« Huguette, reviens », réclament sur le réseau social X les députés insoumis Antoine Léaument, Aurélien Taché ou Sophia Chikirou, mais aussi l’écologiste Sandrine Rousseau, avec dans leur sillage des milliers de militants de gauche. Il y a quatre jours, la présidente du conseil régional de La Réunion, Huguette Bello, a pourtant annoncé « décliner l’offre qui [lui] a été faite » par les communistes d’être la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) au poste de Première ministre, devant le refus des socialistes.
Dans la foulée, La France insoumise avait mis son veto à la piste Laurence Tubiana, ouverte par le PS. Ce jeudi, l’architecte de l’accord de Paris sur le climat s’est toutefois dite prête à assumer la fonction. « Quand il y a une crise politique, il faut y répondre. Il y a besoin d’une personne de gauche, si cela doit être moi je le fais », a-t-elle déclaré à l’AFP, promettant « d’appliquer une politique de gauche », en réponse au procès en macronisme que lui font les Insoumis. Elle place en haut de ses priorités, en cas d’accession à Matignon, de revenir sur la réforme des retraites et de « relancer le dialogue social » sur le SMIC et les bas salaires.
Le NFP fait donc face à une situation de complet blocage, avec les noms des deux femmes au centre des négociations, dans ce qui semble être un énième remake du match LFI-PS, Jean-Luc Mélenchon-Olivier Faure. Pour « sortir par le haut » de cette impasse, les communistes proposaient dès mardi, dans un communiqué, de « soumettre au vote des députés du NFP la désignation d’un Premier ministre ». Une proposition aussi défendue par les ex-Insoumis François Ruffin, Clémentine Autain ou Alexis Corbière.
Pression socialiste
Ce jeudi matin, les socialistes se sont réveillés avec la même idée : « Quand on n’arrive pas à faire avancer des négociations, il y a un mode assez simple en démocratie pour départager des candidatures : c’est le vote », a expliqué le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur BFMTV. « Dix jours passés à tourner en rond et désespérer les gens. Nous devons sortir de cette impasse et faire voter les parlementaires », insistait au même moment le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet, sur LCI.
Dans un communiqué publié à la mi-journée, le Parti socialiste réclame « que ce vote de désignation intervienne dans les plus brefs délais ». Et réaffirme son soutien à la candidature de Laurence Tubiana « soutenue également par le Parti communiste français et Les Ecologistes ».
Urgence
Un scénario balayé par Clémence Guetté. « Pas de raison de changer de méthode », a déclaré la députée LFI du Val-de-Marne sur France Info. « Il peut y avoir des solutions un peu démagogiques qui consisteraient à dire ‘faisons voter les députés’ », or « la méthode n’est pas un petit sujet. Si 51 % des députés se prononcent en faveur de quelqu’un, ça sera une candidature faible, a-t-elle souligné. C’est une exigence que cette personne ait derrière elle un bloc uni. »
S’il y a un vote pour désigner le Premier ministre, « il faudra le faire sur le ministre de l’Intérieur, le ministre des Affaires étrangères… » écarte aussi la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot.
Et Les Ecologistes ? Ce serait une solution « par défaut » mais « qui avance », rapporte un parlementaire vert. Un vote devient « nécessaire et urgent », estime un autre auprès des « Echos ». Les Verts attendraient la désignation du président de l’Assemblée nationalece jeudi soir pour demander officiellement un scrutin pour Matignon au sein du NFP.
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Publish date : 2024-07-18 11:20:55
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