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Pari gagné
Rien n’était pourtant gagné d’avance pour cette union lancée le 10 juin 2024, au lendemain des élections européennes. Elle a réussi en 48 heures à rassembler toutes les forces de gauche, des Écologistes à La France insoumise (LFI), en passant par le Parti communiste, le Parti socialiste, le mouvement de Raphaël Glucksmann, Place publique, ou encore celui de Benoît Hamon, Génération-s. Formé pour faire barrage au parti de la majorité présidentielle et au RN, le NFP a su convaincre. Le jeu des désistements pendant l’entre-deux-tours a fait le reste. Le nombre de triangulaires est en effet passé de 299 à 86.
Après l’annonce des premiers résultats, Jean-Luc Mélenchon n’a pas tardé à prendre la parole. Le fondateur LFI s’est félicité du score obtenu par le Nouveau Front Populaire et a appelé Emmanuel Macron à prendre ses responsabilités. « Ce soir le Rassemblement national est loin d’avoir la majorité absolue, c’est même tout le contraire, et c’est un immense soulagement pour une majorité de personnes dans notre pays. Désormais qu’elles se rassurent, elles ont gagné. La volonté du peuple doit être maintenant strictement respectée. Le président doit s’incliner et admettre cette défaite, le Premier ministre doit s’en aller. Le président a le pouvoir, a le devoir, d’appeler le Nouveau Front Populaire à gouverner. »
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Et maintenant, quel Premier ministre ?
Reste désormais une question : qui va succéder à Gabriel Attal ? Le président de la République va devoir trancher. Ce qui est sûr, c’est que le Chef de l’État ne souhaite pas gouverner avec La France Insoumise. Jean-Luc Mélenchon et ses colistiers semblent donc écartés alors que la moitié des députés élus au sein de l’alliance de gauche appartiennent à ce parti. L’ombre de Jean-Luc Mélenchon qui plane au-dessus de l’Assemblée nationale divise, au sein même du NFP. Tous unis derrière une même banderole, des dissensions ont en effet rapidement fait jour au cours de cette campagne législative éclair. Dans le viseur des ténors des différents partis de gauche, Jean-Luc Mélenchon cristallise l’attention. S’il se dit se « sentir capable » d’être Premier ministre, beaucoup dans son camp ne l’envisage pas. Qualifié d’ « immense problème » par Raphaël Glucksmann, l’eurodéputé affirmait durant l’entre-deux-tours qu’il fallait « rompre avec le bruit et la fureur » de Jean-Luc Mélenchon en construisant « une gauche qui apaise le pays ». Même son de cloche du côté d’Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS. Quant à François Ruffin, réélu, il a clairement indiqué qu’il ne souhaitait plus faire partie du groupe LFI à l’Assemblée nationale.
Dans de telles conditions, difficile de savoir si l’alliance de gauche va rester soudée. Le Nouveau Front Populaire va en effet devoir désormais se mettre d’accord, comme l’a souligné Raphaël Glucksmann de Place publique à l’issue du second tour, « il va falloir se comporter en adulte, il va falloir parler, il va falloir discuter, il va falloir dialoguer ». Après la victoire, le plus difficile est encore peut-être à venir.
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Publish date : 2024-07-08 04:31:00
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