Déconvenue pour le Rassemblement national, percée de la gauche, et nombre de sièges inespéré pour Renaissance et ses alliés. Front républicain oblige, la géographie du vote de chaque bloc politique pour ce deuxième tour des élections législatives revêt une apparence plus morcelée qu’en 2022.
Le Nouveau Front populaire et Ensemble ont choisi de réduire le nombre de circonscriptions dans lesquelles ils présentaient des candidats , donnant lieu à plus de 220 désistements. Les circonscriptions dans lesquelles les candidats se sont maintenus face au Rassemblement national étant néanmoins celles où ils avaient enregistré de bons scores au premier tour, il est intéressant d’observer comment les zones d’influences de chacun ont évolué.
La gauche et Ensemble gagnent la majorité de leurs duels
Le Nouveau Front populaire remporte les suffrages dans 181 circonscriptions, ainsi la gauche devient la première force d’opposition à l’Assemblée nationale. La majorité présidentielle, elle, remporte 165 circonscriptions au total.
Le vote en faveur du Nouveau Front populaire est encore particulièrement marqué dans les grandes villes. Il enregistre un score supérieur à 60 % des suffrages exprimés dans 13 circonscriptions d’Ile-de-France, en plus des 24 circonscriptions de la région où ses candidats avaient été élus dès le premier tour. Dans le détail, Aurélien Le Coq, investi par la France insoumise dans la première circonscription du Nord à la place d’Adrien Quatennens affiche le meilleur score de l’Union de la gauche au second tour, avec 75,5 % des voix.
Le vote en faveur du bloc « Ensemble » est surtout élevé, comme au premier tour de l’élection et comme en 2022, dans l’ouest de l’Hexagone. Dans le Morbihan, Anne le Hénanff réalise le quatrième score du parti présidentiel – derrière Benjamin Haddad, Stéphane Séjourné et Jean-Noël Barrot -, avec 71,6 % des voix. « Ensemble » performe aussi dans la vallée de la Loire, le Morbihan, une partie du Finistère et du Calvados, et dans l’Ouest parisien.
Pour sa part, le Rassemblement national voit largement réduite la zone d’influence dans laquelle il caracolait fièrement en tête des résultats du premier tour. Grande inconnue du scrutin, le « front républicain » semble avoir fonctionné puisque le Rassemblement national a perdu la majorité des duels qui l’opposait aux deux autres grands blocs politiques de l’élection. Le score du Rassemblement national plafonne à 65,4 % (dans la quatrième circonscription du Vaucluse), alors que la gauche comme Ensemble remportent tous deux quelques circonscriptions avec plus de 70 % des voix.
Le parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen et ses alliés se maintiennent néanmoins dans le Nord de la France – une partie du Pas-de-Calais mais aussi l’Aisne, l’Oise et la Seine-Maritime. Au sud de la France, la bande qui longe le bassin méditerranéen – la Côte d’Azur, le Var et les Alpes Maritimes apparaissent nettement comme une zone d’influence de l’extrême droite, à l’exception de quelques enclaves dérobées par la gauche, à Marseille et à Montpellier.
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Publish date : 2024-07-08 05:47:45
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