« Front populaire, Front populaire ! » reprend la foule avant de scander « Macron démission ! ». Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, ce dimanche e14 juillet sur la place de la Nation, à Paris (XIIe), à l’initiative d’organisations syndicales étudiantes et de La France insoumise. Un seul mot d’ordre, que « Macron nomme un gouvernement issu du Front populaire », lance Augustin, 25 ans. Demandeur d’emploi, venu avec un drapeau aux couleurs de LFI, il s’agace de voir le président de la République « s’accrocher au pouvoir ». « Il doit respecter le résultat des urnes, poursuit-il. La gauche est arrivée en tête, la gauche doit gouverner ! » « Macron doit se soumettre ou se démettre », s’enflamme au même moment, micro en main, Manès Nadel, président de l’Union syndicale lycéenne (USL).
Debout sur une estrade de fortune, acclamé par le public, le député (LFI) Louis Boyard fustige la lettre aux Français d’Emmanuel Macron. « Il nous explique qu’il veut une coalition. En réalité, il veut prendre les mêmes qui ont coulé la France ces dernières années, s’emporte le parlementaire. Je demande au président de la République de nommer, immédiatement, un Premier ministre issu du NFP. » Mais qui ? Les dirigeants des différents partis s’embourbent, depuis une semaine, dans des négociations pour se mettre d’accord sur le nom à proposer. Huguette Bello, présidente (PCF) du conseil régional de La Réunion, a fait consensus jusqu’à ce que le Parti Socialiste ait mis son veto, ce vendredi.
« On vient aussi mettre la pression aux chefs de parti… »
Au milieu du rassemblement, en majorité composé de jeunes et encadré par les forces de l’ordre, Philippe et Patrick, 58 et 69 ans, craignent que « la droite » coupe l’herbe sous le pied du NFP. « Peut-être que si la fumée blanche était sortie dans la semaine, la situation se serait décantée », souffle Philippe, fonctionnaire. « On vient aussi mettre la pression aux responsables des différents partis, rebondit Patrick, à la retraite après une carrière à La Poste. Si, demain, le bloc central s’allie à la droite, on fait comment ? Ils garderont le pouvoir, encore… »
Louis Boyard, entouré de quelques collègues Insoumis (Éric Cocquerel, Aurélien Saintoul, Ersilia Soudais…), exclut, de fait, cette possibilité. Si Emmanuel Macron venait à nommer « une personnalité en dehors du NFP », il y aura « des conséquences ». « Nous construirons une mobilisation populaire, prévient-il, et des mouvements sociaux pourront surgir pendant les Jeux olympiques. Je demande au président de la République de rester raisonnable. » À douze jours de la cérémonie d’ouverture, la situation politique est plus que jamais inflammable.
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Publish date : 2024-07-14 19:13:00
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