La campagne éclair du premier tour des législatives du 30 juin a officiellement débuté lundi et le feuilleton des alliances à droite comme à gauche se poursuit.
Les blocs sont en place dans les 577 circonscriptions. À gauche, la majorité des forces se sont rassemblées derrière l’étiquette du Front populaire. Mais certaines figures refusent de rejoindre ce rassemblement. Tour d’horizon.
Jérôme Guedj, député sortant socialiste
Le député socialiste sortant dans la 6e circonscription de l’Essonne avait expliqué dès la semaine dernière qu’il serait candidat à sa réélection, mais pas sous l’étiquette du Front populaire.
« Par devoir de vérité et de loyauté envers les électeurs, je ne peux pas m’associer à l’investiture de LFI liée à cet accord, en raison des divergences profondes avec la direction de cette formation relatives à la brutalisation du débat public. Je l’ai intimement et violemment subie », avait précisé Jérôme Guedj, revenant sur le conflit l’opposant à Jean-Luc Mélenchon. Sur BFMTV, il a rappelé que le leader insoumis avait eu des « mots indignes » à son égard, l’assignant notamment à son identité.
Le député sortant aura face à lui une candidate Générations, Hella Kribi-Romdhane, sa suppléante depuis 2022, qui a annoncé se présenter « au nom du Nouveau Front populaire » avec un suppléant de la France insoumise (LFI). Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, lui a apporté son soutien, ainsi que l’écologiste Sandrine Rousseau.
Du côté des députés, un autre élu sortant, Bertrand Petit, se représente dans le Pas-de-Calais sans l’étiquette Front populaire. « Je ne m’inscris pas dans ce front populaire, je ne partage pas les idées des extrêmes quels qu’ils soient. J’ai toujours été clair à ce sujet », a-t-il déclaré dans L’Indépendant.
Bernard Cazeneuve, l’ancien ministre
L’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a également dénoncé ce nouveau Front populaire sur son compte X (anciennement Twitter). « L’extrême droite menace gravement l’unité et la concorde nationale. Il faut pour l’affronter de la clarté sur les valeurs et de la sincérité dans les convictions. Le rassemblement de la gauche de gouvernement ne peut pas se faire avec LFI. Sauf à tout trahir de l’héritage de Blum », écrivait-il dès la semaine dernière.
L’extrême-droite menace gravement l’unité et la concorde nationale. Il faut pour l’affronter de la clarté sur les valeurs et de la sincérité dans les convictions. Le rassemblement de la gauche de gouvernement ne peut pas se faire avec LFI. Sauf à tout trahir de l’héritage de Blum
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) June 11, 2024
« Vous pouvez être seul à prendre une décision sans pour autant vous sentir isolé, justifiait-il dans un entretien accordé au Point. Mais il faut aussi parfois accepter d’être seul à défendre une position que l’on sait juste, forgée dans des convictions authentiques et l’expérience de l’action publique. Ce n’est pas la solitude qu’il faut redouter en politique, mais les accommodements nés des arrangements. »
L’ancien député, fondateur du mouvement La Convention, soutient la candidature du député sortant Olivier Falorni, inscrit à l’Assemblée nationale dans le groupe MoDem et indépendants sur la première circonscription de Charente-Maritime.
Autre figure historique de la gauche : Julien Dray, le cofondateur de Sos Racisme et ancien socialiste, a lui aussi dénoncé l’alliance à gauche. Sur son compte X, il fustige « un accord pourri », ajoutant que « des milliers d’électeurs de Glucksmann n’accepteront pas de plier face au hamasland de LFI ».
Jean-Yves Le Drian, ancien socialiste devenu soutien d’Emmanuel Macron
L’ancien ministre des Affaires étrangères d’Emmanuel Macron, ex-figure du socialisme, a critiqué le nouveau Front populaire, rebaptisé « Nupes version 2 » dans une tribune intitulée « Ami social-démocrate, comment peux-tu ? », publiée dans la Tribune.
Dans ce texte, Jean-Yves Le Drian dénonce un programme qui mêle « démagogie et inconséquence ». Parmi les signataires, on retrouve également d’autres figures sociales-démocrates comme François Rebsamen, maire de Dijon et ancien ministre socialiste.
« Nous savons que les sociaux-démocrates authentiques et les écologistes raisonnables ne peuvent pas, par leur histoire, leurs combats, leurs convictions, partager un programme de gouvernement avec le NPA et LFI. Nous savons que beaucoup parmi eux ont vu leur espoir des élections européennes confisqué par des manœuvres d’appareils », poursuit le texte.
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Publish date : 2024-06-17 12:58:00
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