agressions et de menaces de mort
Au-delà de son parachutage, c’est son profil radical qui crispe aussi bien ses opposants que son propre camp. Car le vingtenaire a déjà un passif derrière lui. Fiché S pour son implication dans la mouvance radicale (gauche extrême-antifasciste), comme l’a appris Le Progrès , confirmant une information du JDD , il est aussi accusé d’avoir mené des actions violentes contre des militants de droite ou d’extrême droite, et d’avoir menacé de mort la présidente du collectif féministe identitaire Némésis, Alice Cordier, lors d’un rassemblement à Lyon, en octobre dernier.
« Ce n’est pas moi qui suis venu à l’extrême droite mais l’extrême droite qui est venue à moi »
« J’ai commencé à m’intéresser à la politique très tôt », soulignait au Progrès , en 2022, celui qui travaillait dans le secteur du social, « auprès de jeunes dans des quartiers de la banlieue lyonnaise ». « J’ai acquis une vision globale des rapports d’exploitation, des inégalités, auprès de diverses organisations de la gauche de la gauche », pointait ce diplômé d’une licence de sciences politiques, dont le premier souvenir avec l’ultra-droite remonte à ses années collège : 2010 précisément, au cours du mouvement des retraites. « J’étais allé voir ma mère, syndiquée, dans la rue. Des militants d’extrême droite avaient attaqué les manifestants, place Bellecour. À l’école, on apprenait la Résistance et j’avais, devant moi, des personnes qui faisaient des saluts nazis. »
La mort du militant antifasciste Clément Méric , tué par deux skinheads en 2013, et l’agression au couteau de deux jeunes dans le Vieux-Lyon, par des militants d’extrême droite en 2014, a terminé de forger son engagement. « Ce n’est pas moi qui suis venu à l’extrême droite mais l’extrême droite qui est venue à moi », insiste-t-il.
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Il avait tenté de monter un kop à l’AS Lyon Duchère
Le Lyonnais s’est jeté dans le bain politique en 2016, lors de la contestation de la loi Travail. « J’animais déjà des cortèges jeunes », confiait ce passionné de foot de rue, pratique où « il n’y a pas de règle, une autogestion sur le terrain. C’est là que se passent les meilleurs moments de complicité, entre joueurs de toutes origines ».
Un observateur du foot local se souvient que le jeune Raphaël avait même tenté, en 2017, de monter un kop à la coloration politique antifasciste à l’AS Lyon Duchère, avant d’abandonner au bout de quelques matches.
Son cheval de bataille : la fermeture des locaux d’extrême droite , pour lequel il a créé un collectif alliant des syndicats et le Planning familial. À ceux qui l’accusent de comportement violent, le militant antifasciste assure n’avoir « jamais manié d’arme blanche. On n’est pas des adeptes d’arts martiaux, on n’a pas d’entraînements réguliers, mais on se défend ».
Reste à savoir si le profil radical du candidat saura rassembler les électeurs de gauche, dans une circonscription où l’extrême droite a dépassé les 32 % aux élections européennes.
Source link : https://www.leprogres.fr/politique/2024/06/17/tout-ce-que-l-on-sait-sur-raphael-arnault-ce-lyonnais-candidat-du-front-populaire-fiche-s
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Publish date : 2024-06-17 17:15:00
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