Après avoir précipité les partis dans une véritable blitzkrieg (guerre éclair) et plongé des milliers de Françaises et de Français dans l’effroi d’une victoire possible du RN, le président Macron cherche à présent à imposer son interprétation des résultats électoraux au mépris des électeurs et de la règle du scrutin majoritaire selon laquelle est considéré comme vainqueur le parti ou le camp arrivé en tête de l’élection. Mais le plus incroyable est que le Président revendique ce coup de force symbolique en arguant de son rôle de «protecteur de l’intérêt supérieur de la nation et garant des institutions et du respect» des électeurs.
Cet épisode insensé aura au moins eu le mérite d’ouvrir les yeux aux Français sur l’étendue des problèmes que peut poser la Ve République : oui, le président peut juridiquement renvoyer les députés devant leurs électeurs quand bon lui semble ; oui, il peut nommer n’importe qui à la tête du gouvernement tant que 289 députés ne le renversent pas ; oui, il peut refuser la démission du Premier ministre ; oui, il peut rester au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat sauf manquement à ses devoirs ; et oui, il peut aussi prendre les pleins pouvoirs en cas de crise grave…
Peut-il pour autant faire tout et n’importe quoi ? Le premier président de la Ve République, Charles de Gaulle, disait : «Une Constitution, c’est un esprit, des institutions et une pratique.» Il disait cela pour justifier sa propre pratique du régime, bien sûr, mais cett
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Publish date : 2024-07-12 11:29:00
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