SAMEER AL-DOUMY / AFP Après la victoire de la gauche aux législatives, Jean-Luc Mélenchon peut-il être le centre de gravité du NFP ? Rien n’est moins sûr.
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Après la victoire de la gauche aux législatives, Jean-Luc Mélenchon peut-il être le centre de gravité du NFP ? Rien n’est moins sûr.
POLITIQUE – Une surprise et une victoire. Et la gauche ne boude pas son plaisir. Car non seulement la stratégie du Nouveau Front populaire a permis de tenir éloignée l’extrême droite du pouvoir, mais la coalition de gauche se retrouve en tête à l’issue de ce second tour des élections législatives.
Mais avec environ 180 sièges (plus quelques divers gauche), l’alliance conclue dans l’urgence n’obtient qu’une majorité relative. Ce qui complique ses chances de conduire un gouvernement, tant l’Assemblée nationale se retrouve (très) divisée à l’issue du scrutin.
Se pose alors un problème central, existentiel même. Faut-il camper sur ses positions en proposant un gouvernement 100 % NFP, quitte à courir le risque d’une motion de censure ? Ou, alors, s’ouvrir au centre, au risque de sacrifier certaines parties du programme commun pour s’assurer d’être aux manettes ?
Comment gouverner ?
Pour Jean-Luc Mélenchon, la réponse est claire : « aucun subterfuge, arrangement ou combinaison ne serait acceptable ». Autrement dit : le NFP rien que le NFP. Pour Olivier Faure en revanche, qui refuse également le principe d’une « coalition des contraires », il est toutefois question de se montrer ouvert, à la condition que le programme n’en souffre pas.
« Nous n’aurons qu’une seule boussole celle du programme du NFP », a déclaré le premier secrétaire du PS, qui demande aux parlementaires macronistes « qui ont été désavoués à trois reprises d’annoncer clairement qu’ils reconnaissent leur défaite et que jamais dans cette année qui vient ils ne mêleront leurs voix à l’extrême droite pour empêcher le NFP de gouverner ».
D’autres vont plus loin. Comme Raphaël Glucksmann, qui appelle la gauche à « se comporter en adulte » et d’aller chercher des partenaires au-delà de ses frontières pour avancer. « Comme nous sommes le groupe arrivé en tête, il nous revient de construire des majorités autour de notre projet », a renchéri l’écologiste Yannick Jadot. « Nous allons devoir élargir notre majorité sur bon nombre de sujets », a dit aussi le communiste Ian Brossat. François Hollande parle carrément de coalition.
Car l’hégémonie exercée par LFI sur la gauche entre 2022 et 2024 semble arriver à sa fin. Si le groupe LFI semble devoir rester le plus important de la coalition à l’Assemblée, il fait quasiment jeu égal avec celui des socialistes, dont les effectifs au Palais Bourbon vont doubler. En parallèle, le groupe écolo gagne 50 % de députés supplémentaires. « C’est un bon rééquilibrage. On devient une force politique incontournable et on va être, après le RN, le parti politique qui a la plus grosse progression dans l’hémicycle », se réjouit d’avance Pierre Jouvet, numéro 2 du PS.
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Lire la Vidéo Quelle incarnation ?
Autre signal négatif pour les insoumis, l’opération quasiment nulle contre les « purgés », ces députés LFI sortants et compagnons de route historiques qui ont eu l’outrecuidance de contester le manque de démocratie interne au sein mouvement mélenchoniste. Alexis Corbière, Danielle Simonnet, Hendrik Davi sont sortis vainqueur de leurs duels face à leurs adversaires investis par LFI.
En parallèle, Clémentine Autain et François Ruffin, tous deux réélus, ne se considèrent plus comme insoumis. S’observe ainsi un mouvement de bascule au sein de la gauche qui va inéluctablement se répercuter au sein du NFP, dans un contexte où Jean-Luc Mélenchon est perçu comme un boulet chez les caciques écolos, socialistes et communistes. Problème, c’est bien lui qui s’est exprimé dans la foulée des résultats et devant une place Stalingrad bondée de militants insoumis, se plaçant ainsi au centre du jeu.
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Alors, comment dénouer ce nœud gordien ? Dans la soirée, plusieurs parties prenantes ont émis la même idée : trancher l’incarnation du Nouveau Front populaire par un vote de l’ensemble des parlementaires de gauche. C’est notamment ce que prônent Olivier Faure, Sandrine Rousseau ou encore Clémentine Autain. Cette dernière appelle les élus du NFP à se réunir « en assemblée plénière » dès ce lundi pour choisir leur champion. Un empressement que ne partage pas Manuel Bompard, coordinateur national de la France insoumise. « On va prendre le temps qu’il faut (…) et faire les choses étape par étape », a esquivé le député des Bouches-du-Rhône.
Pour autant, les troupes insoumises semblent bien conscientes qu’elles ne sont plus en mesure de tordre le bras à leurs partenaires, comme du temps de la NUPES. Manon Aubry a par exemple fait savoir qu’il était question de « maintenir l’unité du Front populaire » et que le nom qui sera choisi devra être « consensuel ». Si la coalition de gauche veut vraiment accéder au pouvoir, les compromis devront être internes, pour pouvoir en bâtir en externe.
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Source link : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/le-nouveau-front-populaire-vainqueur-des-legislatives-avec-un-reequilibrage-des-forces-a-gauche_236590.html
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Publish date : 2024-07-08 04:30:01
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