Les chefs de partis de gauche de La France insoumise, du Parti socialiste, des écologistes et des communistes ont présenté leur programme commun de 150 mesures.
Une belle photo de famille. Avec des gens souriants. Même pour les plus sceptiques, Raphaël Glucksmann, Anne Hidalgo, Carole Delga… qui ont approuvé à distance la naissance du nouveau Front populaire. Cette union de la gauche scellée par les quatre principales formations de gauche : La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste français et les écologistes.
Qui pour débattre avec Bardella et Attal ?
Une coalition « pour l’histoire » a martelé le communiste Fabien Roussel. Lequel a fait solennellement « le serment de rester uni pour plus de justice et de fraternité humaine ». Visiblement très ému par ces quatre jours et quatre nuits de négociations intenses. Qui ont souvent failli capoter mais qui abouti à un événement politique rarement atteint en si peu de temps.
Une coalition présentée à la maison de la chimie, hier à Paris. Les leaders des quatre partis sont arrivés tendus mais souriants au moment d’expliquer les premières grandes lignes du programme. C’est l’insoumis Manuel Bompard qui a ouvert le bal pour expliquer la raison de cette entente face « à la menace de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite raciste et antisociale ». Le ton était donné. Il a expliqué comment il allait présenter rapidement les 150 mesures du programme commun, et évoqué les 100 jours du futur gouvernement si les urnes donnent une majorité le 7 juillet au Front populaire. Sans jamais dire qui en sera le chef de file. Qui pour débattre face à Jordan Bardella ou Gabriel Attal ?
Le financement du projet en question
Tout l’effort a été mis sur le programme commun. « Dès notre arrivée au pouvoir nous bloquerons les prix sur l’alimentation et l’énergie pour redonner du pouvoir d’achat », insiste Manuel Bompard. Sur l’international il fait amende honorable « pour établir une voie de paix en Ukraine face à l’envahisseur russe ». Et promet de poursuivre la livraison d’armes et exige « un cessez-le-feu immédiat à Gaza contre les massacres qui y sont perpétrés ».
L’écologiste Marine Tondelier s’est chargée d’évoquer « l’abrogation rapide, dès que nous arrivons, de la réforme injuste des retraites. On vous l’avait promis, on le fera ». Le socialiste Olivier Faure s’est chargé d’expliquer où il irait chercher l’argent dans une réforme fiscale qui suscite pas mal de commentaires : « Nous allons financer notre projet en le prenant dans la poche de ceux qui peuvent contribuer et qui ont toujours profité de toutes les crises. Ceux qui pourront venir au secours de la transition écologique ».
Dans le détail : taxation des superprofits, rétablissement de l’ISF et de l’Exit Tax (qui permet de taxer les contribuables transférant leur résidence fiscale à l’étranger afin de lutter contre l’évasion fiscale) ; et le rétablissement de la Flat tax, ou PFI pour prélèvement forfaitaire unique (PFU), qui est un régime d’imposition des revenus financiers. Les propositions vont bon train, toute dans la direction de la justice sociale : augmentation de 10 % des fonctionnaires, abrogation de la loi sur l’assurance chômage « qui va jeter des milliers de jeunes et de vieux dans la rue » ; abrogation aussi de la loi immigration. Moratoire sur les grands projets autoroutiers et les mégabassines ; la garantie garantir d’un prix plancher et rémunérateur aux agriculteurs en taxant « les superprofits des agro-industriels et de la grande distribution ». On peut encore citer l’arrêt du Service national universel (SNU), l’instauration de la proportionnelle aux élections ou l’abrogation du 49.3…
Le cas Quatennens
« Attendez-vous au pire… Au retour du chômage de masse. À une augmentation massive des impôts. C’est du délire total », ricane sur X, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. L’équipe de campagne de Renaissance a estimé ce programme à 287 milliards d’euros ! « L’équivalent d’un PIB d’un pays comme le Portugal », assurent les experts du parti présidentiel.
Des opposants qui appuient aussi sur d’importantes divergences qui ne sont toujours pas tranchées dans l’épais programme du NFP, en particulier sur le nucléaire : « C’est un débat qui aura lieu à l’Assemblée nationale, chacun défendra ses positions », a botté en touche Manuel Bompard.
Doté d’un programme, le Front populaire va pouvoir investir ses candidatures uniques avec 229 circonscriptions pour La France insoumise, 175 pour le Parti socialiste et Place publique, 92 pour les Écologistes et 50 pour le Parti communiste français. À la charge de chaque parti d’investir qui il souhaite. À l’exception notable d’Adrien Quatennens, le député LFI condamné pour violences conjugales qui sera bien candidat à sa succession dans la 1re circonscription du Nord, sans l’investiture du nouveau Front populaire. Et avec une candidature féministe, celle de la juriste Amy Bah, représentante du collectif “Nous Toutes” à Lille. « Un détail au regard de l’enjeu », estime un élu de LFI. Mais le diable se niche toujours dans les détails…
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Publish date : 2024-06-14 19:01:00
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