Après les négociations et les dissensions, le Front populaire lance sa campagne à Limoges, mardi soir, à 18 heures, au Champ-de-Juillet. « Il est important de montrer qu’un autre chemin est possible. »
Après Paris, Limoges : en ce début de semaine, le Nouveau front populaire (NFP) multiplie les meetings, pour tenter de convaincre, les électeurs appelés aux urnes, les 30 juin et 7 juillet prochains, de voter pour lui.
« C’est important de faire campagne partout en France, explique Mélanie Vogel, sénatrice EELV des Français de l’étranger. On voit que même ici le RN a augmenté ses scores. » « C’est forcément une émotion particulière, abonde la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland. Cette ville a une grande histoire avec la gauche. »
Limoges, un symbole
Avec le NFP, cette famille politique tente justement de renouer avec sa glorieuse histoire révolutionnaire. Le meeting, prévu en plein air au Champ-de-Juillet (18 heures), doit offrir l’image de l’union, devant la plus belle gare de France, dont le campanile portait le drapeau rouge en mai 68. Plutôt dans la journée, les trois députés sortants du département, Damien Maudet, Manon Meunier et Stéphane Delautrette lanceront officiellement leur campagne à la Maison du Peuple, antre de la CGT, inaugurée en 1936.
Et c’est François Ruffin, instigateur du Nouveau front populaire, dès le soir de la dissolution, qui clôturera la soirée. « Maintenant que l’union est faite, il ne faut plus en parler, disait ce week-end, le député LFI de la Somme. […] Il faut convaincre qu’un gouvernement du Front populaire améliorera la vie des gens. »
« Bardella, c’est la continuité d’Attal, le racisme en plus », déclare François Ruffin (LFI)
« Il y a une urgence à parler du fond, explique Johanna Rolland, qui faisait partie, la semaine dernière, des négociateurs de l’aspect programmatique de l’union. Il ne faut pas se tromper : dans la rue, les gens parlent de ça, plus que de l’union en elle-même. »
Dès les premiers quinze jours, le NFP promet, s’il gagne, « l’abrogation de la réforme des retraites, injuste et impopulaire », « la revalorisation du SMIC » et « le retour de la police de proximité », liste l’élue nantaise. « Nous voulons faire l’inverse du macronisme, insiste Mélanie Vogel : au lieu de creuser les déficits en augmentant les inégalités, les réduire en proposant des financements. Tout est financé, notamment par la progressivité de l’impôt sur le revenu et le retour d’un ISF climatique. »
L’écologie, « pas la cause du problème »
De quoi balayer les critiques sur la gabegie de la gauche aux manettes, dénoncée par le Gouvernement, Bruno Le Maire en tête ?
« Quand j’entends les critiques d’Emmanuel Macron et Bruno Le Maire, qui ont creusé les déficits comme jamais, ça me semble un peu déplacé »
Johanna Rolland (Maire de Nantes)
Mais la critique financière n’est pas la seule émise et l’extrême-droite joue aussi des peurs liées à l’impact des politiques écologiques sur le pouvoir d’achat des classes populaires. « La crise du pouvoir d’achat, qui est la première préoccupation des Français, a deux causes : les marges des grandes entreprises qui ont augmenté les prix et l’inaction climatique. C’est parce qu’on n’a pas investi dans les énergies renouvelables, la souveraineté alimentaire et les transports publics qu’on a été vulnérables à la crise. Ce n’est pas l’écologie, la cause du problème, mais son absence. »
« Un autre chemin est possible »
En plus de convaincre, le meeting de ce mardi soir doit également permettre de tourner la page de la politique politicienne. « Le Front populaire, ce n’est pas la Nupes », explique Johanna Rolland, pour repousser l’idée d’une hégémonie insoumise.
« Et ce ne sont pas que les partis, mais aussi les syndicats, les associations, la société civile », ajoute-t-elle, alors qu’un meeting parisien, ce lundi soir, doit permettre d’afficher ce dépassement.
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Après les dissensions autour des non-investitures de sortants insoumis par leur direction, il est également important d’afficher l’union.
« Ce ne sont que six circonscriptions sur 577, nuance l’élue écologiste. Cette campagne, on ne va pas la gagner seulement grâce à l’union, mais avec les gens. Il faut faire campagne ensemble. »
« Face au RN ou au Gouvernement, conclut le maire de Nantes, il est important de montrer qu’un autre chemin est possible. »
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Sébastien Dubois
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Publish date : 2024-06-17 15:50:00
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