C’est l’un des psychodrames de ce début de campagne. Cette semaine, après la fracture des LR et le divorce Maréchal/Zemmour chez Reconquête, La France insoumise est le troisième parti à se déchirer. Tout paraissait pourtant si rose dans la nouvelle union du Front populaire. Dans un speed dating sans faute de goût, LFI, le PS, EELV et le PC s’étaient retrouvés autour d’un programme commun pour combattre le RN. Avec, à la clef, le principe d’un seul candidat par circonscription.
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Mais vendredi soir, la lune de miel s’est brutalement interrompue. La France insoumise a dévoilé la liste de ses 230 candidats pour les élections législatives, excluant, à la surprise générale, cinq députés sortants. Parmi eux, Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danielle Simonnet, jadis enfants chéris de Mélenchon, mais coupables de s’être rebellés contre l’autorité du père. Évincés pour avoir critiqué ouvertement le manque de démocratie interne du parti, l’approche obsessionnelle de la question de Gaza, ainsi que la stratégie de « bordélisation ». Déjà exclus de la direction de LFI en décembre 2022, ils sont aujourd’hui mis à la porte. Sans préavis. Alexis Corbière, enseignant d’histoire et fervent admirateur de Lénine, allié de longue date de Mélenchon, semble pourtant surpris. Après avoir été l’un des plus ardents défenseurs de l’organisation pyramidale et obscure de LFI. Jean-Luc Mélenchon se comporterait en autocrate ? Fichtre !
Pour ajouter du piquant à l’affaire, Adrien Quatennens, malgré sa condamnation pour violences conjugales, a été officiellement désigné dans sa circonscription du Nord par les Insoumis, quand l’écologiste Julien Bayou, visé par une enquête pour harcèlement moral, a préféré s’effacer. Autre candidature polémique dans le Vaucluse, Raphaël Arnault, candidat du NPA en 2022 et leader de la Jeune Garde, un mouvement d’extrême gauche connu pour ses actions violentes, actuellement poursuivi pour apologie du terrorisme, a été investi dans la circonscription d’Avignon. Contrairement à Quatennens, Arnault n’a ni commis de violences conjugales ni manifesté de désaccord avec Jean-Luc Mélenchon. En revanche, il est fiché S.
Ruffin monte au créneau
Étonnamment, François Ruffin et Clémentine Autain ont été épargnés par la purge des Insoumis. Mais le Picard est monté au créneau avec violence : « Je ne vous ai demandé aucune investiture, aucune autorisation. Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme. Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous. »
L’implosion de LFI, dépassée par le PS aux européennes, fragilise un peu plus l’aura à gauche de Jean-Luc Mélenchon. Bernard Poignant, ex-maire de Quimper et fin connaisseur de l’histoire de la gauche, n’est pas surpris : « Mélenchon révèle sa nature profonde, celle d’un trotskiste, se référant aux violentes purges entre Bolcheviques au lendemain de la Révolution de 1917. »
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Publish date : 2024-06-16 07:35:06
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