Le Figaro Bordeaux
Les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet sont historiques, car elles pourraient voir la victoire du Rassemblement national. Des membres du Nouveau Front populaire (NFP), donné au coude-à-coude avec le RN, dénoncent une libération de la violence depuis les élections européennes du 9 juin, comme en témoignerait l’agression d’un écologiste par des militants d’extrême droite à Bordeaux, le 21 juin. En Nouvelle-Aquitaine, l’inscription d’une croix gammée et d’une étoile de David sur la banderole des candidats du NFP a indigné de très nombreux élus de gauche et écologistes.
La banderole dégradée mentionnait les noms de la socialiste Nathalie Lanzi et du communiste Frédéric Mousson, candidate et suppléant du NFP dans la première circonscription des Deux-Sèvres. Nathalie Lanzi «condamne fermement la très grave dégradation» de cette banderole, rappelant que «le respect de la République et de ses valeurs est un impératif qui doit s’imposer à tous» et que «l’antisémitisme est un poison». Cette attaque s’inscrit dans un climat de libération de la parole haineuse et raciste, lequel serait, selon certains, lié au fait que près d’une centaine de candidats investis par le RN ont tenu des propos ouvertement racistes, antisémites ou homophobes.
Une «infamie antisémite»
«Le racisme et la xénophobie sont étrangers à la notion même d’humanité», écrit sur X Alain Rousset, président socialiste de la Nouvelle-Aquitaine, se disant «sidéré» et «horrifié» par ces dégradations, en dénonçant une «infamie antisémite». La présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga apporte aussi son «soutien plein et entier» aux candidats visés, déplorant des «dégradations ignobles qui salissent la République et la démocratie». Le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, parle quant à lui d’«immondes salissures» qui «ne resteront pas impunies». La coprésidente du groupe écologiste de Nouvelle-Aquitaine, Christine Seguinau, témoigne son soutien aux candidats et rappelle que le RN «ce n’est que menaces sur nos libertés».
Les délégations locales du Parti socialiste et du Parti communiste ne sont pas non plus restées muettes. Le PS évoque «stupéfaction et dégoût», rappelant que «dans un contexte inquiétant de montée de l’extrême droite, avec la multiplication des actes à caractère raciste, nous devons plus que jamais nous mobiliser pour endiguer ces appels à la haine». Le PCF affirme quant à lui qu’il «ne se laissera pas intimider par les fascistes». Dans cette circonscription, le député macroniste Bastien Marchive avait été élu avec seulement quelques centaines de voix d’avance sur le candidat de la Nupes en 2022. Mais deux ans plus tard, la gauche – qui a réalisé un bon score aux européennes malgré la percée du RN – pourrait bien obtenir sa revanche.
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Publish date : 2024-06-28 14:54:47
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